Sur un livret A ou un PEL, vos économies sont en sécurité mais elles ne fructifient pas. Les taux d’intérêt y sont très bas. Vous souhaitez alors prendre un risque et mettre, au moins, une partie de votre capital sur des placements qui peuvent vous rapporter davantage. Le plan d’épargne en actions (PEA) et le compte-titres ordinaire (CTO) sont des instruments financiers destinés à remplir cet objectif. Comment fonctionnent-ils ? Quels sont leurs intérêts ? Pourquoi choisir l’un plutôt que l’autre ? Vous trouverez les réponses à ces questions, en parcourant ce comparatif entre PEA et compte-titres.
Sommaire
Définir PEA et compte-titres
Le compte-titres ordinaire et le plan d’épargne en actions ont, à la base, le même objet. Ils prennent tous deux la forme d’un livret dans lequel sont placées les valeurs mobilières (actions, obligations, part d’OPCVM, tracker, etc.) acquises par un individu.
Concrètement, si vous souhaitez débuter en bourse et achetez des actions ou des obligations d’une entreprise, vous devrez ouvrir l’un de ces 2 supports. Vous verrez que vous aurez aussi la possibilité d’investir sur bien d’autres supports : OPCVM, ETF, FCP etc.
La distinction entre ces deux instruments financiers tient à leurs régimes légaux respectifs.
PEA ou compte-titres : notre comparatif
PEA | CTO | |
---|---|---|
Fiscalité | Avant 5 ans : gains soumis à la flat tax de 30 %après 5 ans:Exonération d’impôt sur le revenu, seuls les prélèvements sociaux de 17,20 % s’appliquent. | Gains soumis à la flat tax de 30 % (12,80 % d’impôt + 17,20 % de prélèvements sociaux)OU à l’impôt sur le revenu si vous intégrez vos gains dans vos revenus globaux |
Plafond de versement | 150 000 € pour un PEA classique ; possibilité d’un PEA-PME avec un plafond additionnel de 75 000 €, soit un total de 225 000 €. | Aucun plafond de versement ; possibilité d’investir des montants illimités. |
Actifs éligibles | Actions et fonds d’entreprises ayant leur siège dans l’Union européenne ou l’Espace économique européen | Tous types de titres financiers (actions, obligations, fonds, ETF, produits dérivés) sur l’ensemble des marchés mondiaux. |
Nombre de comptes autorisés | Un seul PEA par personne physique majeure. | Nombre illimité de CTO par personne, même mineure |
Conditions de retrait | Avant 5 ans : entraîne la clôture du plan (sauf cas exceptionnels) après 5 ans : retraits libres | Retraits libres à tout moment sans impact sur le compte. |
Transmission | En cas de décès, le PEA est clôturé ; les gains sont exonérés d’impôt sur le revenu mais soumis aux prélèvements sociaux. | En cas de décès, les titres sont transmis selon les règles de succession ; les plus-values latentes ne sont pas imposées immédiatement. |
Qu’est-ce qu’un PEA ?
Le Plan d’Epargne en Actions est un dispositif financier, créé en 1992, qui incite les particuliers à détenir un portefeuille d’actions dans des entreprises européennes, sur le moyen ou long terme. Ses principales caractéristiques sont :
- Les placements sont limités à quelques valeurs mobilières : actions, OPCVM (SICAV et FCP), certificats d’investissements, certificats mutualistes, certificats paritaires ou parts de sociétés.
- Les investissements ne peuvent être réalisés que dans un périmètre géographique restreint : les sociétés doivent être situées dans l’Union européenne ou les trois États de l’Espace économique européen (Islande, Norvège, Liechtenstein).
- On ne peut disposer de plus d’un PEA par personne.
- Il comporte un plafond maximal numéraire : on ne peut pas y verser plus de 150 000 €.
- Il n’est pas accessible aux personnes mineures.
- Une exonération d’impôt sur les plus-values au bout de 5 ans (on en parle ci-dessous)
Qu’est-ce qu’un compte-titres ?
Le compte-titres a sensiblement le même objectif, mais avec une plus grande souplesse :
- Il vous permet une grande liberté sur l’acquisition des valeurs mobilières : actions, OPCVM, obligations, trackers, warrants…
- Il ne comporte pas de périmètre géographique délimité : vous pouvez investir dans les entreprises du monde entier.
- Vous pouvez disposer de plusieurs CTO.
- Il n’est pas soumis à un plafond numéraire maximal.
- Il peut être ouvert au nom d’une personne mineure, avec l’accord de ses parents ou représentants légaux.
CTO et PEA, deux fiscalités différentes
Après l’étude de ces dispositifs, vous auriez raison de douter de l’intérêt du PEA. Il a cependant un bel avantage par rapport au CTO. Il est doté d’une fiscalité très attractive.
La fiscalité du PEA
L’imposition ou non du PEA dépend essentiellement du moment où le retrait est effectué :
- Avant 5 ans de détention : Tout retrait (hors cas exceptionnels) entraîne la clôture du plan. Les gains (plus-values, dividendes, intérêts) sont alors soumis au Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) de 30 %, soit 12,8 % d’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux.
- Après 5 ans de détention : Les gains sont exonérés d’impôt sur le revenu. Seuls les prélèvements sociaux de 17,2 % s’appliquent. Les retraits partiels n’entraînent plus la clôture du plan, permettant une gestion plus flexible de l’épargne.
La fiscalité du CTO
L’État prélève un impôt sur les plus-values et dividendes générés par les valeurs mobilières. Depuis 2018, vous avez le choix entre deux modes de règlement.
- Soit, vous optez pour la « flat tax » qui est un prélèvement forfaitaire unique de 30 %. Elle se répartit entre les prélèvements sociaux fixés à un taux de 17,2 % et l’impôt de 12,8 %.
- Soit, vous intégrez ces gains dans vos revenus globaux et vous optez pour le barème progressif de l’impôt sur le revenu. Dans ce cas, vous profitez d’un abattement de 40 % sur vos dividendes et une déductibilité partielle de la CSG à hauteur de 6,8 %.
Quelle que soit la modalité retenue par le titulaire, ce taux d’imposition s’applique, sans exception, aux détenteurs d’un compte-titres.
Exemple : Admettons que vous touchez 5 000 € de dividendes et que vous optez pour la « flat tax » :
- Avec un CTO : vous devrez verser 1 500€ au fisc (12,8% d’impôt + 17,2% de prélèvements sociaux)
- Avec un PEA : vous ne versez que 860€ (17,2% de prélèvements sociaux)
Exemple : Admettons que vous touchez 5000 € de dividendes et que vous optez pour la « flat tax » :
– Avec un CTO : vous devrez verser 1 500€ au fisc (12,8% d’impôt + 17,2% de prélèvements sociaux)
– Avec un PEA : vous ne versez que 860€ (17,2% de prélèvements sociaux)
Droits de succession : quelle différence entre le CTO et le PEA ?
En cas de décès, le CTO et le PEA ne produisent pas les mêmes effets.
La disparition du titulaire d’un PEA entraîne automatiquement la clôture du compte. Par exception, le délai à attendre pour bénéficier des avantages fiscaux n’est pas applicable. L’exonération de l’impôt sur les valeurs mobilières s’applique même si le compte a été ouvert depuis moins de 5 ans. Vous devrez par contre vous acquitter des prélèvements sociaux qui peuvent être mis au passif de la succession en l’absence de plus-value et intérêts.
Le compte-titres, en revanche, reste actif en cas de décès du titulaire. Il est considéré comme un bien patrimonial transmissible aux héritiers.
Dans le même esprit, un CTO peut faire l’objet d’une donation alors que cette transaction n’est pas permise pour le PEA.
Où et comment ouvrir un CTO ou un PEA ?
Le compte-titres comme le PEA peuvent être ouverts auprès de tout établissement bancaire. La transmission d’une pièce d’identité, d’un justificatif de domicile et d’un RIB est requise.
Vers quelle banque vous diriger ? Avant de faire votre choix, veillez à comparer les services proposés.
Les banques en ligne ont l’avantage d’être plus simples et rapides, pour ce qui est des démarches d’ouverture d’un compte.
Les frais de gestion varient d’une banque à l’autre. Certaines offrent la gratuité des droits de garde. Les frais de courtage sont payants, mais les tarifs diffèrent selon l’établissement.
Compte-titres ou PEA : notre bilan !
Après avoir examiné la liste des avantages et des inconvénients du CTO et du PEA, vous hésitez sur votre choix. Si ces deux produits vous intéressent, vous n’avez pas à vous tourmenter longtemps. Vous pouvez ouvrir, à la fois, un compte-titre et un PEA. Ils constituent des instruments financiers complémentaires.
Pour bénéficier de l’exonération de l’impôt, concentrez vos placements en bourse sur ceux qui entrent dans le champ du PEA. Vous y regroupez, par exemple, vos actions d’entreprises françaises et européennes.
Si vous souhaitez étendre votre périmètre d’investissements, utilisez votre compte-titres pour placer en bourse ceux qui ne peuvent être intégrés dans le PEA : obligations, actions d’entreprises situées en dehors de l’Union européenne…
Si vous ne souhaitez investir qu’une somme d’argent peu élevée et qu’un compte vous suffit, nous vous conseillons de privilégier le PEA. Vous bénéficierez, au moins, d’importants gains fiscaux.
Par sa souplesse et son large éventail d’investissement, le compte-titre est davantage réservé à ceux qui placent un capital important.