Le PERCO est un « ancien » plan épargne retraite en entreprise. Même s’il n’est plus possible d’en souscrire un aujourd’hui, il reste tout à fait envisageable de conserver un PERCO déjà ouvert et de continuer à l’alimenter. S’agit-il d’un « bon » placement pour préparer sa retraite ? Quels sont ses inconvénients ? Faut-il transférer son PERCO vers le « nouveau » PER ? Voyons tout cela ensemble !
Sommaire
Qu’est-ce qu’un PERCO ?
Le PERCO, ou plan d’épargne collectif, est un ancien contrat d’épargne mis en place par une entreprise au profit de ses salariés. Tous en sont bénéficiaires, parfois sous réserve d’ancienneté (selon l’entreprise).
Le PERCO pouvait recevoir trois types de versement :
- Les versements volontaires, réalisés par le salarié
- L’épargne salariale, versée par l’employeur
- Les versements obligatoires
Aujourd’hui, le PERCO a été remplacé par le PER entreprise collectif, le PERECO. Mais les anciens PERCO peuvent toujours être alimentés.
Les inconvénients du PERCO
Le PERCO ayant été remplacé, beaucoup de questions témoignent d’une inquiétude quant aux inconvénients à garder son PERCO.
Un déblocage à la retraite
Le principal inconvénient du PERCO est son horizon d’investissement. Les sommes placées sont bloquées jusqu’à la retraite. Cela en fait un support d’épargne qui n’est pas adapté à tout le monde. L’épargnant doit donc être conscient qu’il ne récupérera pas ce qu’il investit sur son plan avant un bon moment.
Des cas de « déblocage anticipé » existent quand même, mais ils sont très restrictifs :
- Décès du titulaire du plan, de son conjoint ou partenaire pacsé,
- Invalidité,
- Surendettement,
- Fin des droits à l’assurance chômage,
- Acquisition de la résidence principale ou reconstruction / remise en état à la suite d’une catastrophe naturelle.
Des plafonds trop bas
Autre inconvénient du PERCO : le plafonnement des versements. Les versements volontaires réalisés par le salarié ne peuvent dépasser 25 % de sa rémunération annuelle brute. De même, les abondements de l’employeur sont limités à 3 fois ce qu’a versé l’employé, et à 16 % du plafond annuel de la Sécurité Sociale (soit 7 418,88 euros en 2024).
Certains PERCO ne donnent pas droit à une sortie en capital. Il faut en effet que le plan lui-même prévoit cette possibilité, et cela n’est pas le cas de tous.
Un rendement limité
En dernier point faible du PERCO, citons son rendement. Celui-ci ne fait, disons-le tout de suite, pas vraiment partie de ses points forts. Tout dépend bien sûr des supports sur lesquels est investie l’épargne mais globalement, les FCP (fonds communs de placement) sont rarement les placements les plus rémunérateurs.
À titre de comparaison, aux États-Unis, les fonds de pension de retraite sont majoritairement investi sur des ETF. Cela permet de limiter les frais et les rendements des principaux ETF ont été très performants ces dernières années.
Les avantages du PERCO
Si la majorité des questions sur le PERCO portent sur ses inconvénients, il y a également plusieurs avantages à le conserver.
Une alimentation diversifiée
Le premier tient à ses modes d’alimentation. Le plan d’épargne pour la retraite collectif peut être alimenté de diverses façons : par des versements volontaires, des versements de l’employeur (les « abondements »), l’épargne salariale (intéressement et participation)… Il s’agit en quelque sorte d’une enveloppe. Les abondements de l’employeur pourront largement « accélérer » la constitution de l’épargne, puisqu’ils pourront aller jusqu’à 300 % de ce qu’aura versé le salarié sur son contrat.
La fiscalité du PERCO à la sortie : rente ou capital ?
Avec un PERCO, la sortie en rente viagère à la retraite est toujours possible. Fiscalement, la rente ne sera imposée que sur une fraction (entre 30 et 70 %) selon l’âge que vous aurez quand vous la percevrez.
La sortie en capital est quant à elle souvent possible, mais pas toujours. Tout dépend de ce qui est prévu dans le règlement du plan souscrit par votre employeur. La plupart du temps, la sortie en capital est autorisée, mais il demeure possible que cela ne soit pas le cas.
Lorsque la sortie en capital n’est pas admise, le PERCO devient « moins intéressant » puisqu’il ne vous laisse plus qu’une seule possibilité au départ en retraite : la rente. Le cas échéant, pensez peut-être à transférer vos avoirs vers un PER, où la sortie en capital est toujours possible.
Fiscalement, la sortie en capital est exonérée, dans le sens où vous ne payerez pas d’impôt sur les versements volontaires et les gains dégagés par le contrat. Seuls les prélèvements sociaux (17,20 %) seront ponctionnés sur les produits générés par le plan.
Des avantages variés
Le PERCO est en gestion profilée : vous ne gérez pas vous actifs vous-même, c’est l’assureur qui s’en occupe, selon votre profil et l’âge prévu de départ à la retraite.
Les supports accessibles peuvent aussi compter parmi les forces du PERCO. Le plan permet de se positionner sur des FCPE (des fonds communs de placement) avec une partie action, dans une optique de dynamisation de son épargne.
Faut-il transférer son PERCO vers le nouveau PER collectif ? Notre avis
Depuis 2020, le PERCO n’est plus commercialisé. La loi Pacte de 2019 est en effet venue remplacer tous les « anciens » plans retraite (PERP, PERCO, Madelin…). Tous ont été supplantés par un plan « unique » : le PER (Plan épargne retraite). Celui-ci se décline en trois versions :
- Le PER individuel,
- Le PER collectif,
- Le PER obligatoire.
Le « nouveau » PER se compose en fait de 3 compartiments, afin de pouvoir recevoir tous les types de versement : volontaires, collectifs et obligatoires.
Même si cela n’est pas du tout obligatoire, il est possible de transférer l’épargne de son PERCO vers un nouveau PER, qu’il soit individuel ou collectif. Rien ne vous empêche toutefois de conserver votre PERCO et de continuer à l’alimenter.
Le transfert vers le PER est-il une bonne idée ? Souvent, oui, mais tout dépend en fait de votre situation. Pourquoi le faire ?
- Avec un PER, il est toujours possible de sortir en capital à la retraite. Pour le PERCO, il faut que le plan en lui-même le prévoit. Ce n’est pas le cas de tous.
- Le PER se constitue de compartiments : il peut donc recevoir à la fois des versements volontaires, des versements de l’entreprise et des versements obligatoires. Il est donc plus « souple ».
- Le rendement du PER peut être supérieur à celui de votre PERCO actuel. Tout dépend bien sûr des actifs détenus. Si vous êtes mécontent du rendement de votre plan, peut-être est-il temps de changer.
- Si votre PERCO est un compte-titres, passer sur un PER assurance permettra de profiter de sa fiscalité plus douce en cas de décès.
Bonjour, au-delà de 25% du placement de ma rémunération annuelle brute, quelles sont les conséquences fiscales si je double mon placement, sur le PERCO ou sur le Plan d’Epargne Groupe
Bonjour,
Vous ne pouvez pas placer au-delà de 25%. Je ne connais pas les conséquences mais j’imagine que l’assureur n’acceptera pas ou qu’il vous rendra l’argent lorsqu’il s’en rendra compte.
Vous pouvez ouvrir un PER individuel pour placer une partie de votre revenu : https://cleerly.fr/per.
Benoît