Le terme « fonds d’investissement » peut faire peur. Bien qu’on en entende souvent parler, tout le monde n’est pas forcément à l’aise avec son fonctionnement. Bon nombre d’épargnants en « possèdent » pourtant sans le savoir, et notamment ceux qui ont une assurance-vie multisupport. Qu’est-ce qu’un fonds d’investissement ? Comment ça marche ? Comment épargner via ce support ? Est-ce intéressant en termes de rendement ? Tour d’horizon !
Sommaire
Fond d’investissement : la définition
Un fonds d’investissement, qu’il soit privé ou public, est un placement collectif. Aussi appelé fonds de placement, il s’agit d’un portefeuille d’actifs constitué et géré par une société de gestion.
Le fonds d’investissement peut être composé de plusieurs types d’actifs : actions, obligations… Chaque fonds a une composition qui lui est propre, selon les choix opérés par le gérant du portefeuille. Il peut être thématique, centré sur une zone géographique en particulier, un marché… Les possibilités sont multiples, et pour cette raison, il existe des milliers de fonds d’investissement.
Lorsque l’on parle de gérants de fonds, on parle en général d’ « OPCVM », c’est-à-dire d’organismes de placement en valeurs mobilières. Il en existe plusieurs types, comme par exemple :
- Les SICAV (Sociétés d’investissement à capital variable), qui sont des sociétés anonymes ayant pour mandat de recevoir de l’argent de la part d’épargnants. Ces derniers acquièrent, en contrepartie de leur apport, des parts dans la SICAV.
- Les FCP (Fonds communs de placement), qui sont assez des proches des SICAV, mais ont un régime juridique différent,
- Les SCPI (Sociétés civiles de placement immobilier), qui investissent, comme leur nom l’indique, en immobilier (de bureaux, résidentiel…).
On trouve bon nombre d’autres fonds / société de gestion. Citons par exemple les fonds en private equity, c’est-à-dire en titres d’entreprises non cotées : PME, startups…
Ces fonds d’investissements peuvent être créés et gérés par de très nombreuses entités. On pense par exemple aux banques, aux assureurs ou encore aux sociétés de gestion.
Comment marchent les fonds d’investissement ?
Le « concept » de fonds d’investissement n’est pas très compliqué à comprendre. Tout part d’une société de gestion qui collecte de l’argent auprès d’épargnants ou d’entreprises. Avec cet argent, elle constitue un portefeuille d’actifs qu’elle sélectionne un par un. Cela permet donc de mutualiser les sommes et d’accéder à des titres qui auraient peut-être été inaccessibles aux épargnants. Le risque est aussi mutualisé, car le portefeuille est souvent constitué d’un large éventail d’actifs. Et en diversifiant, on limite les risques.
C’est la société de gestion qui décide des actifs qui constituent le fonds de placement. Il peut s’agir d’actions, d’obligations, de produits plus complexes…
Si vous investissez, par exemple, dans une SICAV, vous faites l’acquisition de parts. En contrepartie de votre apport, vous toucherez des gains. Ces derniers peuvent être de plusieurs ordres : dividendes, coupons, plus-values… Le niveau de gains dépendra du nombre de parts que vous détenez et bien entendu des performances des actifs compris dans le fonds.
Quels que soient vos objectifs de rendement, votre profil ou le degré de risques que vous êtes prêt à accepter, vous trouverez nécessairement un FCP ou une SICAV qui vous conviendra. Si vous souhaitez par exemple prendre le moins de risques possible, vous pourrez vous tourner vers une SICAV monétaire. À l’inverse, si vous souhaitez maximiser votre potentiel de gains tout en acceptant un niveau de risques élevé, vous aurez notamment l’option SICAV actions.
Quels sont les grands types de fonds d’investissement ?
Il est impossible de faire une liste des fonds d’investissement disponibles pour les investisseurs français, tant il y en a beaucoup. Il existe des milliers de fonds d’investissement, que ce soit en santé, tech, développement durable… En parallèle des fonds de placement « classiques » (en actions ou obligations), on trouve aussi des fonds d’investissement dits alternatifs (FIA). Les fonds d’investissement en immobilier font par exemple partie de cette catégorie.
Les fonds de placement peuvent donc être classés en de nombreuses catégories. On trouve par exemple des fonds sectoriels (technologie, immobilier…), des fonds thématiques (les FCPI par exemple)… On trouve également des fonds qui investissent dans des entreprises à un stade spécifique de leur développement : fonds en capital innovation (les jeunes pousses en démarrage), fonds en growth equity (pour soutenir leur croissance)… On peut aussi, toujours à titre d’exemple, citer les fonds d’investissement en infrastructures (ports, autoroutes, satellites…).
Vous l’aurez compris, les classifications sont (très) nombreuses. Ce qu’il faut surtout retenir, c’est que vous trouverez forcément un fonds de placement adapté à votre stratégie d’investissement et à vos « goûts » personnels. Si vous souhaitez par exemple investir en immobilier, vous pourrez notamment choisir de placer vos billes :
- Dans une SCPI, une Société Civile de placement immobilier, qui investit en immobilier de bureaux, de commerces ou d’habitations,
- Dans une OPCI, qui fonctionne un peu de la même façon, mais qui peut aussi contenir des actions ou obligations.
Autre distinction que l’on peut faire, les fonds à gestion « passive » et les fonds à gestion « active ». Les premiers sont moins risqués mais ont un potentiel de rémunération plus faible. Les seconds, plus offensifs, visent à dégager un profit maximal, quitte à accepter un niveau de risques élevé. Tout au bout du spectre, il y a d’ailleurs les fameux « hedge funds » qui sont des fonds d’investissement hautement spéculatifs.
Comment investir sur un fonds d’investissement ?
Il est possible d’acquérir des parts de fonds d’investissement auprès de plusieurs acteurs :
- Les banques « traditionnelles » : BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole…
- Les banques en ligne : Fortuneo, BforBank, Boursorama…
- Les courtiers,
- Les sociétés de gestion,
- Les courtiers en ligne, comme par exemple Louve Invest, spécialisé en SCPI,
- …
Vous possédez peut-être même déjà des parts de fonds sans le savoir. Si vous avez une assurance-vie multisupport et que vous détenez des « unités de compte » par exemple. Parmi ces dernières, on trouve souvent des OPCVM et donc des fonds de placement.
De manière générale, les FCP, SICAV, SCPI… sont accessibles via de nombreux supports :
- Assurance-vie multisupport,
- PEE (Plan épargne entreprise)
- PEA (Plan épargne en actions) et PEA-PME,
- PER (Plan épargne retraite),
- …
Tous les fonds ne sont pas accessibles avec tous les contrats. Pour une assurance-vie par exemple, vous n’aurez accès qu’à un certain nombre d’unités de compte (de fonds) : celles que l’assureur a sélectionnées et offre à la souscription.
À qui s’adressent les fonds d’investissement ?
Les fonds d’investissement s’adressent à tout le monde, à tous les types d’investisseur. Nul besoin d’être un expert en marchés financiers. Rappelez-vous que les actifs sont gérés par des sociétés de gestion, et donc par des professionnels.
Sur le plan pécuniaire : même chose. Pas besoin d’apporter 10 000 euros pour acquérir ses premières parts de fonds de placement. En assurance-vie par exemple, vous pourrez par exemple en acquérir pour quelques dizaines / centaines d’euros.
Peu importe également votre profil : à la recherche d’une haute rentabilité avec un niveau de risques important ou en quête de sécurité, quitte à sacrifier un peu le rendement. Il existe des fonds de placement pour tous les profils d’investisseur, pour tous les profils de risques. Avant d’investir, faites quand même un point sur vos objectifs et le niveau de risques que vous êtes prêt à prendre avec l’argent placé. N’oubliez pas qu’il n’y a pas de garantie avec les fonds d’investissement. Vous pourrez perdre de l’argent.
Si vous êtes débutant en la matière, faites-vous accompagner par votre conseiller bancaire, un conseiller en gestion de patrimoine… Fonds d’investissement américain, français, en actions, en immobilier… Vous n’aurez pas nécessairement à choisir vous-même si vous êtes bien conseillé, ou mieux encore, si vous déléguez la gestion.
Quel est le rendement d’un fonds d’investissement ?
La rentabilité d’un fonds de placement dépend de plusieurs choses : la constitution du fonds, les performances des actifs, la qualité de la gestion… Sans oublier les frais prélevés par la société de gestion. On doit aussi distinguer le rendement nominal, qui correspond en quelque sorte au rendement brut, et le rendement réel, après déduction de l’inflation.
Par rendement, on peut entendre plusieurs choses : dividendes (fonds en actions par exemple), coupons (fonds en obligations)… Tout dépend du type de fonds. Le rendement peut aussi inclure la plus-value réalisée à la revente des parts.
Globalement, la plupart des fonds d’investissement ont un potentiel de rendement très intéressant, surtout pour ceux qui ont une gestion « active ». Certains peuvent servir 6, 7, 8 % par an, et d’autres peuvent même afficher un taux à deux chiffres. Il faut toutefois être prêt à accepter le risque inhérent à ces supports offensifs (plus la performance espérée est élevée, plus le risque de perte l’est). Tout dépend, après tout, de l’évolution des marchés. Certains fonds sont très « volatiles ».
Bien sûr, tous les fonds n’ont pas le même potentiel. Les fonds monétaires par exemple n’offrent qu’une perspective de rendement faible, en contrepartie de risques réduits.
Attention toutefois : aucune garantie ne vient avec le fonds. Les performances passées ne présagent jamais de performances futures. Ce n’est pas parce qu’un fonds a bien performé sur les années passées qu’il en sera de même à l’avenir.
Ce qu’il faut retenir au final, c’est qu’il est impossible d’anticiper le rendement d’un fonds de placement. Il reste très intéressant de regarder les performances passées pour se donner une idée de la qualité de la gestion notamment. Gardez simplement en tête que rien n’est gravé dans le marbre en matière de marchés financiers.
Avant de choisir votre fonds, jetez un oeil attentif au DICI (Document d’Information Clé pour l’Investisseur). Celui-ci vous informe du ratio potentiel de rendement / risques du fonds en question, sur une échelle de 1 à 7.