Personne n’aime y penser, mais si vous ne pouviez plus travailler demain à cause d’un accident ou d’un problème de santé, que se passerait-il concrètement pour vos revenus ? Contrairement à ce qu’on croit, la Sécurité sociale et les régimes obligatoires couvrent peu, surtout si vous êtes indépendant ou cadre. La prévoyance sert précisément à ça : maintenir un niveau de vie en cas d’arrêt de travail, d’invalidité ou de décès. Dans cet article, on vous explique à quoi ça sert, qui est concerné, combien ça coûte et pourquoi il est souvent risqué de s’en passer.
C’est quoi, la prévoyance ?
La prévoyance est une assurance qui couvre les risques lourds de la vie : arrêt de travail, invalidité, perte d’autonomie ou décès. Contrairement à la mutuelle, qui rembourse les frais de santé, la prévoyance protège vos revenus quand vous n’êtes plus en capacité de travailler. Elle peut vous verser des indemnités journalières, une rente d’invalidité ou un capital à vos proches en cas de décès.
Elle complète ce que verse la Sécurité sociale ou votre régime professionnel. Car dans la plupart des cas, ces prestations ne suffisent pas à maintenir votre niveau de vie. Par exemple, un indépendant sans prévoyance peut voir ses revenus chuter de 70 à 80 % en cas d’arrêt de travail prolongé.
Salarié, entrepreneur, fonctionnaire ou profession libérale : tout le monde est concerné. Mais la couverture de base varie fortement selon votre statut, et elle est souvent insuffisante pour faire face aux charges du quotidien.
Pourquoi c’est indispensable (même jeune et en bonne santé) ?
On pense souvent que la prévoyance ne concerne que les autres, ou qu’elle peut attendre. Pourtant, un simple accident ou un problème de santé peut suspendre vos revenus du jour au lendemain, même si vous êtes jeune et actif.
Prenons un exemple : vous gagnez 3 000 € nets par mois. En cas d’arrêt de travail, la Sécurité sociale vous versera environ 50 % de votre salaire brut, soit moins de 1 500 € nets par mois. Et encore, seulement si vous êtes salarié. Si vous êtes indépendant, c’est souvent bien moins, et avec un délai de carence.
Sans prévoyance, vous devez continuer à payer votre loyer, vos charges, vos crédits, vos dépenses du quotidien… avec des revenus divisés par deux ou trois. En quelques semaines, cela peut fragiliser votre équilibre financier, voire mettre en péril un projet immobilier ou votre activité professionnelle.
La prévoyance permet d’éviter cette rupture brutale. Elle complète vos revenus pendant un arrêt de travail prolongé, vous verse une rente d’invalidité si vous ne pouvez plus exercer votre métier, ou protège vos proches financièrement en cas de décès.
Ce que couvre concrètement un contrat de prévoyance ?
Un contrat de prévoyance prend en charge les conséquences financières des événements graves qui vous empêchent de travailler. Voici les principales garanties que l’on retrouve :
1. L’incapacité temporaire de travail (ITT)
Vous êtes en arrêt de travail à cause d’un accident ou d’une maladie ? La prévoyance vous verse des indemnités journalières, qui complètent ce que verse la Sécurité sociale, voire qui prennent le relais si vous n’avez pas de couverture de base (comme certains indépendants).
2. L’invalidité
Si votre état de santé ne vous permet plus de reprendre une activité professionnelle normale, vous pouvez percevoir une rente d’invalidité, calculée selon votre taux d’incapacité. Cette rente peut être partielle ou totale, selon votre situation.
3. Le décès
En cas de décès, un capital est versé à vos bénéficiaires (conjoint, enfants, etc.). Certains contrats prévoient aussi des rentes éducation (pour financer les études des enfants) ou une rente de conjoint.
Selon les contrats, d’autres garanties peuvent s’ajouter : dépendance, perte d’autonomie, frais d’obsèques, etc. Mais attention : toutes les prévoyances ne se valent pas. Il faut prêter attention aux franchises (délai avant le début des versements), aux exclusions (conditions non couvertes), à la durée de couverture, et au niveau de rente garanti.
Qui en a besoin et à quel moment ?
Tout le monde est concerné par la prévoyance, mais pas au même niveau, car les protections de base varient énormément selon votre statut professionnel. Voici les grands cas de figure :
Salariés du privé
Si vous êtes salarié, vous avez généralement une couverture prévoyance par votre entreprise, surtout si vous êtes cadre. Mais ces contrats collectifs sont souvent incomplets : plafonnement des rentes, durée de versement limitée, garanties absentes (notamment pour les enfants ou le conjoint). Une couverture individuelle peut permettre de compléter les lacunes.
Indépendants et professions libérales
C’est le public le plus exposé. La Sécurité sociale des indépendants (SSI) ou les caisses libérales versent des indemnités très limitées en cas d’arrêt de travail, et la plupart du temps aucune rente invalidité réelle. Sans prévoyance personnelle, la perte de revenus peut être massive, voire totale. C’est une priorité à couvrir.
Fonctionnaires
Ils bénéficient souvent de garanties plus généreuses via leur statut, mais certaines situations (invalidité partielle, décès) peuvent être mal couvertes. Il peut être utile de compléter selon les besoins familiaux.
Jeunes actifs
Même en début de carrière, un arrêt longue durée ou un accident n’épargne personne. Le coût d’une prévoyance à cet âge est faible, et peut sécuriser un projet immobilier, une installation en libéral ou simplement garantir une stabilité financière en cas d’aléa.
En résumé : plus vos revenus dépendent de votre capacité à travailler, plus la prévoyance est essentielle.
Combien ça coûte ? Et que peut-on espérer en retour ?
Le prix d’un contrat de prévoyance dépend de plusieurs critères : votre âge, votre profession, votre état de santé, le niveau de garanties choisi (rente, capital, indemnités), et la durée de couverture souhaitée. Mais le coût reste souvent raisonnable au regard des montants assurés.
Exemples indicatifs :
- Pour un salarié de 35 ans souhaitant assurer 2 000 € d’indemnités mensuelles en cas d’arrêt de travail : environ 20 à 40 € par mois.
- Pour un indépendant de 45 ans, avec garantie arrêt de travail, invalidité et décès : entre 50 et 100 € par mois, selon les niveaux de franchise et de couverture choisis.
Et en retour ?
- En cas d’arrêt de travail, vous pouvez percevoir 100 à 150 € par jour en indemnités journalières, en complément ou en relais de la Sécurité sociale.
- En cas d’invalidité, une rente mensuelle vous assure un revenu jusqu’à la retraite.
- En cas de décès, vos proches reçoivent un capital de 50 000 à 300 000 €, voire plus selon vos besoins.
La logique est simple : avec quelques dizaines d’euros par mois, vous assurez plusieurs milliers d’euros par an, en cas de coup dur. Et surtout, vous vous évitez une précarité financière dans un moment déjà difficile.
Comment bien choisir un contrat de prévoyance ?
Tous les contrats de prévoyance ne se valent pas. Certains affichent des prix bas, mais avec des garanties très limitées. D’autres sont plus complets, mais mal adaptés à votre situation. Voici les points clés à analyser avant de souscrire :
1. Le montant des prestations
Demandez-vous combien il vous faudrait par mois pour maintenir votre niveau de vie si vous étiez en arrêt de travail ou en invalidité. Un bon contrat doit compenser la perte de revenus réelle, et non juste proposer un forfait symbolique.
2. Les délais : franchise et carence
La franchise est le délai (en jours) entre l’arrêt de travail et le début des versements. Plus elle est courte, plus la couverture commence vite… mais le coût augmente. Il faut trouver un bon compromis selon votre trésorerie.
3. Les exclusions
Certains contrats excluent des pathologies, des activités (sportives, professionnelles), ou imposent des conditions restrictives. Lisez bien les clauses, ou faites-les expliquer.
4. La durée et l’âge limite de couverture
Certains contrats s’arrêtent à 60 ans, d’autres vont jusqu’à l’âge légal de la retraite. Vérifiez aussi si les garanties sont maintenues en cas de changement de statut (salarié à indépendant, par exemple).
5. Le niveau de personnalisation
Un bon contrat de prévoyance est adapté à votre métier, votre niveau de revenus, votre situation familiale. Ce n’est pas un produit standard. D’où l’intérêt de passer par un conseiller ou un courtier qui saura vous orienter vers un contrat fiable et cohérent.
3 réponses à “Le guide de l’assurance prévoyance”
Vous avez une question ?
Un expert vous répondra
Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.
Bonjour ,
En cas de décès après vaccination au covid 19, les ayant-droits pourront ils prétendre à un capital ?
Merci pour vos précisions.
Bien cordialement
S .M
Bonjour,
Oui, ils pourront bien prétendre à un capital.
Benoît
J ai souscrit auprés de la mutuelle Unéno , une garantie Arméo « Maintien d’autonomie/Dépendance ».
Le contrat Arméo prévoit le versement d’une rente mensuelle de 300 € (valeur au 01/01/2013, revalorisée à 306 € à compter du 1er janvier 2022) lors de l’entrée en dépendance totale (GIR 1 ou GIR 2) ou en invalidité (2ème ou 3ème catégorie), quel que soit l’âge, après un délai de franchise de 6 mois. Il n’y a pas de délai de franchise en cas de dépendance accidentelle.
La reconnaissance de l’état de dépendance est appréciée par le médecin conseil de l’assureur.
Selon l’article 20.4 (démarches en cas de sinistre), la demande de reconnaissance d’un état de dépendance est à adresser en recommandé avec accusé de réception par l’assuré ou par son représentant légal à l’adresse suivante :
Mutuelle Unéo Mon service client
TSA 81415
53106 MAYENNE CEDEX
Si vous souhaitez bénéficier de la rente et afin de nous permettre la constitution de votre dossier, les documents suivants sont à nous adresser :
Un courrier demandant la reconnaissance de l’état de dépendance (à formaliser par écrit)
Une photocopie recto/verso de la carte nationale d’identité
Un relevé d’identité bancaire intitulé au nom du bénéficiaire
Pour les bénéficiaires de + de 60 ans : une photocopie de la notification APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie) si l’adhérent en est bénéficiaire
Pour les bénéficiaires de – de 60 ans : une photocopie de ses justificatifs d’invalidité mentionnant le taux d’invalidité (2ème ou 3ème catégorie)
Nous vous rappelons que, conformément à l’article 1 de la notice d’information, « Date de reconnaissance de la Dépendance Totale : il s’agit du 1er jour du mois suivant la date de réception par la Mutuelle souscriptrice de la déclaration de dépendance envoyée par l’Assuré (ou son représentant légal) ».
Nous vous remercions de votre confiance et nous nous tenons à votre entière disposition pour tout complément d’informations.
Votre conseiller.
je suis reconnu en incapacité > à 80 ù par la MDPH du PUY DE DOME . A quoi puis je prétendre ? 0