Le départ en retraite rime souvent avec une baisse (plus ou moins importante) des revenus. Il est donc essentiel d’anticiper les choses, et de commencer à préparer sa retraite en amont. De nombreuses solutions existent heureusement. Et beaucoup impliquent une épargne régulière pendant la période d’activité. Quels sont les placements à étudier pour la retraite ? Lequel choisir dans quelle situation ? Peut-on faire plusieurs placements distincts pour optimiser tout cela au mieux ? Tour d’horizon.
Sommaire
Comment bien préparer sa retraite future ?
Que vous soyez salarié, indépendant ou encore fonctionnaire, la retraite se prépare. Et il est indispensable de l’anticiper bien en amont. L’objectif principal est en général de se constituer des revenus complémentaires, qui viendront compenser la perte de revenus. Mais d’autres objectifs peuvent être associés : optimisation successorale, allègement de sa fiscalité…
Quel que soit votre régime de retraite, vous subirez une baisse de revenus à la fin de votre période d’activité (de 30 à 60 % en général). La solution est alors de se préparer des revenus complémentaires par « capitalisation », c’est-à-dire en épargnant quant on le peut.
De nombreuses solutions existent. Choisir l’une ou l’autre (ou plusieurs) se fera au regard de votre âge, de vos objectifs, de votre appétence aux risques… Certains placements sont souples et liquides, d’autres non. Certains viennent avec un avantage fiscal, d’autres non. Certains sont surtout adaptés aux plus jeunes (assurance-vie, PEA…), d’autres plutôt aux jeunes séniors (PER…).
Commencez donc par faire un point sur vos objectifs. Réfléchissez d’abord à ce que vous souhaitez à la retraite : rente ou capital. Pensez aussi aux risques que vous êtes prêt à accepter. Les placements garantis ou axés sécurité ne sont pas les plus rémunérateurs.
Le fonds euro de l’assurance-vie par exemple, qui présente une garantie en capital, ne sert que 1 à 2,5 % par an. À l’inverse, les fonds actions peuvent dépasser les 10 %, voire plus, mais il n’y a aucune garantie en capital…
Faites un point avec votre conseiller (bancaire, en gestion de patrimoine…) et réalisez des simulations de placement retraite ! De nombreux éléments doivent être pris en compte pour optimiser les choses (âge, revenus, imposition…). Nul doute que son aide sera précieuse !
Quel est le meilleur placement pour la retraite ?
Il n’existe pas de « meilleur » placement retraite dans l’absolu. La mieux calibrée pour vous ne sera pas forcément celle à conseiller à votre voisin. Tout dépend de la situation personnelle, de la capacité d’épargne, des objectifs, du niveau de risques accepté, du niveau d’imposition…
On trouve aujourd’hui de nombreuses solutions sur le marché pour préparer sa retraite au mieux. Certaines sont spécifiques à cet objectifs, d’autres non. Voici les « meilleures » options selon nous :
- Le PER, Plan épargne retraite, qui est le seul plan spécifiquement dédié à la retraite,
- L’assurance-vie, une enveloppe fiscale qui répond à à peu près tous les objectifs imaginables,
- Le PEA, Plan épargne en actions, surtout dédié à ceux en début / milieu de carrière,
- Les SCPI (Sociétés Civiles de placement immobilier), qui permettent d’investir dans la « pierre-papier »,
- L’investissement immobilier locatif en direct.
Il est tout à fait possible de cumuler plusieurs de ces solutions. L’idée est de mettre en place une stratégie globale. On peut très bien avoir une assurance-vie pour son côté liquide, alimenter un PER pour ses avantages fiscaux et investir en parallèle dans l’immobilier de rapport.
Les enveloppes types Livret A ou LDD sont utiles, dans une certaine mesure, car elles sont « liquides ». Il s’agit d’une épargne de sécurité. Mais du fait de leur plafond et rentabilité quasi nulle, il ne s’agit pas de vraies solutions retraite.
Le placement dédié à la préparation de la retraite : le PER
Le placement dédié à la retraite des fonctionnaires, salariés, TNS… est le PER. Instauré par la loi Pacte de 2019, le Plan épargne retraite est désormais le seul plan retraite disponible. Il remplace tous les anciens (PERP, Madelin, Perco…).
Si vous détenez l’un de ces « anciens » plans retraite, vous pourrez le conserver et continuer à l’alimenter. Il est simplement impossible d’en ouvrir un nouveau en 2023. Seul le PER est ouvert à la commercialisation.
Le PER, qu’il soit individuel ou collectif, vous permet d’épargner pendant votre période d’activité pour sortir, au départ, en rente ou en capital. Il peut recevoir tous types de versements : volontaires, de l’employeur et versements obligatoires.
L’épargne est bloquée jusqu’à la retraite. Vous ne pourrez pas récupérer vos fonds quand vous le souhaiterez. Seuls 6 cas de déblocage anticipé sont prévus par la loi. Parmi eux, on trouve notamment l’achat de la résidence principale.
Le PER s’alimente à votre rythme. Votre épargne est placée sur différents supports sans que vous ne gériez rien (sauf si vous optez pour une gestion libre). On parle de « gestion pilotée » (qui est le mode de gestion de base pour ce plan). L’assureur ou la banque arbitrera votre épargne en fonction du nombre d’années restant avant la retraite. Plus celle-ci sera proche, plus la fraction d’épargne placée sur des supports sécurisés sera importante.
Gros point fort du PER : il s’agit d’un placement retraite avec un volet « défiscalisation ». Les versements effectués sont déductibles de vos revenus imposables. In fine, vous réduisez donc votre impôt. La déductibilité est plafonnée, mais ce point ravira quand même les contribuables les plus fortement imposés.
Pour résumer, voici les 3 avantages et inconvénients principaux du PER :
- Sa fiscalité : les versements sont déductibles des revenus (jusqu’à un certain plafond)
- Sa souplesse au départ en retraite : sortie en rente ou en capital
- L’accès aux mêmes supports que l’assurance-vie, et donc son potentiel de rendement
- Le PER est bloqué jusqu’à la retraite (hors les 6 cas de déblocage anticipé)
- Le plafond de déduction
- La fiscalisation de la rente ou du capital à la sortie
L’assurance-vie : le placement retraite complémentaire idéal
L’assurance-vie est le placement préféré des français. Logique : il s’agit d’une enveloppe d’épargne « couteau-suisse », qui peut répondre à tous les objectifs ou presque. Épargne, constitution de revenus complémentaires, recherche de rentabilité, optimisation successorale… Vous pourrez tout faire ou pas loin.
Si vous optez pour un contrat « multisupport », votre épargne pourra être positionnée sur de très nombreux supports, appelés « unités de compte ». Il pourra s’agir d’OPCVM, de FCP, de SCPI… Et vous aurez aussi accès au fonds euro, qui est le support sécurisé et garanti.
Les unités de compte offrent de belles perspectives de rendement à long terme.
L’assurance-vie est souple et liquide. Vous l’alimentez quand vous voulez, régulièrement ou de temps en temps. Votre capital reste disponible à tout moment. Il n’est absolument pas bloqué. De nombreux modes et options de gestion sont disponibles, selon que vous souhaitiez gérer vos avoirs vous-même ou confier cette tâche.
L’assurance-vie est aussi une enveloppe fiscale. Sa fiscalité est très privilégiée pendant la vie, ainsi qu’au décès de l’assuré. Et elle est optimale, fiscalement, après 8 ans. Passé ce stade, vous aurez droit chaque année à un abattement sur vos rachats (retraits). Et la fiscalité sera douce au delà. Les rachats partiels programmés sont donc une solution idéale pour se dégager des revenus complémentaires à la retraite !
L’assurance-vie est très accessible (quelques dizaines / centaines d’euros pour certains contrats) et s’adresse à tous les profils. Sans plafond de versement, elle permet d’épargner tout au long de sa vie dans un cadre fiscal favorable. Vous pourrez ventiler votre capital entre fonds euro (pour la partie sécurité) et unités de compte (pour l’objectif rendement). L’univers d’investissement, c’est-à-dire l’éventail d’unités de compte disponibles, est en outre très large.
Résumons tout cela avec les 3 avantages et inconvénients majeurs de l’assurance-vie :
- Le large choix de supports (unités de compte et fonds euro) et le potentiel de rendement
- La fiscalité très privilégiée, que ce soit pendant la vie (rachats) ou au décès
- La souplesse de l’enveloppe : épargne à votre rythme, gestion libre ou sous-mandat, rachats à tout moment…
- Les frais élevés pour certains contrats (préférez les offres en ligne)
- La fiscalité optimale après 8 ans seulement (ce qui en fait un placement à horizon plutôt long terme)
- La fermeture du contrat (et la perte de l’antériorité fiscale) en cas de rachat total
Le PEA : le placement retraite dynamique
Le PEA, Plan épargne en actions, vous permet de préparer votre retraite en investissant en bourse. Vous vous constituez un portefeuille de valeurs mobilières, en l’occurence en actions françaises et européennes. Il s’agit donc d’un produit 100 % bourse, mais qui peut s’adresser à tout le monde. Il offre aussi quelques perspectives de diversification (avec les ETF notamment).
Il s’agit du placement (à objectif retraite ou non) au meilleur potentiel de rendement. On profite en effet du dynamisme des marchés financiers. Bien sûr, il y a de vrais risques de perte en capital, puisque les produits financiers n’offrent aucune garantie. Mais sur le long terme, les risques sont lissés dans le temps. Ouvrir un PEA est donc une excellente idée si vous êtes en début / milieu de carrière.
Il est impossible d’anticiper les gains. Mais en lissé, sur le long terme, il est raisonnable d’espérer un rendement annuel de 5 %, 8 % voire plus. Tout dépend de l’évolution des actifs détenus et des choix d’arbitrage opérés. Sachez d’ailleurs qu’il est tout à fait possible de confier la gestion de son PEA si l’on a pas les connaissances nécessaires !
Le PEA est aussi une enveloppe fiscale. Après 5 ans, les plus-values et dividendes sont exonérés ! À l’inverse d’un compte-titres ordinaires, le PEA vient donc avec un bel avantage fiscal. Attention toutefois : il est plafonné à 150 000 euros de versements.
Tout cela fait du PEA un beau support pour préparer sa retraite future. Cela tient surtout à sa fiscalité et à son potentiel de rendement. À long terme (pendant votre carrière), vous lisserez les risques dans le temps et dégagerez en principe une belle plus-value / des dividendes.
- Le potentiel de rendement à long terme
- La fiscalité privilégiée
- L’univers d’investissement assez large (actions françaises et européennes, mais pas seulement)
- Le PEA dépend des marchés financiers : il n’y aucune garantie en capital
- Le plafond à 150 000 euros de versement
- Les avantages fiscaux remis en cause en cas de fermeture anticipée
Les SCPI : le placement retraite en pierre-papier
Les SCPI sont des supports d’investissement en « pierre-papier ». Lorsque vous achetez des parts de Sociétés Civiles de placement immobilier, vous accédez à ce marché sans le tracas de l’immobilier en direct. Vous n’aurez pas à trouver un locataire, à faire des travaux… Vous profiterez de rendements réguliers (loyers) sans aucune gestion !
Les SCPI sont des sociétés qui investissent dans un parc immobilier. Les détenteurs de parts de SCPI perçoivent donc une fraction des loyers générés.
La pierre-papier est une excellente option pour la retraite, puisqu’il s’agit de revenus réguliers. Le ticket d’entrée (l’investissement initial) est en outre assez accessible : quelques milliers d’euros en général. Attention toutefois aux frais d’entrée, qui sont souvent assez élevés. Raison de plus pour considérer cet investissement comme un placement long terme.
Les SCPI peuvent être détenues en direct, ou être incluses dans une enveloppe (en assurance-vie par exemple). Leur rendement va de 3 à 5 % par an en moyenne. Tout dépend bien sûr des performances des SCPI choisies. Et l’avantage, c’est que les risques sont relativement modérés (en comparaison d’autres actifs financiers, comme les actions par exemple).
Les SCPI n’offrent en revanche aucun avantage fiscal. Les revenus perçus seront imposés. Pour « contrer » cela, il est conseillé de les détenir dans une enveloppe fiscale. Si vous en achetez via votre assurance-vie par exemple, vous profiterez de la fiscalité de l’enveloppe. Les gains ne seront fiscalisés qu’en cas de rachat. Et après 8 ans, rappelez-vous que vous aurez droit à l’abattement annuel…
Pour préparer leur retraite, bon nombre d’épargnants font le choix d’acquérir seulement la « nue-propriété » de parts de SCPI. La chose a un intérêt fiscal. Parlez-en à votre conseiller !