La réforme des retraites, très critiquée et débattue, fait couler beaucoup d’encre en 2023. Certains actifs ne s’en soucient pourtant que peu. Et pour cause : leur objectif est de partir « à la retraite » (d’arrêter de travailler, en fait) bien avant l’âge légal. Et ce mouvement de « retraite à 40 ans », venu des États-Unis, prend de l’ampleur en France. Est-ce réaliste de vouloir prendre sa retraite à 40 ans ? Quels sont les grands principes ? Quels placements réaliser pour cela ? Qu’est-ce que le mouvement frugaliste ? Faisons le tour ensemble !
Sommaire
Retraite à 40 ou 45 ans : de quoi parle-t-on ?
Lorsque l’on parle de partir à la retraite à 40 ans, il convient déjà de savoir de quoi on parle. En France, l’âge légal pour partir à la retraite est à l’heure actuelle fixé à 62 ans. Et avec la réforme en cours, il devrait être porté à 64 ans. L’âge auquel partir pour avoir droit à une pension à taux plein (peu importe le nombre de trimestres cotisés) est quant à lui de 67 ans.
Lorsque l’on parle de retraite à 40 ans, on ne parle donc pas d’âge légal ou d’âge à taux plein. Il s’agit plutôt d’une formule pour dire que l’on arrête de travailler avant l’âge légal fixé par la loi. Concrètement, le but est de stopper son activité professionnelle dans ces eaux-là, afin de vivre de ses placements et investissements.
Il ne faut pas non plus confondre arrêt du travail à 40 ans et retraite anticipée. Cette dernière est encadrée par la loi, et n’est possible que dans des conditions très précises.
Un actif peut donc tout à fait décider d’arrêter sa carrière professionnelle s’il estime qu’il pourra vivre des revenus dégagés par son patrimoine. Il ne sera pour autant pas à la retraite au sens légal, avec perception de sa pension de base et complémentaire. Si un jeune actif de 30 ans arrête demain, il ne percevra pas de pension. Il devra « se contenter » des revenus des placements réalisés.
L’objectif de tous ceux qui souhaitent arrêter de travailler bien avant l’âge légal est de se bâtir une liberté financière, c’est-à-dire que leurs revenus couvriront leurs dépenses et leur train de vie.
Nous ne répondrons pas ici à la question « comment arrêter de travailler et toucher le chômage », car la finalité est différente de celle de la « retraite à 40 ans ».
La retraite à 40 ans, est-ce que c’est possible ?
L’âge légal de départ à la retraite et l’âge du taux plein sont fixés par la loi. Rien ne vous oblige toutefois à attendre l’un de ces âges là pour arrêter de travailler. La loi permet d’ailleurs à certaines personnes de partir plus tôt, sous conditions (carrière longue, pénibilité…).
Pour partir à la retraite à 40 ou 45 ans, il faut donc prendre un ensemble de mesures pour assurer son indépendance financière. L’idée est d’épargner et d’économiser pendant toute sa première partie de carrière afin de pouvoir arrêter tôt. Reste à réaliser les « bons » placements.
Tout cela est réalisable, dans les faits. Vous trouverez facilement des reportages et articles sur ceux qui ont réussi à prendre leur retraite à 40 ans. Mais cet objectif n’est malheureusement pas à la portée de tout le monde. Il faut souvent réaliser d’importants efforts (surtout si l’on parle de « frugalisme », que nous abordons plus bas) ou avoir, de base, des moyens financiers importants. Au final, de nombreuses conditions doivent être réunies pour que cet objectif soit atteignable.
De nombreux « frugalistes » continuent par exemple de vivre chez leurs parents afin de mettre de côté au moins 60 / 70 % de leurs revenus.
Il faut donc, pendant 15 ou 20 ans, des moyens suffisants pour atteindre la liberté financière à terme. Et au delà de cela, il faut réaliser les bons investissements et placements, en se positionnant sur des actifs à haut rendement. Il est ainsi nécessaire d’avoir des connaissances de base en matière d’investissements, de marchés financiers, d’immobilier… Ou être bien entouré.
Si vous visez ce type d’indépendance financière tôt, n’hésitez pas à vous faire accompagner, par exemple par un conseiller en gestion de patrimoine. Celui-ci saura vous aiguiller vers les placements au meilleur couple rendement / risques.
Quels revenus pour prendre sa retraite à 40 ans ?
Tous les métiers et carrières ne vous permettent pas de prendre votre retraite à 40 ans. Vous vous en doutez, il faut percevoir, pendant sa période d’activité, des revenus confortables. Selon le mouvement « FIRE » (dont nous parlons plus bas), il faudrait être en mesure d’épargner au moins 50 % de ses revenus. Chose compliquée, malheureusement, pour bon nombre de français. D’autant que dans les faits, c’est souvent plus de la moitié de ses revenus qu’il faut épargner / investir.
Afin d’estimer les revenus dont on aura besoin, il faut commencer par établir le budget requis pour complément arrêter de travailler. Les investissement seront réalisés en fonction.
Le patrimoine devra donc dégager des revenus couvrant toutes les dépenses. Victor Lora, figure dans le milieu et auteur d’un livre sur le sujet, précise qu’il faut trouver son « cross over the point ». Concrètement, il s’agit du niveau auquel la liberté financière est atteinte (résidence principale acquise, dépenses quotidiennes couvertes etc.).
Une fois défini, ce seuil vous permettra de déterminer le niveau de revenus « passifs » dont vous aurez besoin. Et cela varie bien sûr d’une personne à l’autre, selon le train de vie visé. C’est en tout cas un indicateur important pour planifier et optimiser la gestion de son patrimoine pendant sa période d’activité.
Selon Victor Lora toujours, pour pouvoir prendre sa retraite à 40 ans, il faut être capable de remplacer les revenus du travail par des revenus passifs (du capital). Et cela est bien entendu plus simple pour ceux qui ont déjà, de base, des moyens importants. Prendre sa retraite à 40 ans et devenir rentier est plus compliqué pour un fonctionnaire, par exemple, que pour un riche héritier.
Arrêter de travailler à 40 ou 45 ans : quels placements pour y arriver ?
Pour vivre de son patrimoine en tant que rentier, une fois la quarantaine venue, il faut avoir placé / investi avant. C’est là l’un des grands fondement de la théorie FIRE, et un prérequis pour atteindre la liberté financière. L’idée est donc de se positionner sur des placements rentables, affichant un rendement bien au delà des 1 à 2 % du fonds euro de l’assurance-vie, par exemple. Le but est aussi de commencer à capitaliser très tôt, afin de profiter notamment des intérêts cumulés.
Attention toutefois, il est important de garder une partie de son capital investie sur des actifs non risqués et / ou liquides, même s’il ne s’agit pas des options les plus rémunératrices. Un livret A, par exemple, ne rapporte pas beaucoup, mais il présente l’avantage d’être liquide et disponible.
Plusieurs supports et actifs peuvent être conseillé ici, en retenant qu’une bonne gestion de patrimoine passe toujours par une bonne diversification.
L’immobilier est l’un des placements préférés des français. L’immobilier « de rapport » (de rendement) est une option à ne pas écarter. Deux possibilités ici :
- L’immobilier en direct : acheter un bien en le finançant à crédit (effet de levier) et le mettre en location. La rentabilité moyenne, pour les meilleurs investissements, excède souvent 5 % / an.
- Les parts de SCPI (Sociétés civiles de placement immobilier), ou « pierre-papier ». Pour quelques centaines / milliers d’euros, vous pourrez acquérir des parts de ces sociétés qui ont constitué un parc immobilier. Vous toucherez des revenus allant de 3 à 5 % par an en moyenne. Attention toutefois aux frais d’entrée.
Autre solution « évidente » : la Bourse. Sur le plan du rendement, les actifs financiers (actions, obligations, fonds etc.) sont les plus rentables. Attention toutefois : ce type d’investissement se fait à visée long terme (8 / 10 ans au minimum). Les marchés financiers sont fluctuants et volatiles : il faut donc lisser les risques dans le temps. Mais sur le long terme, il est possible d’atteindre 10 % par an, avec une bonne gestion ou avec des produits structurés.
En alternative aux traditionnelles actions et obligations, certains supports sont à envisager. On pense par exemple aux fonds indiciels (ETF), aux FIP (Fonds d’investissement de proximité), aux FCPI (Fonds communs de placement dans l’innovation), aux produits structurés…
Niveau enveloppes pour loger ses actifs financiers, plusieurs solutions là encore :
- L’assurance-vie et le PEA pour (entre autres) leur cadre fiscal favorable,
- Le compte-titres ordinaire, pour avoir accès à tous les instruments financiers disponibles,
- Le contrat de capitalisation…
En tant que rentier, vous pourrez être redevable de la taxe PUMa, aussi appelée taxe des rentiers, pour continuer à profiter d’une couverture maladie.
Retraite à 40 ans, mouvement Fire et frugalisme
Retraite à 40 ans rime souvent avec mouvement « frugaliste ». Le frugalisme est un mouvement mondial, regroupant ceux en quête de liberté financière bien avant l’âge légal de départ en retraite.
Arrêter de travailler tôt, aux alentours de 40 ans, est la finalité du mouvement FIRE (« Financial Independance, Retire Early »), que l’on peut traduire par « indépendance financière, retraite précoce ». Ce dernier est né aux États-Unis dans les années 90. Il prône une vie « frugale » pendant la période d’activité / de capitalisation, afin d’attendre cette fameuse liberté financière le plus tôt possible.
Concrètement, il s’agit :
- De consommer peu : Le but est de réduire ses dépenses au maximum (ce qui est plus simple que d’augmenter ses ressources).
- D’investir beaucoup, c’est-à-dire une majeure partie de ses revenus.
Vous trouverez de très nombreux blogs, articles et ressources en ligne si vous vous intéressez au mouvement FIRE / à l’idée de prendre votre retraite à 40 ans.
Le FIRE ne revendique pas une vie en marge ou à côté de la société. Au contraire, il s’agit de capitaliser, en cherchant des placements à haut rendement, pour aboutir à une situation de rentier. Et on pourrait résumer ce « modèle » en deux phases :
Phase | Précisions |
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Phase « revenus du travail » | Du début de la vie active jusqu’à 40 / 45 ans Phase de placements et investissements |
Phase « retraite » | Projets, voyages… Les revenus du travail sont remplacés par les revenus passifs |
Si vous vous intéressez au mouvement FIRE, vous verrez un peu partout la « règle des 4 % ». L’idée est simple : si vous atteignez, avec vos investissements et placements, un rendement annuel moyen de 7 %, vous pourrez en vivre. Corrigés de l’inflation (estimée à 3 %), ces 7 % deviendront 4 %. C’est ce qu’il faut viser selon FIRE. Ce niveau de rendement doit servir à financer le train de vie souhaité, une fois que les revenus du patrimoine remplaceront ceux du travail. Il ne s’agit là que d’un indicateurs parmi d’autres. Le mouvement recommande aussi d’économiser au moins 25 fois ses dépenses annuelles estimées avant d’arrêter de travailler.
Combien je touche ci je prends ma retraite à 45an
Bonjour,
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