Cleerly 9 minutes de lecture

Qu’est-ce qu’un produit structuré autocall ?

Expert
Posté par
Benoît Fruchard
Mis à jour le
18 avril 2023

Revenus intéressants et risques relativement modérés : telles sont les promesses des produits structurés « autocall ». Ces placements financiers ne s’adressent toutefois pas à tous les investisseurs en raison de leur complexité. Avant d’envisager ce type d’investissement, il est donc primordial de bien le comprendre. Qu’est-ce qu’un fonds autocall ? Comment fonctionne-t-il ? Quel rendement peut-on en attendre ? Quels sont les avantages et les risques ? Faisons le point ensemble. 

Faites appel à un expert de Cleerly pour choisir le produit structuré adapté à votre situation !

Produit structuré autocall : définition 

Les fonds autocall sont des produits structurés. Il s’agit de produits complexes et indexés, dont le rendement est lié à un actif « sous-jacent » (un indice de référence). 

Un investissement “automatiquement remboursable”

« Autocall » vient de « automatically callable » (autocallable) en anglais. Une traduction littérale de cette expression serait un produit « automatiquement remboursable ». Cela signifie que l’investissement est systématiquement remboursé dès lors que les conditions pour son remboursement sont réunies. Cela se produit lorsque l’indice de référence atteint une performance visée. On parle alors de « rappel par anticipation ». Dès que les conditions pour le rappel sont remplies à un moment précis (à une « date de constatation »), le remboursement automatique du produit est assuré. 

Les produits structurés, et notamment les autocall, sont des alternatives aux actifs plus « classiques » (comme les actions et fonds en actions par exemple). 

La durée de l’investissement : une variable qui peut être revue à la baisse

Un fonds autocall a une durée maximum, prévue au départ. Mais il peut être remboursé bien avant. À échéances régulières, on regardera l’évolution du sous-jacent (l’indice de référence). Si à l’une des dates de constatation prévues, il atteint l’objectif, alors il y a remboursement et versement des gains.

Chez Cleerly, les produits structurés que nous proposons sont rappelés en moyenne au bout d’1 an et 4 mois (avec des rendements compris entre 5 et 12%). La durée du rappel est donc, dans les faits, bien plus bas que la durée maximale, fixée à 10 ans. Même s’il faut garder en tête que l’argent pourra être immobilisée sur une longue période.

Un rendement contractuel et peu de risques de pertes en capital

Les fonds autocall ont un rendement contractuel. L’investisseur peut toucher des « coupons » (comme pour les obligations). Ceux-ci sont versés périodiquement ou lors du remboursement final. 

Les produits structurés de ce type présentent des risques de pertes en capital, même s’ils sont plus limités qu’avec d’autres actifs. En fonction de l’évolution de l’indice, on peut se retrouver avec un remboursement total, ou partiel seulement. Selon les conditions du fonds, le remboursement total peut être garanti jusqu’à une certaine baisse de l’indice seulement. Si ce dernier dégringole au-delà de la limite, l’investisseur supportera des pertes. 

Il est possible d’acquérir des fonds autocall en assurance-vie, au sein d’un PEA (Plan épargne en actions)… De nombreux acteurs commercialisent des autocall, de La Banque Postale à BNP Paribas en passant par les banques en ligne. 

Comment est construit un autocall ?

Les produits autocall sont « fabriqués » par les banques, assureurs… Il s’agit d’instruments financiers complexes. Leur composition exacte dépend des choix opérés par l’émetteur. 

Quatre éléments sont à connaître si l’on s’intéresse aux fonds autocall : 

  • Le « strike » : il s’agit du cours d’origine de l’indice de référence, constaté à un instant T. Cet indice de référence peut être un indice « classique » (l’Eurostoxx 50 par exemple) ou un actif précis (une action dans la plupart des cas ou un ensemble d’actions…),
  • Le coupon, c’est-à-dire la rémunération versée (par exemple : 6 %) si l’indice évolue dans le bon sens, 
  • La maturité, qui est la durée maximale de l’investissement. Elle va en général de 5 à 10 ans. Il s’agit donc d’un placement long terme. D’autant qu’on ne sait jamais si le remboursement interviendra avant la date d’échéance… 
  • La garantie du capital, qui peut être totale ou partielle seulement.  

Précision importante sur la rémunération des fonds autocall : à intervalles réguliers, on regarde le cours de l’indice de référence.

  • Si l’indice est supérieur au strike, alors les conditions de remboursement (et de versement des coupons) sont remplies.
  • Si l’indice de référence est inférieur au strike, il n’y a pas de remboursement. Le produit « continue » alors jusqu’à la prochaine date de constatation. Et au terme, si les conditions de rappel n’ont jamais été atteintes, il y a remboursement total ou partiel, selon les termes du fonds.
  • Si l’indice de référence a trop baissé, le remboursement peut être amputé de la perte réalisée. 

La garantie tient en général jusqu’à une baisse de 40 % de l’indice de référence. Cette donnée varie bien sûr d’un fonds à l’autre et certains proposent une garantie de 100%

Comment fonctionne un produit structuré autocall ?

Le fonctionnement d’un fonds autocall n’est pas aussi complexe qu’il n’y paraît. 

L’investisseur connaît déjà, au départ, la durée maximum de son placement. Il ignore en revanche la date précise de remboursement. Il pourra intervenir à l’une des dates de constatation fixées au départ, mais ce n’est pas automatique. En règle générale, il y a une date de constatation par an, mais cela dépend des fonds. 

À chacune de ces dates, l’indice de référence est comparé au strike (à son cours initial). S’il est supérieur à celui-ci, le remboursement s’enclenche, de même que la perception des gains (coupons). Dans le cas contraire, on « repart » jusqu’à la prochaine date de constatation. Si l’échéance du fonds est atteinte sans qu’il n’y ait eu de remboursement anticipé, on regardera le cours de l’indice à ce moment-là. Selon son niveau, l’investisseur pourra être remboursé en tout ou partie.  

À titre d’illustration, voici un exemple d’évolution d’un produit structuré autocall

Date de constatationIndiceConséquences
2023Sous le strikePas de remboursement, le produit continue
jusqu’à la prochaine date de constatation
2024Égal au strikePas de remboursement, le produit continue
jusqu’à la prochaine date de constatation
2025Sous le strikePas de remboursement, le produit continue
jusqu’à la prochaine date de constatation
2026Supérieur au strike– Remboursement
– Versement des gains (taux x nombre d’années)
Exemple de vie d’un fonds structuré autocall

Au niveau du versement des coupons, deux « options » (structures) majeures existent pour les produits autocall

  • Les autocalls Phoenix : les coupons sont versés périodiquement, 
  • Les autocalls Athena : les coupons sont cumulés et versés en une fois (d’un coup) au moment du remboursement. 

Les fonds autocall viennent aussi avec des « barrières ». Citons déjà la « barrière de protection du capital ». Il s’agit du niveau maximal de pertes qui est accepté (la baisse maximale de l’indice de référence). Si cette limite est franchie, l’investisseur supporte des pertes. On a donc deux cas de figure

  • La barrière n’est pas atteinte (le cours de l’indice reste stable, grimpe ou baisse de manière modérée) : le remboursement est total
  • La barrière est atteinte : l’investisseur n’est remboursé que d’une fraction du capital investi. 

Sur le plan de la rémunération, les fonds autocall peuvent aussi prévoir des « barrières coupons ». Si à une date de constatation, le cours a baissé en deçà d’une certaine limite, le coupon n’est pas versé.  

Dans tous les cas, nous vous conseillons de bien lire la notice du (ou des) fonds autocall qui vous intéresse(nt). Vous y trouverez toutes les informations nécessaires : strike, indice de référence, dates de constatations, barrières… 

Faites appel à un expert de Cleerly pour choisir le produit structuré adapté à votre situation !

Quels sont les avantages et les risques d’un fonds autocall ?

Les fonds autocall ont le vent en poupe en ce moment. Cette « forme » est la plus courante sur le marché des produits structurés. 

Il est vrai qu’ils ne manquent pas d’avantages. Voici les principaux : 

  • Leur potentiel de gains : les fonds autocall peuvent servir de 6 à 10 % en moyenne, soit plus que les obligations et fonds obligataires, 
  • La garantie totale ou partielle du capital (l’investissement est récupéré en tout ou partie à la fin), 
  • Avec les fonds autocall, on sait à l’avance pendant combien de temps on s’engage au maximum, 
  • L’investisseur connaît tous les éléments au départ (gains potentiels, risques, durée maximale…), 
  • Si l’objectif est atteint rapidement, le remboursement est automatique et la durée d’investissement est au final assez courte. 

Bien entendu, comme tout produit structuré, les fonds autocall ont aussi des inconvénients :  

  • Les risques de perte en capital (même si le niveau de risques est acceptable en comparaison d’autres actifs financiers), 
  • Le versement des coupons dépend de l’évolution des marchés financiers, 
  • La durée d’investissement précise n’est pas connue au départ (on connaît seulement la durée maximale). 

Quel est le rendement d’un fonds autocall ?

Un fonds autocall génère des « coupons », comme les obligations, Et le rendement d’un tel fonds est fixe, connu au départ. S’il est par exemple de 8 %, vous saurez ce que vous pourrez « gagner » si l’indice de référence atteint l’objectif. La rémunération est aussi, de fait, plafonnée.

Le potentiel de gains est limité. L’investisseur ne profitera pas du plein potentiel des marchés, comme c’est le cas par exemple avec les actions ou fonds en actions. Si l’indice excède les espérances, l’investisseur ne profitera pas de 100 % des performances. 

Les coupons sont trimestriels ou annuels. Et leur rendement dépend de l’évolution de l’indice de référence. Rappelons que ces coupons peuvent être versés de manière périodique, ou seulement lors du remboursement final. 

Sachant cela, quel rendement peut-on attendre des produits structurés autocall ? En moyenne, entre 6 et 10 %. Le potentiel de gains est donc supérieur, en moyenne, à celui des obligations. Cela en fait une option intéressante si vous êtes à la recherche d’un bon potentiel de gains avec des risques limités. En contrepartie de cette rémunération plus élevée, vous devez toutefois accepter l’incertitude quant à la date de remboursement de votre investissement. 

Précisons enfin que certains fonds autocall prévoient un remboursement majoré (en plus des gains) si le cours de l’indice de référence a évolué  au-delà delà du strike. 

Faites appel à un expert de Cleerly pour choisir le produit structuré adapté à votre situation !
Votre nom est requis.
L'email est requis. Il ne sera pas publié.
Il est nécessaire de nous dire quelque chose.
2 commentaires
Nelly LATEB, le 7 octobre 2023

Bonjour,
pourquoi si l’indice descend au-delà d’un certain seuil, alors le capital initial n’est plus garanti ? En effet, une partie du capital est sensée être investie dans des produits sans risques comme les OAT qui garantissent le remboursement du capital initial à l’échéance. Donc, je ne comprends pas ce risque de perdre le capital protégé si l’indice descend en-dessous par exemple de 40%.

Merci.

Répondre
Yannis, le 29 novembre 2023

Hello Nelly,

Car l’opération d’achat d’un autocall peut se décomposer en l’achat d’un zéro coupon et la vente d’un put down and in (PDI). Le client achète un type d’obligation et vend en même temps le PDI pour augmenter la valeur des coupons qu’il recevra (il y a un lien direct entre le risque du PDI et la valeur du coupon, par exemple une barrière à 40% paiera un coupon inférieur à une barrière à 60% car cette dernière est plus risquée pour le client).

Sans option dans la structure d’autocall, le client recevra le taux sans risque car sinon il y aurait une opportunité d’arbitrage (le client ne prend aucun risque donc le mieux qu’il puisse gagner est le taux sans risque).

Du côté du vendeur, cela a aussi du sens car en achetant un PDI au client, on fait levier sur notre portefeuille grâce à la sensibilité delta du PUT. De plus on est long sur la volatilité réalisée du sous-jacent, on dit qu’on est « long gamma ». Cette position nous donne l’avantage de réaliser des gains lors du delta hedge du PDI (un avantage en théorie perdu en thêta mais qui reste en pratique à l’avantage du vendeur). Plus le PDI est risqué, plus il offrira d’opportunités de gagner de l’argent au trader qui couvre la position et donc plus le coupon proposé sera élevé.

Je vous propose de voir comment fonctionne un Put Down and In, je pense que cela répondra en partie à votre question.

Répondre