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Qu’est-ce qu’un Organisme de Placement Collectif (OPC) ?

Expert Benoît Fruchard
Posté par
Benoît Fruchard
Mis à jour le
30 décembre 2021

Les Organismes de Placement Collectif (OPC) sont des portefeuilles de valeurs mobilières. Ils sont gérés par des professionnels, qui collectent et investissent l’argent de nombreux épargnants. Il existe une large variété d’OPC, qui présentent des risques et des perspectives de rendement différents. Très accessible, ce type de placement est pourtant assez méconnu des investisseurs particuliers.

Quel est le rendement d’un OPC ? Comment choisir un OPC ? Quelles différences entre SICAV, FCP et OPCVM ? Explications.

Définition d’un Organisme de Placement Collectif (OPC)

Un Organisme de Placement Collectif (OPC) est un fonds d’investissement géré par une société de gestion financière agrée. Il prend la forme d’un portefeuille collectif diversifié de valeurs mobilières, dont chaque investisseur détient une fraction. A partir de quelques dizaines ou centaines d’euros, vous pouvez ainsi investir sur une multitude de titres sélectionnés par des professionnels.

Les OPC constituent avant tout une catégorie de fonds, et n’ont pas tous le même statut juridique ni la même composition. Par conséquent, la prise de risque et les perspectives de rendement peuvent fortement varier d’un fonds à l’autre. Afin de choisir un OPC adapté à votre profil de risque et à vos objectifs, il est vivement conseillé de lire attentivement le Document d’Information Clé de l’Investisseur (DICI) qui doit vous être fourni en amont. Il s’agit d’un document qui synthétise les informations importantes :

  • Le couple risque/rendement, sur une échelle de 1 à 7.
  • Le type de valeurs qui composent le fonds : actions, obligations…
  • L’horizon de placement conseillé ainsi que l’éventuel durée de blocage du fonds.
  • Les frais appliqués à l’OPC.
  • Les performances passées, qui ne préjugent pas des performances futures mais peuvent servir d’indicateur.

Vous pouvez investir sur des OPC depuis plusieurs enveloppes, comme le compte-titres ou l’assurance vie. Certains fonds investis à au moins 75% en titres européens sont également accessibles depuis un PEA. La fiscalité de votre placement sera donc plus ou moins avantageuse en fonction de l’enveloppe utilisée.

Quels sont les différents types d’OPC ?

Un OPC peut prendre la forme juridique d’une SICAV ou d’un FCP :

  • SICAV, ou Société D’investissement A Capital Variable : Lorsque vous investissez dans une SICAV, vous achetez des actions d’une Société Anonyme, qui se charge d’investir votre argent. En tant qu’actionnaire, vous pouvez voter lors des Assemblées Générales, et donc participer à la prise de décision.  
  • Fonds Commun de Placement (FCP) : Il s’agit d’une copropriété de valeurs mobilières, qui émet des parts, et non des actions. Les investisseurs ne sont pas actionnaires et n’ont donc pas de droit de vote, mais le FCP est confié à une société gestionnaire qui agit dans l’intérêt exclusif des porteurs de parts.

En dehors de la possibilité de voter, la distinction entre SICAV et FCP ne fait pas de différence pour l’investisseur. Qu’il s’agisse de FCP ou de SICAV, les fonds peuvent cependant se distinguer par plusieurs caractéristiques. Certains fonds sont par exemple spécialisés dans une zone géographique ou une thématique, comme les énergies ou l’immobilier. De plus, il existe des OPC de distribution, qui versent des dividendes ou des intérêts, ainsi que des OPC de capitalisation, qui réinvestissent les gains.

Quels sont les frais sur les OPC ?

Les OPC sont soumis à plusieurs types de frais, qui doivent être détaillés dans le DICI :

  • Les frais d’entrée : Aussi appelés « commission de souscription ». Ils peuvent aller jusqu’à 5% du montant investi.
  • Les frais courant : Ce sont des frais annuels, liés à la gestion de l’OPC. Leur montant est généralement compris entre 2 et 3%. 
  • Les frais de sortie : Plus rares, ces frais sont prélevés en cas de revente de vos parts ou actions..
  • Les éventuelles commissions de surperformance : Elles peuvent être facturées lorsque l’OPC dépasse des objectifs préalablement fixés

Attention également aux frais liés à l’enveloppe via laquelle vous avez acheté des parts ou actions d’OPC. S’il s’agit d’une assurance-vie par exemple, des frais de gestion s’ajouteront à ceux qui sont prélevés par l’OPC. Selon l’AMF, le total des frais peut ainsi amputer jusqu’à 54% du rendement.

Est-ce que la valeur d’un OPC peut chuter à 0 ?

La valeur liquidative d’un OPC correspond à la valeur de l’ensemble des titres détenus dans le portefeuille. Pour calculer le prix d’une part ou d’une action d’OPC, il faut donc diviser la valeur liquidative par le nombre de parts ou actions émises. La valeur liquidative est publiée au moins 2 fois par mois pour la plupart des OPC généralistes. Mais certaines OPC (d’actions par exemple) sont valorisés quotidiennement.

Pour que la valeur d’un OPC chute à 0, il faudrait que tous les titres contenus dans le portefeuille perdent la totalité de leur valeur, ce qui n’est pas possible. En effet, quand la valeur d’un titre baisse trop fortement, la cotation est suspendue. La perte totale du capital investi sur les titres émis par une seule société est effectivement envisageable si celle-ci fait faillite. Mais c’est précisément l’intérêt des OPC, qui sont diversifiés et composés de très nombreux titres.

Quelles sont les classifications de l’AMF pour les OPC ?

L’Autorité des Marchés Financiers fait la distinction entre les OPCVM et les FIA, qui ne relèvent pas de la même règlementation. Pour aider les investisseurs à se repérer parmi la multitude d’OPC disponibles, l’AMF détermine également une classification en fonction de la composition et des risques de chaque type de fonds.

Les OPCVM et les FIA

Jusqu’à récemment, tous les OPC étaient connus sous l’appellation d’OPCVM. Mais depuis 2014, l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) distingue deux types d’OPC, qui ne sont pas soumis à la même règlementation :

  • Les Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières, ou OPCVM : Ce sont des fonds « coordonnées », soumis à des règles unifiées au niveau européen. Il existe aussi des OPCVM étrangers dont la commercialisation est autorisée en France, mais ces derniers ne sont pas directement régulés par l’AMF.
  • Les Fonds d’Investissements Alternatifs ou FIA: Ce sont des fonds « non coordonnés », qui ne sont commercialisés qu’en France. Contrairement à ce que leur nom laisse penser, les FIA sont très répandus. Les SCPI ou OPCI font par exemple partie de cette catégorie.

Dans la catégorie des OPCVM, on retrouve souvent des produits « grand public » comme des fonds obligataires ou des OPC en action. Les FIA comprennent également des produits de ce type, ainsi que des fonds plus spécialisés, sur l’immobilier par exemple.

Les différentes catégories d’OPC

L’AMF établit également une classification des OPC en fonction du type de gestion dont ils font l’objet et des risques qu’ils présentent :

  • Les OPC d’actions : Investis à au moins 60% en actions. C’est la catégorie la plus risquée, mais aussi celle qui offre les meilleures perspectives de rendement. L’horizon de placement conseillé est de 10 ans.
  • Les OPC obligataires : Principalement investis en obligations, titres de créance et bons du trésor. Ils présentent un risque modérés. Ce type d’OPC est recommandé pour un placement à moyen ou long terme.
  • Les OPC monétaires : Surtout utilisés pour des placements à très court terme, ces OPC sont les moins risqués. Ce sont également les moins rentables, et leur rendement est parfois négatif après application des frais.
  • Les OCP diversifiés : Ce sont des fonds généralistes, qui ne rentrent pas dans les autres catégories. Le risque dépend donc de la composition du fonds et des stratégies de gestion mises en place.
  • Les OPC à formule : Le résultat financier dépend de la réalisation d’un scenario prédéfini d’évolution des indices boursiers. Certains proposent une garantie à échéance (après 6 ans, par exemple) tandis que d’autres sont très risqués.

La classification de l’AMF ne suffit pas à déterminer si un fonds correspond à vos objectifs, ni à connaître sa qualité. En effet, chaque OPC peut définir sa propre politique d’investissement et les critères de sélection des actifs de son portefeuille. Avant de choisir l’OPC sur lequel vous souhaitez investir, il est donc fortement recommandé de lire le DICI.

Avantages et inconvénients des OPC

Il y a plusieurs avantages à investir avec un OPC, mais ce type de placement présente aussi quelques inconvénients.

Les avantages des OPC

Par rapport à l’investissement en direct, les OPC offrent plusieurs avantages :

  • Portefeuille diversifié et gestion professionnelle: Les OPC permettent d’investir dans un portefeuille déjà diversifié et géré par un professionnel. Il s’agit donc d’une solution intéressante si vous n’avez pas le temps ou les connaissances pour gérer vous même vos placements.
  • Facilité d’accès : Les OPC permettent d’accéder à valeurs peu ou pas disponibles en direct, par exemple sur les marchés émergents ou réservés aux investisseurs institutionnels.
  • Le très grand choix : Il existe plusieurs milliers d’OPC, généralistes ou spécialisées dans un domaine ou une zone géographique. Que vous souhaitiez investir dans l’immobilier (SCPI, OPCI…) ou dans les énergies renouvelables, vous trouverez des OPC qui le proposent.

Les inconvénients des OPC

Cependant, les OPC présentent aussi quelques inconvénients :

  • Les frais : Même si ils varient en fonction des OPC, les frais sont globalement élevés et nuisent à la rentabilité de votre placement. L’alternative peut être d’investir sur des trackers, qui répliquent un indice boursier et sont beaucoup moins chargés en frais.
  • Les risque de perte en capital : Ce risque dépend de la catégorie de fonds ainsi que de la qualité de la gestion.
  • Le manque de transparence : Vous n’avez pas toujours une vision claire de l’ensemble des titres qui composent le portefeuille de l’OPC.
L'auteur

Benoît Fruchard

Fondateur de Cleerly - Conseiller en gestion de patrimoine

Benoît Fruchard est passionné de finances personnelles depuis son plus jeune âge. Après une licence d'économie à l'Université de Nantes puis un Master à l'Université de Bordeaux, il rentre en école de commerce à Rouen. Il a travaillé 2 ans au sein de la BNP Paribas puis 5 ans chez un courtier en ligne. En 2021, il a créé Cleerly, un cabinet en gestion de patrimoine et un site pour démocratiser les finances personnelles... en savoir plus

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