Une Société d’Investissement à Capital Variable (SICAV) est un placement collectif en valeurs mobilières. Une SICAV gère le capital confié par un grand nombre d’épargnants et se charge de l’investir sur les marchés financiers. Les investisseurs sont actionnaires de la SICAV et partagent les risques et les bénéfices. Accessible avec une mise de départ modeste, les SICAV permettent donc d’acquérir une fraction d’un portefeuille déjà diversifié.
Quel est le rendement d’une SICAV ? Avec quelle enveloppe acheter des actions de SICAV ? Quelle fiscalité ? Nous vous expliquons le fonctionnement des SICAV.
Sommaire
Définition d’une Société d’Investissement à Capital Variable (SICAV)
Avec les Fonds Communs de Placement (FCP), les SICAV font partie de la famille des Organismes de Placement Collectif (OPC). La différence est essentiellement juridique, car les FCP sont des copropriétés, alors que les SICAV sont des sociétés. Les investisseurs peuvent donc voter lors des assemblées générales et présenter leur candidature au Conseil d’Administration.
Il existe plusieurs milliers de SICAV, qui peuvent être classées selon différents critères. D’abord, le classement de l’AMF distingue plusieurs types de SICAV selon leurs profils de risque et leurs composition. Ensuite, il y a des fonds généralistes, et des fonds spécialisés sur une zone géographique ou une thématique, comme la santé ou les technologies. Enfin, un fonds peut être capitalisant, si les gains sont réinvestis ou distribuant si les dividendes sont versés aux actionnaires. Pour vous permettre de prendre connaissance de toutes les caractéristiques d’un FCP, le Document d’Information Clé pour l’Investisseur (DICI) doit vous être remis en amont de la souscription. Il s’agit d’un document standardisé qui doit notamment préciser :
- Le couple risque/rendement, sur une échelle de 1 à 7
- Le type de valeurs qui composent le fonds : actions, obligations…
- La durée de placement conseillée.
- Les frais appliqués à l’OPC.
- Les performances passées, qui ne préjugent pas des performances futures mais constituent un indicateur.
Quels sont les différents types de SICAV ?
Il existe une grande variété de SICAV, qui présentent des perspectives de rendement et des risques différents. L’Autorité des Marchés Financiers les classe en 6 catégories :
- Les SICAV actions : Le capital est majoritairement investi dans des actions. Ce sont les plus risquées, mais elles offrent les meilleures perspectives de rendement.
- Les SICAV obligataires : Elles n’investissent que dans des obligations, des bons du Trésor ou des titres de créances négociables. Le risque est assez faible mais le rendement est en principe modeste.
- Les SICAV monétaires : la société investit dans des titres sur le court terme, comme des billets de trésorerie ou des certificats de dépôt. Ce sont les moins risquées mais le rendement est généralement faible.
- Les SICAV profilées : Ce sont des SICAV dont la gestion et la composition respectent un profil de risque déterminé. Vous pourrez opter pour un fonds « dynamique », « équilibré » ou « prudent », comme dans une assurance vie ou un PER.
- Les SICAV à formule : Leur rendement est défini par une formule de calcul par rapport à la variation des marchés financiers. Certaines offrent une garantie du capital alors que d’autres présentent un risque très élevé.
- Les SICAV à gestion alternative : Ces SICAV recherchent une performance décorrélée des variations à la hausse ou à la baisse des marchés financiers. Le risque est important.
Si cette classification permet aux investisseurs particuliers de se repérer parmi les différents types de SICAV existant, elle ne suffit pas pour choisir un fonds. En effet, chaque fonds établit ses critères pour sélectionner des titres et définit sa stratégie de gestion. Avant d’acheter des actions d’une SICAV, il est donc vivement conseillé de lire le DICI, qui présente ses caractéristiques détaillées.
Quels sont les frais sur les SICAV ?
Les OPC sont soumis à plusieurs types de frais, qui doivent être détaillés dans le DICI :
- Les frais d’entrée : Lorsque vous achetez des actions de SICAV, vous devez vous acquitter de frais d’entrée d’un montant de 0 à 5%. Il est parfois possible de les négocier, surtout si la somme investie est importante.
- Les frais courant : Ces frais correspondent à la gestion et au fonctionnement de la SICAV. Leur montant est généralement compris entre 2 et 3%.
- Les éventuelles commissions de surperformance : Lorsque les performances de la SICAV dépassent un objectif préalablement fixé, des frais supplémentaires peuvent être prévus.
- Les frais de sortie : Plus rares, ils peuvent vous être facturés lorsque vous revendez vos actions.
- Les frais liés à l’enveloppe : Ces frais ne sont pas prélevés par la SICAV, mais par l’enveloppe utilisée pour investir. Il peut s’agir des frais de gestion dans le cas d’une assurance vie, ou de frais de courtage pour un compte-titres ou un PEA.
Dans le cadre d’une SICAV, les frais peuvent être assez élevés et nuire à la performance de votre placement. Selon l’AMF, les frais peuvent en effet amputer jusqu’à 54% du rendement d’un fonds.
Comment peut-on acheter des SICAV ?
Pour acheter des actions de SICAV, vous devrez passer par un intermédiaire, comme une banque ou un courtier par exemple. Il faudra ensuite sélectionner l’enveloppe depuis laquelle vous souhaitez investir. Chacune a ses avantage et ses inconvénients :
- Avec un compte-titres : C’est l’enveloppe par excellence pour investir sur les marchés financiers. Depuis un compte-titres, vous aurez accès à une gamme très étendue de SICAV. Vos gains seront assujettis au Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) au taux de 30%, dont 12,8% d’impôt sur le revenu et 17,2% de prélèvements sociaux.
- Avec une assurance-vie ou un PER : Dans ce cas, la SICAV prendra la forme d’un support en unité de compte. Acheter des SICAV avec une assurance vie permet de bénéficier d’une fiscalité très avantageuse après 8 ans. En revanche, de nombreux contrats ne proposent qu’un choix de fonds assez limité.
- Avec un PEA : Seules les SICAV composées à au moins 75% de titres européens sont éligibles au PEA. Là encore, la fiscalité est très avantageuse car après 5 ans de détention de votre PEA, les plus-values et revenus sont exonérés d’impôts sur le revenu.
Le choix du type d’enveloppe est important, car il va déterminer la fiscalité de votre placement. Si la SICAV qui vous intéresse est éligible au PEA ou disponible sur votre contrat d’assurance vie, vous aurez probablement intérêt à utiliser ces enveloppes plutôt qu’un compte-titres. Au moment de sélectionner votre support, il faudra également vous montrer attentif aux frais, car ces derniers s’ajoutent à ceux qui sont prélevés par la SICAV.
Est-ce que la valeur d’une SICAV peut chuter à 0 ?
La valeur liquidative d’une SICAV correspond à la valeur de l’ensemble des valeurs mobilières détenues dans le portefeuille. Le prix d’une action de SICAV correspond donc à la valeur liquidative, divisée par le nombre d’actions émises. La valeur liquidative est en principe publiée au moins deux fois par mois pour les fonds généralistes. La valorisation peut également être hebdomadaire, ou bien quotidienne pour les SICAV d’actions, par exemple. Dans tous les cas, le DICI doit mentionner cette information.
Pour que la valeur d’une SICAV chute à 0, il faut que tous les titres contenus dans le portefeuille perdent 100% de leur valeur. En pratique, cela n’est pas possible, car la cotation d’un titre est suspendue lorsqu’il perd trop de valeur. Le capital investi sur une valeur peut cependant être perdu en intégralité lorsque la société qui a émis le titre fait faillite. Mais les SICAV sont justement composées de très nombreux titres, émis par différentes sociétés. Une SICAV peut donc enregistrer une baisse très importante, mais sa valeur va très rarement tomber à 0, il faudrait que toutes les sociétés dont la SICAV a acheté des actions fassent faillite. Dans le cas où la SICAV elle-même se trouverait en grande difficulté (ce qui est très rare), le portefeuille serait liquidé et les actionnaires récupéreraient tout de même une partie de leur investissement.
Avantages et inconvénients des SICAV
Investir en SICAV présente plusieurs avantages, mais aussi quelques inconvénients .
Les avantages des SICAV
Par rapport à l’investissement en direct, les SICAV permettent de bénéficier de certains avantages :
- Diversification : Vous invertissez dans un portefeuille déjà diversifié, composé de nombreux titres, y compris sur des marchés peu accessibles en direct.
- Gestion professionnelle : Investir dans une SICAV permet de déléguer la gestion de votre placement à un professionnel.
- Un très large choix de fonds : Vous aurez le choix entre plusieurs milliers de SICAV, généralistes ou spécialisées dans un domaine ou une zone géographique.
Les inconvénients des SICAV
Il y a également quelques inconvénients à acheter des actions de SICAV :
- Des frais élevés : De nombreuses SIVAC sont très chargées en frais, ce qui réduit la rentabilité de votre placement.
- Les risques : Ils varient en fonction du type de SICAV, mais globalement les perspectives d’un rendement élevé vont de pair avec un risque important.