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Que sont les obligations d’Etat (OAT) ?

Expert Arthur Grenier
Posté par
Arthur Grenier
Mis à jour le
02 septembre 2022

Les obligations d’État font partie des actifs financiers les plus « sûrs » que l’on peut inclure dans sa stratégie d’investissement. Reste à savoir si ces fameuses « OAT » (obligations assimilables au Trésor) sont vraiment intéressantes, surtout si l’on parle de rendement. Comment fonctionne une OAT ? Comment en acheter ? Quel est l’horizon de placement ? Voyons ensemble tout ce qu’il y a à savoir sur les OAT ! 

Comment fonctionnent les obligations d’État ?

Une obligation est une valeur mobilière, c’est-à-dire un actif financier. C’est aussi un titre de créance. Concrètement, il s’agit d’une fraction de l’emprunt contracté par un État ou une entreprise. Si vous achetez l’obligation, par exemple, d’un pays, c’est comme si vous lui prêtiez de l’argent. En contrepartie, vous aurez droit à des intérêts réguliers que l’on appelle « coupons ». 

Tous les États du monde peuvent émettre des obligations pour se financer. Il existe ainsi des obligations d’État belges, suisses, allemandes… Le terme « obligation » est le terme générique français. En Allemagne par exemple, on parle de « bunds ». 

L’obligation a une valeur nominale (par exemple 10 000 euros) et une échéance (dans 10 ans par exemple). Cela signifie que dans 10 ans, vous serez remboursé des 10 000 euros et que jusque-là, vous toucherez des coupons (des intérêts) périodiques. En France, les obligations d’État sont appelées « OAT », pour « obligations assimilables au Trésor ». L’OAT est donc par définition une obligation. C’est juste qu’il s’agit d’un emprunt d’État et non d’entreprise. 

Lorsqu’elle est émise, l’obligation a des caractéristiques comme notamment

  • Sa valeur nominale, 
  • Le taux d’intérêt qu’elle va servir, 
  • La périodicité des coupons, 
  • L’échéance, aussi appelée « maturité ». 

On en trouve de plusieurs types. Citons par exemple : 

  • Les obligations à taux fixe (les plus fréquentes), 
  • Les obligations à taux variable, 
  • Les obligations d’État indexées sur l’inflation, 
  • Les obligations d’État à coupon zéro. Celles-ci ne versent pas de coupons mais elles sont achetées moins cher que leur valeur nominale à l’échéance. 

Quels sont les avantages et inconvénients des OAT 5 ou 10 ans ?

Les obligations d’État françaises, qu’elles soient sur 2, 5, 10 ans ou plus, présentent des avantages et inconvénients. C’est le cas, en fait, de tous les types d’actifs financiers. Les OAT ne correspondront pas à tout le monde. Tout dépend en fait de votre profil, de vos objectifs (de rendement notamment) et de votre horizon de placement. 

Voici les principaux avantages des OAT françaises

  • Les obligations d’État sont des supports en général « sûrs », 
  • Le rendement est prévisible : on connaît d’avance le taux d’une OAT, 
  • Elles sont évaluées par des agences de notation, et ont donc une note qui est un bon indicateur,  
  • Les OAT à moyen terme (10 ans) permettent de toucher de nombreux coupons, 
  • Les OAT sont un outil de diversification. 

Voici maintenant leurs inconvénients majeurs

  • Le rendement : les coupons des OAT à court / moyen terme sont faibles ou nuls, 
  • Quelques risques existent quand même avec les OAT : inflation, hausse des taux d’intérêt qui rendrait les OAT moins intéressantes… 
  • Certains actifs financiers peuvent avoir un potentiel de gains bien supérieur (mais présentent des risques de perte en capital !), 
  • Les OAT à taux variable sont un peu plus risquées, car elles présentent un plus grand risque de fluctuation. 

Les obligations de l’État français : focus 

Comme les entreprises, les États ont parfois besoin de se financer. Pour cette raison, on trouve sur le marché des obligations de l’État français sur 2 ans, 5 ans, 10 ans… 

En France, c’est l’Agence France Trésor (AFT) qui gère la dette d’État, et donc les OAT 10 ans, 5 ans etc. Ces obligations sont négociables en bourse. On peut les acheter : 

  • Sur le marché primaire, à l’émission, 
  • Sur le marché secondaire, à tout moment pendant leur durée de vie (avant l’échéance donc). 

D’autres collectivités peuvent aussi émettre des OAT 10 ans en France. Les régions par exemple. 

En France, on distingue plusieurs types d’obligations d’État

  • Les bons du Trésor à court terme (un an au maximum), à taux fixe et intérêts précomptés (BTF),  
  • Les bons du Trésor à horizon un peu plus long (5 ans au maximum), c’est-à-dire les bons à taux fixe et à intérêt annuel (BTAN), 
  • Les OAT (10 ans ou plus). Les plus fréquentes sont celles avec une échéance de 10 ans.

La plupart de ces obligations d’État sont à taux fixes, notamment les OAT 10 ans. 

Quel est le taux des OAT (10 ans) ?

Le rendement d’une obligation d’État dépend notamment de la solvabilité de l’émetteur. Concrètement, plus la solvabilité du pays est élevée, plus les intérêts dégagés par les OAT sont faibles. Du fait de la stabilité économique et sociale en France, les OAT françaises ne sont donc pas très rémunératrices, surtout pour les échéances les plus courtes. À l’inverse, les États qui présentent des garanties de solvabilité moins bonnes proposent des taux d’intérêt supérieurs, afin d’ « attirer » les investisseurs. 

Pour les OAT françaises, les coupons sont en général versés en avril ou en octobre. 

Pour rappel, le rendement d’une OAT peut être fixe ou variable. Et en ce moment, du fait entre autres de la politique de la Banque Centrale Européenne, le rendement des obligations d’État est assez faible. En août 2022, le taux de l’OAT 10 ans oscille autour de 1,50 %

N’hésitez pas à consulter les performances des OAT en ligne avant d’en faire l’acquisition. De nombreux sites, et notamment celui de l’Agence France Trésor, communiquent les taux sur une base quotidienne. 

Dans tous les cas, les OAT sont rarement la meilleure solution d’investissement si vous cherchez un rendement correct pour un niveau de risques mesuré. Voici quelques placements à étudier si c’est votre cas : 

  • Les obligations d’autres États (des pays émergent par exemple), même si elles restent plus risquées que les obligations d’État françaises, 
  • Le fonds euro en assurance-vie (même si son rendement fond depuis des années), 
  • Certains supports en « pierre-papier » : SCPI, OPCI…

La notation des obligations d’État : c’est quoi ? 

Les OAT sont notées par des agences de notation, comme bien d’autres actifs financiers. Parmi les agences les plus connues, on retrouve Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch Ratings

Les agences de notation attribuent donc une note à chaque obligation d’État. Une multitude d’éléments sont pris en compte, mais la solvabilité de l’émetteur est la principale. Un pays comme la France ou l’Allemagne obtiendra facilement le fameux « AAA ». Les pays émergents ou moins stables économiquement auront souvent une note un peu plus basse. 

Les obligations d’État plus « risquées » seront notées B ou C. 

Vous trouverez facilement les notes des obligations d’État en ligne.

Comment acheter des obligations d’État ?

L’achat d’obligations d’État françaises peut se faire à l’émission, ou plus tard sur le marché secondaire

Dans les faits, les OAT sont détenues par les banques, les assureurs, les fonds d’investissement… Elles restent négociables : elles peuvent donc être achetées et vendues. Un particulier peut, dans son compte-titres ou PEA, loger des obligations d’État. Vous pourrez par exemple détenir des OAT françaises 10 ans dans votre portefeuille Boursorama ou ING. 

Aucune obligation de conserver une OAT jusqu’à l’échéance. Vous pourrez la revendre sur le marché secondaire. Vous ne serez toutefois pas nécessairement gagnant : tout dépend de son cours. 

Le cours d’une obligation d’État dépend de nombreux critères

  • L’offre et la demande bien sûr, laquelle dépend notamment de la rentabilité de l’OAT, 
  • L’échéance, selon qu’elle soit plus ou moins proche (et donc le nombre de coupons qu’il reste à percevoir), 
  • La notation (la cote de crédit de l’État qui l’a émise). 
L'auteur

Arthur Grenier

Associé - Conseiller en gestion de patrimoine

Arthur Grenier est un passionné de la gestion de patrimoine. Après des études d’économie à l’Université Catholique de Lille et à Financia Business School, il a acquis une solide expérience en travaillant à la Société Générale et chez BNP Paribas. Arthur a rejoint Cleerly début 2022, où il est rapidement devenu une référence incontournable pour toute l’équipe grâce à son expertise et sa passion pour le domaine... en savoir plus

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