Profession libérale : que penser du PER ?

Expert
Par Benoît Fruchard
Mis à jour le 16 février 2023

Le départ en retraite est rarement un bon moment, sur le plan pécuniaire, pour les professionnels libéraux. Médecins, architectes ou encore infirmiers subissent souvent une importante perte de revenus à la fin de leur période d’activité. Heureusement, des solutions existent pour anticiper et pallier à cette baisse. Et parmi elles, on trouve le PER, instauré par la loi Pacte de 2019. Que vaut ce produit d’épargne retraite pour les professions libérales ? Comment fonctionne-t-il ? Faut-il transférer son Madelin vers un nouveau PER ? Voyons tout cela ensemble ! 

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Comment fonctionne le PER pour les professions libérales ?

Préparer sa retraite est un vrai enjeu lorsque l’on est en profession libérale. Assurance-vie pour profession libérale, contrat Madelin, Plan épargne retraite… Des solutions de placement offertes aux professions libérales existent heureusement. 

Le PER (Plan épargne retraite) fait partie d’entre elles. Ce « nouveau » plan, instauré en 2019, remplace tous ses prédécesseurs : PERCOL, PERP… et contrat Madelin retraite. Ces derniers ne sont plus commercialisés aujourd’hui. 

La souscription à un PER est facultative, et peut se faire à tout moment. Plus il est ouvert tôt, plus il aura le temps de générer des gains. Il s’agit du seul plan épargne retraite commercialisé aujourd’hui. Il peut recueillir toutes sortes de versements (versements volontaires, d’entreprise et obligatoires). Et tout comme ses prédécesseurs, le PER permet d’épargner pour la retraite en profitant au passage d’un bel avantage fiscal. Les cotisations versées dessus sont déductibles des revenus imposables (dans une certaine limite). C’est là un bel avantage pour les professions libérales, surtout si vous êtes lourdement imposé ! 

La sortie du PER se fait, une fois le départ en retraite venu, en rente, en capital ou en mélangeant les deux (rente + capital). L’épargne est « bloquée » jusque là, hors les 6 cas de déblocage anticipé prévus par la loi (achat de la résidence principale, surendettement…). 

Le Plan épargne retraite est, de base, en « gestion pilotée ». Ce n’est donc pas l’épargnant qui gère les actifs sur lesquels son argent est investi. Et cela vaut aussi bien pour un PER avocat que pour un PER médecin généraliste ou infirmier. Si vous avez les connaissances nécessaires, vous pourrez toutefois opter pour la gestion libre, si vous souhaitez réaliser vos arbitrages vous-même. 

Quels sont les avantages du PER pour les professions libérales ?

Le PER est une très bonne solution pour préparer sa retraite future, et est une belle alternative à l’assurance-vie. Cela vaut aussi bien pour les « prof lib » que pour les salariés. 

Voici, à notre avis, les principaux avantages du Plan épargne retraite pour les TNS

Aucun produit d’épargne n’est vierge d’inconvénients. Le PER, que ce soit pour un professionnel libéral ou un salarié, en a toutefois assez peu. Mais nous en avons quand même noté 3 principaux : 

Comment trouver le meilleur PER profession libérale ?

Le marché du Plan épargne retraite pour professions libérales est dense et compétitif. On ne compte plus les banques, banques en ligne, assureurs… à proposer leur solution maison. 

Il n’y a en fait pas « vraiment » de PER spécifique pour profession libérale. La fiscalité sera la même quel que soit l’établissement auprès duquel vous ouvrez votre contrat. De même, le mode de gestion, les compartiments du PER etc. seront les mêmes que pour un salarié. 

Le dynamisme du marché a du bon : on trouve aujourd’hui de très bons PER. Reste à savoir comment faire son choix. 

Pour vous aider dans votre recherche, nous vous proposons une petite liste des principaux critères à prendre en compte pour comparer, et trouver le meilleur PER

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La défiscalisation via le PER pour les professions libérales 

Comme son prédécesseur le Madelin, le PER vient avec un avantage fiscal non négligeable : les cotisations versées sont déductibles des revenus imposables. Cela se traduit in fine par une économie d’impôt, plus ou moins importante selon votre taux d’imposition. 

Ce que vous versez sur votre PER est donc déductible de vos BNC, ou en tout cas jusqu’à une certaine limite. Il y a en effet un plafond de déductibilité PER profession libérale, tout comme il y en a un pour les salariés. TNS et salariés ont ici un plafond différent, mais la finalité est la même : réduire l’impôt en déduisant les primes versées sur le plan. 

En tant que travailleur non salarié, vous pourrez déduire (selon ce qui vous est le plus favorable)

Si vous n’utilisez pas (ou pas tout) votre plafond dans l’année, vous aurez un « reliquat ». Celui-ci est reportable sur 3 ans. 

Le plafond disponible sera pré-rempli sur votre déclaration d’impôt. Pour déduire, reportez les versements à la case 6QW. 

Vous pouvez aussi choisir de ne pas déduire vos versements pendant votre période d’activité. Si vous ne le faites pas, la fiscalité sera plus douce à la sortie (que vous sortiez en rente ou en capital). Vous profiterez alors, le moment venu, d’une exonération totale sur les sommes correspondant aux versements volontaires que vous avez faits. Les gains dégagés par le plan seront quant à eux imposables. 

Quelles sont les différences entre le contrat Madelin et le PER ?

Le PER est le successeur du contrat Madelin retraite, qui était jusque là la solution majeure pour la préparation de la retraite des travailleurs non salariés. Les deux produits partagent le même objectif : inciter les professionnels libéraux, salariés etc. à épargner pour leur retraite. Cette incitation prend la forme d’un avantage fiscal pour les professions libérales : la déductibilité des cotisations versées. 

Ils ont de nombreux points communs, comme par exemple : 

Ils ont aussi pas mal de différences. Pour cette raison, il est souvent intéressant de transférer son « ancien » Madelin vers le nouveau PER (nous voyons pourquoi un peu plus bas). Voici quelques-unes des principales différences entre les deux produits d’épargne retraite

Professions libérales : faut-il transférer son Madelin vers le PER ?

Il n’est plus possible, depuis 2020, d’ouvrir un nouveau contrat Madelin. Seul le PER est disponible. Vous pouvez très bien, en revanche, conserver votre Madelin si vous en avez déjà un. Vous devrez cependant continuer à l’alimenter. Vous pouvez aussi ouvrir un PER en parallèle. Dernière possibilité : vous pourrez transférer votre Madelin sur ce nouveau support qu’est le PER. Est-ce intéressant de le faire ?

Il n’y a pas de réponse absolue, mais globalement, oui, il s’agit souvent d’une bonne idée. Rares sont les cas où le transfert sera à déconseiller. 

Voici quelques raisons qui peuvent justifier un transfert Madelin vers PER

Le fait de conserver son Madelin peut se justifier dans certains cas : si vous jouissez par exemple d’un excellent rendement, d’un fonds euro avec rémunération garantie, de conditions de rente très favorables… 

Attention toutefois : sachez que le transfert engendrera des frais de maximum 5 % si le Madelin a moins de 10 ans. S’il a passé ce cap, le transfert se fera sans frais ! 

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