Le mouvement FIRE (Financial Independence, Retire early) a contribué à rendre populaire l’idée qu’avec une bonne stratégie d’épargne et des investissements bien pensés, l’indépendance financière est possible avant 40 ans. Venu des Etats-Unis, il prend de l’ampleur en France. De plus en plus de personnes souhaitent en effet mener à bien des projets personnels. L’argent n’est donc pas forcément un but en soi, mais pour mener à bien ces projets, il reste le nerf de la guerre. Comment parvenir à prendre sa retraite avant 40 ans (ou 45) ? Notre guide pour atteindre la liberté financière.
Prendre sa retraite avant 40 ans : objectif liberté financière
Arrêter de travailler avant 40 ans séduit de plus en plus de jeunes actifs, lassés par un rythme de vie jugé trop contraignant. Cette quête de liberté n’est pas toujours motivée par le désir de ne plus jamais exercer d’activité professionnelle, mais plutôt par l’envie de reprendre le contrôle de son temps. Certains souhaitent voyager, se consacrer à un projet personnel, ou simplement ralentir.
Ce phénomène s’inscrit dans une remise en question du salariat traditionnel, perçu comme usant ou incompatible avec les aspirations profondes d’épanouissement. Le burn-out, les reconversions précoces, ou encore les nouvelles aspirations liées à la pandémie de Covid-19 ont accentué cette volonté de sortir du cadre classique « métro-boulot-retraite à 64 ans ».
Peut-on légalement partir à la retraite à 40 ans en France ?
En France, l’âge légal de départ à la retraite est fixé à 64 ans. Pour bénéficier automatiquement d’une pension à taux plein, quel que soit le nombre de trimestres cotisés, il faut attendre 67 ans.
Lorsqu’on parle de « prendre sa retraite à 40 ans », il ne s’agit donc pas d’un départ au sens légal du terme. Cela désigne plutôt la volonté d’arrêter de travailler bien avant les âges définis par la loi, en vivant exclusivement des revenus générés par son patrimoine.
Il ne faut pas non plus confondre arrêt du travail à 40 ans et retraite anticipée. Cette dernière est encadrée par la loi, et n’est possible que dans des conditions très précises.
Un actif peut tout à fait décider d’interrompre sa carrière professionnelle à 35 ou 40 ans s’il a les moyens de subvenir à ses besoins sans exercer d’activité. En revanche, il ne percevra aucune pension de retraite avant l’âge légal ; il devra s’appuyer uniquement sur les revenus issus de ses placements (immobilier, dividendes, assurance vie, etc.).
L’objectif de ceux qui envisagent un arrêt de travail précoce n’est pas de percevoir une pension, mais d’atteindre la liberté financière : c’est-à-dire un niveau de revenus passifs suffisant pour couvrir durablement leurs dépenses.
Pour y parvenir, il est nécessaire d’anticiper. Cela suppose d’épargner de manière intensive pendant les premières années d’activité et d’orienter cette épargne vers des placements à fort potentiel de rendement. Cela exige à la fois une certaine capacité financière, des connaissances en gestion de patrimoine (ou un accompagnement professionnel), et une forte discipline.
Ce projet est réalisable, mais il reste ambitieux. Il nécessite souvent des efforts soutenus sur 15 à 20 ans et une bonne stratégie d’investissement. Si vous envisagez cette trajectoire, il peut être judicieux de consulter un conseiller en gestion de patrimoine afin de sécuriser vos choix et optimiser vos placements en fonction de vos objectifs.
Quels revenus pour prendre sa retraite à 40 ans ?
Tous les métiers et carrières ne vous permettent pas de prendre votre retraite à 40 ans. Vous vous en doutez, il faut percevoir, pendant sa période d’activité, des revenus confortables. Selon le mouvement FIRE, il faudrait être en mesure d’épargner au moins 50 % de ses revenus. Chose compliquée, malheureusement, pour bon nombre de français. D’autant que dans les faits, c’est souvent plus de la moitié de ses revenus qu’il faut épargner / investir.
Afin d’estimer les revenus dont on aura besoin, il faut commencer par établir le budget requis pour complément arrêter de travailler. Les investissement seront réalisés en fonction.
Le patrimoine devra donc dégager des revenus couvrant toutes les dépenses. Victor Lora, figure dans le milieu et auteur du livre La retraite à 40 ans, c’est possible ! sur le sujet, précise qu’il faut trouver son « crossover the point ». Concrètement, il s’agit du niveau auquel la liberté financière est atteinte (résidence principale acquise, dépenses quotidiennes couvertes etc.).
Une fois défini, ce seuil vous permettra de déterminer le niveau de revenus « passifs » dont vous aurez besoin. Et cela varie bien sûr d’une personne à l’autre, selon le train de vie visé. C’est en tout cas un indicateur important pour planifier et optimiser la gestion de son patrimoine pendant sa période d’activité.
Selon Victor Lora toujours, pour pouvoir prendre sa retraite à 40 ans, il faut être capable de remplacer les revenus du travail par des revenus passifs (du capital). Et cela est bien entendu plus simple pour ceux qui ont déjà, de base, des moyens importants. Prendre sa retraite à 40 ans et devenir rentier est plus compliqué pour un fonctionnaire, par exemple, que pour un riche héritier.
Préparer sa retraite avant 40 ans : comment générer des revenus passifs ?
Pour vivre de son patrimoine en tant que rentier, une fois la quarantaine venue, il faut avoir placé / investi avant. C’est là l’un des grands fondement de la théorie FIRE, et un prérequis pour atteindre la liberté financière. L’idée est donc de se positionner sur des placements rentables, affichant un rendement bien au delà des 1 à 2 % du fonds euro de l’assurance-vie, par exemple. Le but est aussi de commencer à capitaliser très tôt, afin de profiter notamment des intérêts cumulés.
Attention toutefois, il est important de garder une partie de son capital investie sur des actifs non risqués et / ou liquides, même s’il ne s’agit pas des options les plus rémunératrices. Un livret A, par exemple, ne rapporte pas beaucoup, mais il présente l’avantage d’être liquide et disponible.
Plusieurs supports et actifs peuvent être conseillé ici, en retenant qu’une bonne gestion de patrimoine passe toujours par une bonne diversification.
L’immobilier est l’un des placements préférés des français. L’immobilier « de rapport » (de rendement) est une option à ne pas écarter. Deux possibilités ici :
- L’immobilier en direct : acheter un bien en le finançant à crédit (effet de levier) et le mettre en location. La rentabilité moyenne, pour les meilleurs investissements, excède souvent 5 % / an.
- Les parts de SCPI (Sociétés civiles de placement immobilier), ou « pierre-papier ». Pour quelques centaines / milliers d’euros, vous pourrez acquérir des parts de ces sociétés qui ont constitué un parc immobilier. Vous toucherez des revenus allant de 3 à 5 % par an en moyenne. Attention toutefois aux frais d’entrée.
Autre solution évidente : la Bourse. Sur le plan du rendement, les actifs financiers (actions, obligations, fonds etc.) sont les plus rentables. Attention toutefois : ce type d’investissement se fait à visée long terme (8 / 10 ans au minimum). Les marchés financiers sont fluctuants et volatiles : il faut donc lisser les risques dans le temps. Mais sur le long terme, il est possible d’atteindre 10 % par an, avec une bonne gestion ou avec des produits structurés.
En alternative aux traditionnelles actions et obligations, certains supports sont à envisager. On pense par exemple aux fonds indiciels (ETF), aux FIP (Fonds d’investissement de proximité), aux FCPI (Fonds communs de placement dans l’innovation), aux produits structurés…
Niveau enveloppes pour loger ses actifs financiers, plusieurs solutions là encore :
- L’assurance-vie et le PEA pour (entre autres) leur cadre fiscal favorable,
- Le compte-titres ordinaire, pour avoir accès à tous les instruments financiers disponibles,
- Le contrat de capitalisation…
En tant que rentier, vous pourrez être redevable de la taxe PUMa, aussi appelée taxe des rentiers, pour continuer à profiter d’une couverture maladie.
Si vous souhaitez investir dans un PER, gardez en tête qu’il ne pourra être débloqué qu’à l’âge légal de la retraite (sauf cas particuliers). Ce n’est donc pas le meilleur placement ici.
Retraite à 40 ans, mouvement Fire et frugalisme
Retraite à 40 ans rime souvent avec mouvement « frugaliste ». Le frugalisme est un mouvement mondial, regroupant ceux en quête de liberté financière bien avant l’âge légal de départ en retraite.
Arrêter de travailler tôt, aux alentours de 40 ans, est la finalité du mouvement FIRE, que l’on peut traduire par « indépendance financière, retraite précoce ». Ce dernier est né aux États-Unis dans les années 90. Il prône une vie « frugale » pendant la période d’activité / de capitalisation, afin d’attendre cette fameuse liberté financière le plus tôt possible.
Concrètement, il s’agit :
- De consommer peu : Le but est de réduire ses dépenses au maximum (ce qui est plus simple que d’augmenter ses ressources).
- D’investir beaucoup, c’est-à-dire une majeure partie de ses revenus.
Vous trouverez de très nombreux blogs, articles et ressources en ligne si vous vous intéressez au mouvement FIRE / à l’idée de prendre votre retraite à 40 ans.
Le FIRE ne revendique pas une vie en marge ou à côté de la société. Au contraire, il s’agit de capitaliser, en cherchant des placements à haut rendement, pour aboutir à une situation de rentier. Et on pourrait résumer ce « modèle » en deux phases :
Phase | Précisions |
---|---|
Phase « revenus du travail » | Du début de la vie active jusqu’à 40 / 45 ans Phase de placements et investissements |
Phase « retraite » | Projets, voyages… Les revenus du travail sont remplacés par les revenus passifs |
Si vous vous intéressez au mouvement FIRE, vous verrez un peu partout la « règle des 4 % ». L’idée est simple : si vous atteignez, avec vos investissements et placements, un rendement annuel moyen de 7 %, vous pourrez en vivre. Corrigés de l’inflation (estimée à 3 %), ces 7 % deviendront 4 %. C’est ce qu’il faut viser selon FIRE. Ce niveau de rendement doit servir à financer le train de vie souhaité, une fois que les revenus du patrimoine remplaceront ceux du travail. Il ne s’agit là que d’un indicateurs parmi d’autres. Le mouvement recommande aussi d’économiser au moins 25 fois ses dépenses annuelles estimées avant d’arrêter de travailler.
2 réponses à “Comment prendre sa retraite avant 40 ans ?”
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Combien je touche ci je prends ma retraite à 45an
Bonjour,
Vous pouvez faire une simulation sur le site https://www.info-retraite.fr/portail-services/login en vous identifiant avec France Connect.