Un investissement en bourse, un placement collectif, l’ouverture d’un PEA, un compte titre ou une assurance vie, entraine nécessairement des frais de gestion. Ces frais ont pour conséquence de réduire le rendement de votre placement financier. Alors comment sont-ils calculés ? On vous répond !
Sommaire
Frais de gestion : définition
Les frais de gestion correspondent aux frais qu’un investisseur doit payer à l’intermédiaire par lequel il est passé pour investir. Ces intermédiaires sont généralement les banques, assureurs, courtiers ou encore les gérants de fonds d’investissement…
Concrètement, les frais de gestion servent à financer l’activité de l’intermédiaire. Ainsi, ils sont à régler au moment de la souscription, pendant la durée de vie du contrat et parfois à la sortie. Les frais de gestion sont donc liés à la gestion de vos investissements et de vos comptes.
Mais voyons de plus près quels sont les frais liés aux divers placements financiers !
Quels sont les frais liés à un placement financier ?
Ils existent différents types de frais, selon les placements financiers réalisés (actions, obligations, fonds, sicav, opcvm…) et les enveloppes fiscales utilisées (compte-titre, PEA, assurance vie), par exemple :
- Achat direct d’action : l’investisseur règle des frais à chaque ordre d’achat ou de vente.
- Placements collectifs (SICAV, fonds) : L’investisseur d’acquitte de droits d’entrée et des frais courants annuels
- PEA, Compte-titre : Des commissions de tenues voire un droit de garde sont appliquées.
- Assurance vie : Des frais de gestion du contrat, voire des frais de versements si vous logez des actions dans votre assurance vie.
Les frais de gestion ont un impact sur le rendement final de votre placement. Ils peuvent en effet venir réduire sensiblement la performance de votre investissement. Aussi, en tant qu’investisseur, il est conseillé de comparer les différents contrats et supports.
Quels sont les frais de gestion d’un placement collectif ?
Les placements collectifs tels que les Sicav, fonds ou OPCVM sont généralement les investissements qui engendrent le plus de frais de gestion. Ils peuvent varier selon les organismes de placements collectifs (OPC) et sont généralement présentés sous la forme d’un pourcentage dans le document d’information clé pour l’investisseur (DICI)
Ainsi, un investisseur doit s’acquitter des frais de gestion suivant :
- Les frais d’entrée appelés aussi commission de souscription prélevés à l’achat. À noter qu’ils peuvent être négociables. Par exemple, vous achetez 50 parts d’un fonds dont la valeur liquidative de la part est de 100 € soit un investissement total de 5 000 €. Les frais d’entrée sont de 2%, soit un montant supplémentaire à verser à la souscription de 100 € (5 000 € x 2%).
- Les frais courants prélevés annuellement. Ils permettent de rémunérer les services des gérants et de la société de gestion. Ils sont directement déduits du calcul de la valeur liquidative, généralement publiée nette de frais. À noter qu’il existe une commission de surperformance. Concrètement, cette commission permet de rémunérer la société de gestion lorsque le placement collectif a dépassé ses objectifs.
- Les frais de sortie appelés commissions de rachat prélevés à la revente. Lors de la revente de vos parts, ces frais viennent diminuer la somme que vous percevez. Par exemple vous vendez 10 parts à 110 €, soit un montant total de 1 100 €. Les frais de sortie de 1% viennent en déduction de la vente, soit la somme de 11 € (1 100 € x1%). Vous percevez alors 1089 €.
En règle générale, les frais d’entrée et de sortie d’un placement collectif sont proportionnels au montant des souscriptions ou des rachats.
Quels sont les frais liés à l’achat et la revente d’une action ?
L’achat et la vente d’actions sont aussi soumis à des frais de gestion, notamment des frais de courtage ou commission sur ordre de bourse. Généralement ils sont plus élevés, lorsque l’intermédiaire est une banque.
Ces frais de gestion peuvent être forfaitaires et/ou proportionnels au montant de l’achat ou de vente d’actions, avec parfois une commission minimale fixe. En revanche, si le montant des frais de courtage par ordre est inférieur à celui de la commission minimale, c’est cette dernière qui sera appliquée.
Exemple :
Vous achetez 5000 € d’actions réparties sur 5 lignes d’action différentes de 1 000 € chacune. Dans l’hypothèse que les frais fixes sont de 4 € par ordre, les frais proportionnels de 1,3
% du montant de l’ordre et la commission minimale est de 12 €.
Les frais d’achat par ligne sont donc de : ((1 000 x 1,3%) +4 = 17 €
Dans ce cas la commission minimale n’est pas appliquée puisqu’elle est inférieure aux frais de courtage. Vous devrez donc vous acquitter de 85 € de frais pour la totalité des ordres passés (17 x 5 = 85 €)
Par ailleurs, vous pouvez également avoir des frais de marché qui varient en fonction de la plateforme d’exécution. Néanmoins, ils peuvent être déjà inclus dans les frais de courtage.
Pour finir, il est possible d’acheter des actions à terme. Autrement dit, vous achetez des actions à crédit grâce au service de règlement différé (SRD). Dans ce cas, une commission de règlement différé (CRD) sera prélevée. Le tarif des CRD dépend des courtiers et peut être calculé en pourcentage du montant de l’ordre ou par nombre de jours entre la date de négociation du crédit et celle du règlement.
Une taxe sur les transactions financières est appliquée à chaque achat d’action d’une société française dont la capitalisation boursière est supérieure à un milliard d’euros. Elle s’élève à 0,2% du montant de l’achat.
Quels sont les frais de gestion d’un contrat d’assurance vie ?
Vous pouvez investir sur des unités de comptes ou un fonds euros avec une assurance vie. Ainsi, les frais de gestion d’un contrat d’assurance vie oscillent entre 0,5% et 1%.
On peut distinguer différents frais de gestion d’un contrat d’assurance vie, à savoir :
- Les frais sur versement sont généralement proportionnels au montant du versement. Ils peuvent être dégressifs et ils sont négociables.
- Les frais de gestion du contrat, prélevés chaque année sur le nombre de parts d’unités de comptes acquises.
- Les frais d’arbitrage correspondent à des frais prélevés sur le montant des sommes transférés d’une unité de compte à l’autre. Ils peuvent être forfaitaires ou proportionnels.
- Les frais de retrait sont quant à eux plus rares et peuvent éventuellement être prélevés lors de retrait partiel au terme du contrat.
Généralement les frais de gestion des contrats commercialisés en ligne sont moins élevés que ceux commercialisés par les assureurs ou encore les banques. Ainsi, il convient de comparer les contrats et les frais de gestion avant de souscrire.
À noter que les frais de gestion des contrats en fonds euros sont moins élevés que ceux des unités de compte. En effet, la gestion d’un fonds euros est plus simple que les unités de compte.
Quels sont les frais de gestion liés à un PEA ou un compte titre ?
Les frais de gestion d’un PEA (plan épargne action) ou un compte titre sont les suivants :
- Une commission de tenue de compte prélevée pour la détention d’un compte titre ou d’un PEA
- Des droits de garde : Ces frais correspondent à la conservation de vos titres boursiers. Les frais de garde sont soit proportionnels à la taille du portefeuille soit forfaitaires. Cette commission est parfois assortie d’un montant minimal et/maximal. À noter que la plupart des courtiers en ligne ont supprimé les droits de garde sur les portefeuilles.
Depuis le 1er juillet 2021, et conformément à l’article D221-111-1 du Code monétaire et financier, les frais d’ouverture, de tenue, de transaction et de transfert des PEA ou des PEA-PME sont plafonnés.
Exemples de frais de gestion
Prenons l’exemple de frais de gestion d’un contrat d’assurance vie. Nous avons vu que ces frais sont destinés à couvrir les frais de l’assureur notamment pour le traitement administratif et la gestion des capitaux.
Exemple 1 : Calcul des frais de gestion sur fonds en euros
Dans l’hypothèse d’un placement de 10 000 € avec un rendement brut est de 2% et des frais de gestion de 0,60 %.
Pour rappel, le calcul des frais de gestion sur un fonds euros s’applique sur le rendement brut de l’assureur. Ainsi, en début d’année N+1, l’assureur donne le rendement brut annuel de l’année N de son fonds en euros. Les intérêts bruts sont alors versés, déduits du taux de frais de gestion.
Ainsi, en admettant que le taux de rendement de l’année N soit de 2%. Sur le placement de 10 000 €, les intérêts bruts sont donc de 200 € en janvier N+1.
Mais les frais de gestion de 0,6% sont prélevés sur votre capital de 10 000 €, soit la somme de 60 €.
Vous percevez donc en janvier N+1 des intérêts nets de 140 €. Le rendement net annuel est donc de 1,4%. (2%-0,6%)
Compte tenu des faibles rendements actuels des fonds en euros, les nouveaux contrats d’assurance vie appliquent des frais de gestion plus faibles afin d’éviter un rendement nul.
Exemple 2 : Calcul des frais de gestion sur supports en unités de compte
Prenons l’hypothèse de frais de gestion au taux de 0,8% prélevés annuellement, un support en unité de compte avec 1 000 parts de 10 € en fin d’année N soit 10 000 €.
Les frais de gestion s’appliquent dans ce cas sur le nombre de parts des unités de compte détenues dans le contrat, soit 0,8% x 1 000 = 8 parts.
Le solde de parts en début d’année N+1 est de 992 parts (1 000 parts – 8 parts)
Le solde de votre placement est donc de 9 920 € (10 x 992) et le montant des frais de gestion annuel est de 80 € (8 parts x 10 €).
Avant de souscrire une assurance vie, il convient de comparer les offres des banques, assureurs et courtiers en ligne afin de limiter l’impact des frais de gestion sur le rendement de votre placement. À noter que les performances du contrat sont généralement affichées net de frais.