Le système de retraite français, basé sur la répartition, atteint ses limites. Vieillissement de la population, allongement de la durée de vie, déficit de financement : autant de défis qui fragilisent ce modèle. Pour assurer sa retraite, il devient essentiel de prévoir une solution individuelle. La retraite par capitalisation apparaît alors comme une solution d’avenir. Elle permet à chacun de se constituer un capital personnel et d’obtenir un complément de revenu fiable, indépendant des aléas du système public. Grâce aux intérêts composés, même de petites contributions peuvent devenir un capital conséquent sur le long terme. Explications !
Sommaire
La retraite par capitalisation, c’est quoi ?
La retraite par capitalisation repose sur un principe simple : l’épargne individuelle ! Autrement dit, chaque personne place de l’argent tout au long de sa vie pour constituer un capital qui servira à financer sa retraite. Contrairement au système par répartition, où les cotisations des actifs financent les pensions des retraités, la capitalisation permet à chacun de créer un patrimoine personnel.
Les fonds épargnés sont investis dans divers produits financiers (actions, obligations, immobilier) pour générer des rendements en fonction des vos appétences et de votre goût du risque. Grâce à l’effet des intérêts composés, ces rendements s’ajoutent au capital et participent à une croissance exponentielle de l’épargne au fil des années : plus la durée d’épargne est longue, plus l’effet est significatif.
Au moment de la retraite, l’épargnant peut choisir de percevoir ce capital en une seule fois ou sous forme de rente viagère, garantissant un revenu régulier.
Quels sont les avantages d’une retraite par capitalisation ?
La retraite par capitalisation présente des avantages indéniables, à savoir :
- Autonomie financière : avec la retraite par capitalisation, chacun a la possibilité de contrôler son épargne et d’adapter son plan de retraite selon ses objectifs. Le montant épargné, le type d’investissement et le risque pris sont tous personnalisables. Cette flexibilité permet de construire un complément de revenu sur mesure, selon les besoins et le profil de chacun.
- Potentiel de rendements élevés : investir sur les marchés financiers (actions, obligations, SCPI…) offre souvent un potentiel de rendements plus élevés que le système par répartition. Grâce à l’effet des intérêts composés, même de petits versements réguliers peuvent générer des gains significatifs sur le long terme. Cette croissance « exponentielle » de l’épargne est l’un des plus grands atouts de la capitalisation.
- Indépendance vis-à-vis des aléas démographiques : la capitalisation est indépendante du ratio entre actifs et retraités, contrairement à la répartition qui dépend du nombre de cotisants. Ce modèle ne dépend donc pas des évolutions démographiques et reste stable face au vieillissement de la population ou aux réformes successives.
- Transmission du capital : l’un des avantages majeurs de la retraite par capitalisation est la possibilité de transmettre le capital accumulé. En cas de décès, le capital peut être légué aux héritiers, permettant ainsi de constituer un patrimoine pour ses proches. Ce capital transmis peut alors représenter un soutien financier pour la famille.
- Diversification des sources de revenus : la capitalisation permet de ne pas dépendre uniquement de la pension versée par le système de répartition. En créant un complément de revenu, elle apporte une sécurité supplémentaire pour faire face aux besoins financiers à la retraite. Cette diversification est particulièrement avantageuse en cas de baisse des pensions publiques.
Quels sont les inconvénients d’une retraite par capitalisation ?
Bien que les avantages de la retraite par capitalisation soient avérés, elle a aussi ses limites, comme :
- Risque liés aux marchés financiers : les rendements de la capitalisation dépendent des marchés financiers. Des périodes de volatilité peuvent affecter la valeur du capital accumulé. C’est pourquoi la capitalisation requiert une bonne gestion du risque, souvent en diversifiant ses placements et en envisageant l’investissement sur le long terme pour lisser le risque.
- Inégalités dans l’épargne : la capacité d’épargner varie d’un individu à l’autre, créant ainsi des disparités. Un modèle de retraite purement basé sur la capitalisation favoriserait ceux qui ont les moyens d’épargner davantage. Un équilibre avec la répartition peut donc pallier cette inégalité.
- Complexité de gestion : les investissements en capitalisation nécessitent souvent une bonne compréhension des produits financiers. Les épargnants peuvent se retrouver perdus face aux choix de placement, et une mauvaise gestion de l’épargne peut entraîner des rendements insuffisants ou des pertes. Toutefois, de nombreux experts comme Cleerly ont pour objectif de rendre l’information et la compréhension des finances accessibles à tous. D’autre part, il existe aussi des fonds de gestion pilotée ou les « robo-advisors » ajustent automatiquement le profil de risque en fonction de l’âge et des objectifs de l’épargnant. Cela simplifie la gestion et réduit le besoin de connaissances financières
Certes, la retraite par capitalisation peut représenter certains risques, notamment en cas de fluctuation du marché ou d’inflation. Cependant, des solutions existent pour les limiter et préparer sa retraite en toute sérénité.
Exemple : Simulation d’une retraite par capitalisation
Hypothèses de départ :
- Montant d’épargne mensuel : 200 €
- Durée de l’épargne : 30 ans
- Rendement annuel moyen : 5 % (net de frais)
Dans cette simulation, les 200 € sont investis chaque mois, et les intérêts sont réinvestis chaque année pour créer un effet « boule de neige » : les intérêts gagnent à leur tour des intérêts, permettant au capital de croître de plus en plus rapidement.
Sans intérêt composé, l’épargne aurait été de 72 000 € après 30 ans. Mais avec un rendement annuel moyen de 5%, l’effet des intérêts composés va significativement augmenter ce montant.
En effet, après 30 ans, vous aurez accumulé 95 425 € grâce aux intérêts composés, soit un capital de 167 425 €.
Vous pouvez faire le test en dessous avec la somme que vous souhaitez épargner mensuellement :
Simulateur d’Intérêts Composés
En résumé, les intérêts composés permettent de transformer une épargne en un capital conséquent sur le long terme. Au fil des années, les intérêts gagnés viennent s’ajouter au capital initial et génèrent à leur tour des intérêts, ce qui accélère la croissance du capital. Plus la durée de l’épargne est longue, plus cet effet est puissant.
Comment préparer une retraite par capitalisation ?
Produit d’épargne | Avantages fiscaux | Flexibilité et options de sortie | Transmission et autres avantages |
---|---|---|---|
Plan Épargne Retraite (PER) | Déductibilité des versements : les sommes versées sont déductibles des revenus imposables dans la limite d’un plafond annuel. | Sortie à la retraite en rente viagère, capital, ou un mix des deux selon les besoins. Épargne bloquée jusqu’à la retraite sauf exception (achat résidence principale) | Fiscalité avantageuse pour les bénéficiaires en cas de décès, permettant de transmettre l’épargne dans de bonnes conditions. |
Assurance vie | Fiscalité avantageuse sur les retraits après 8 ans avec un abattement annuel (4 600 € pour une personne seule, 9 200 € pour un couple). | Accès aux fonds possible avant la retraite, avec flexibilité en cas de besoin. | Fiscalité avantageuse pour transmettre le capital, avec des exonérations selon l’âge de versement des primes. |
Plan d’Épargne en Actions (PEA) | Exonération d’impôt sur les gains après 5 ans de détention, seuls les prélèvements sociaux restants dus. | Retrait possible sous forme de capital après 5 ans, offrant un complément de revenu à la retraite avec avantage fiscal. | Plafond d’investissement jusqu’à 150 000 €, avec un PEA-PME en option pour les petites entreprises (plafond supplémentaire de 75 000 €). |
Épargne salariale : PEE et PERCO | PEE : Exonération d’impôt sur le revenu pour les versements pendant 5 ans, souvent avec abondement de l’entreprise. PERCO : Exonération d’impôt sur le revenu, avec placement à long terme pour générer des rendements. | PEE : Retrait possible après 5 ans ; PERCO : Sortie en capital ou rente à la retraite. | Opportunité d’épargne retraite pour les salariés avec des avantages fiscaux et abondements de l’employeur, favorisant la constitution d’un capital. |
Par exemple, en combinant un PER pour la défiscalisation immédiate, une assurance vie pour sa flexibilité, et un PEA pour diversifier en actions et profiter de l’avantage fiscale au bout de 5 ans, il est possible de préparer une retraite optimisée.
Pourquoi la France devrait adopter un système de retraite mixte ?
La répartition reste essentielle pour garantir un revenu de base à tous, indépendamment des capacités d’épargne de chacun. Cependant, intégrer la capitalisation permettrait de pallier les faiblesses financières de la répartition en ajoutant un revenu supplémentaire. Plusieurs pays combinent déjà avec succès ces deux systèmes pour renforcer la sécurité des retraites, comme :
- Suisse : un modèle de retraite en trois piliers alliant répartition et capitalisation, avec une retraite publique de base, une retraite professionnelle par capitalisation obligatoire, et une épargne individuelle volontaire, offrant à la fois un revenu stable et la possibilité de capitaliser selon les besoins.
- Japon : un système hybride combinant un revenu de base public par répartition et un vaste fonds de pension public (GPIF) qui investit les cotisations pour générer des revenus supplémentaires, stabilisant le système malgré le vieillissement de la population.
- Suède : un modèle mixte avec une pension publique par répartition et une partie des cotisations investie dans des fonds privés, permettant aux individus de personnaliser leurs investissements pour un revenu de retraite adapté.
- Australie : un système basé sur la « Superannuation », un compte de retraite individuel alimenté par les employeurs, complété par un filet de sécurité public pour garantir un minimum de revenus à la retraite, offrant ainsi flexibilité et sécurité.
- États-Unis : un système mixte incluant la Sécurité sociale (répartition) pour un revenu de base et des comptes de retraite par capitalisation (401(k) et IRA). Les employeurs peuvent « matcher » les contributions, et un crédit d’impôt est proposé pour encourager l’épargne des ménages modestes.
Face aux défis actuels, la France pourrait donc s’inspirer de modèles internationaux et adopter un système de retraite à trois piliers avec deux piliers obligatoires, financés par l’État et les entreprises, et un dernier pilier optionnel, basé sur le Plan Épargne Retraite actuel, mais avec des conditions d’accès améliorées et plus avantageuses.
Ce modèle hybride renforcerait la durabilité et l’équité du système. Il assurerait une sécurité de base pour tous et permettrait à chacun de se constituer une épargne adaptée. En alliant solidarité et responsabilité individuelle, ce système offrirait un revenu stable. Il répondrait ainsi aux enjeux démographiques et économiques, tout en respectant les valeurs françaises d’égalité et de solidarité.