Cleerly 8 minutes de lecture

Que faire quand la bourse chute ?

Expert
Posté par
Benoît Fruchard
Mis à jour le
28 septembre 2023

Pouvoir lire l’évolution des indices boursiers dans une boule de cristal, c’est le rêve de tout investisseur. Malheureusement, nul ne peut prédire l’avenir, surtout en matière de performances boursières. Mais s’il n’est pas possible de deviner le futur des marchés actions, l’histoire de la bourse est précieuse d’enseignement. Pourquoi la bourse chute ? Faut-il retirer son argent quand les marchés boursiers sont en baisse ? Quels placements privilégier lorsque la bourse est instable ? Analysons ensemble ce qu’il faut faire quand la bourse chute. 

Pourquoi la bourse chute ? 

Les phénomènes de baisse et de hausse des cours sont inhérents au fonctionnement du marché action. Mais lorsque la baisse devient systémique et affecte l’ensemble du marché boursier, plusieurs causes peuvent en être à l’origine. Avant de voir ce qu’il faut faire quand la bourse chute, analysons les raisons qui l’expliquent le plus souvent.

Une conjoncture économique défavorable

C’est le cas en 2023. L’instabilité des marchés boursiers vient de l’accumulation de mauvaises nouvelles au niveau macro-économique : 

  • Tensions géopolitiques : La guerre en Ukraine engendre de l’incertitude ce qui impacte négativement les marchés car il faut un climat de confiance pour que les marchés financiers se portent bien.
  • Hausse de l’inflation : Elle vient généralement d’un déséquilibre entre l’offre et la demande avec une offre qui se raréfie et entraîne une augmentation des prix. En 2023, elle est multifactorielle. Même si la guerre en Ukraine y est pour beaucoup, les confinements successifs et surtout, le reconfinement en Chine en 2022 ont augmenté son ampleur.
  • Ralentissement de la croissance : Lorsque la croissance ralentit, le pessimisme règne. Les marchés deviennent donc attentistes ce qui ne favorise pas la reprise des investissements en bourse. En 2023, ce ralentissement découle directement de la hausse de l’inflation.

L’éclatement d’une bulle 

Parfois, c’est au contraire un trop grand optimisme qui cause la chute des marchés boursiers. Le meilleur exemple est l’éclatement de la bulle Internet au début des années 2000. On oublie parfois que le marché action est hautement spéculatif. Les marchés peuvent donc s’emballer jusqu’à atteindre un niveau déraisonnable et sans commune mesure avec les espoirs fondés sur une innovation. Ce fut le cas avec Internet qui a été vu comme une révolution mais dont on a surestimé le potentiel (en tous cas à court terme). La bulle s’est ensuite lentement dégonflée et il a fallu plus de 20 ans au CAC 40 pour égaler son record d’août 2000 (au plus fort de la bulle Internet).

Un événement imprévisible

Dans ce cas, c’est surtout l’incertitude qui cause la chute de la bourse. En mars 2020, lors de la crise sanitaire liée au Covid 19, les actions ont chuté car les marchés se sont montrés prudents face à une crise inédite, dont on ne pouvait prévoir les conséquences à moyen et long terme. Les cours sont d’ailleurs rapidement remontés dès lors qu’un vaccin a été annoncé quelques mois plus tard.

Faut-il retirer son argent quand la bourse dégringole ? 

Il peut être tentant de vendre ses actions lorsque la bourse baisse. L’épargnant peut ainsi avoir le sentiment de se prémunir de plus fortes baisses à venir. C’est pourtant généralement le pire moment pour le faire, surtout si la bourse a déjà baissé de plus de 20%. Si vous n’avez pas besoin de débloquer cet argent dans les trois ans à venir, il n’est pas recommandé de céder à la précipitation. Le risque est de subir la baisse puis de réintégrer la bourse « trop tard », alors que les cours ont déjà fortement remonté.

En mars 2020, les cours boursiers ont enregistré une baisse rapide : -23% en moins d’un mois. Puis les cours sont rapidement remontés. Les personnes qui ont retiré leur argent au plus bas ont donc souvent encaissé les pertes, sans profiter du rebond. Il est en effet difficile d’anticiper les hausses quand on n’est pas trader. Les spéculateurs sont beaucoup plus réactifs que les particuliers (même les plus avertis !).

Néanmoins, la bourse peut parfois chuter sur plusieurs années. Voici quelques krachs particulièrement violents, avec des baisses dépassant parfois largement les 50% : 

  • Le krach boursier de 1929 : le jeudi 24 octobre 1929, le dow jones chute de 22,6%. Le début d’une lente dégringolade : entre 1929 et 1932, les cours boursiers mondiaux chutent en moyenne de 87% ;
  • L’éclatement de la bulle Internet en 2000 : entre septembre 2000 et mars 2003, la bulle spéculative construite sur les promesses d’Internet se dégonfle. Résultat : -63% sur les cours boursiers en moins de 3 ans ;
  • La crise des subprimes en 2008 : entre juin 2007 et avril 2009, l’indice du CAC 40 a chuté de plus de 50%

En réalité, ces krachs montrent surtout la grande volatilité des marchés boursiers et rappellent l’importance de la diversification. Lorsque vos investissements sont suffisamment diversifiés et s’accordent avec vos horizons de placement, il n’y a pas lieu de céder à la précipitation. Une bonne allocation d’actifs est donc la meilleure manière de continuer à maîtriser son épargne, même en cas de krach.

L’année 2023 offre un cas d’école en la matière. La baisse des cours actuels est essentiellement due à la hausse des taux d’intérêts et à l’inflation. Un épargnant qui ne possède que des actions est donc particulièrement vulnérable puisqu’il dépend exclusivement de ce type de placement. A contrario, un investisseur qui a suffisamment diversifié ses placements abordera cette période beaucoup plus sereinement. S’il a alloué une partie de son épargne dans des fonds obligataires pour profiter de la remontée des taux par exemple, il pourra compenser la baisse du marché action par la hausse des rendements des obligations.

Diversifier permet donc de compenser les baisses des marchés volatils, car certains placements peuvent se maintenir voire connaître des hausses dans la même période. 

Quels placements privilégier lorsque le marché action est instable ?

Les placement à privilégier en cours de baisse

Les produits structurés : Si vous cherchez des placements à haut rendement, tout en gardant une certaine maîtrise des risques, les produits structurés sont une des meilleures alternatives au marché action. Ils vous permettent d’intégrer des marchés parfois très volatils (comme le marché action, mais pas seulement), avec une meilleure visibilité et sans prise de risque inconsidérée. Lorsque vous investissez dans un produit structuré, vous touchez un dividende (le “coupon”) sur une période déterminée. Cette période est généralement comprise entre 4 à 10 ans. Vous connaissez donc votre horizon de placement et le rendement de votre investissement avant de placer votre argent. De quoi rassurer n’importe quel investisseur en période d’instabilité des marchés.

Nous vous conseillons néanmoins de bien vous renseigner sur le fonctionnement de cet investissement, car il n’est jamais bon d’investir dans un produit que l’on connaît mal. Or, les produits structurés ne sont pas les produits les plus simples à comprendre (raison pour laquelle ils ne sont pas reconnus à leur juste valeur). Même si le risque de perte en capital est très faible par rapport à l’achat d’actions en direct, le risque 0 n’existe pas.

Vous pouvez aussi contacter via notre formulaire de contact pour être conseillé sur les meilleurs produits structurés (avec des rendements jusqu’à 16% par an dans certains cas).

Les obligations : Attention à ne pas assimiler les obligations au marché action. Les obligations ont de sérieux atouts en période d’instabilité des marchés (c’est le cas en 2023). Si la hausse des taux ne profite pas au marché action, elle redonne en revanche des couleurs au marché obligataire. Le rendement des obligations s’améliore en effet lorsque les taux d’intérêts augmentent, puisque vous investissez dans de la dette. Vous profitez donc de la hausse des taux d’intérêt et bénéficiez de meilleurs rendements. De plus, si vous investissez dans des obligations à taux fixes maintenant, vous pourrez les revendre plus cher lorsque les taux auront de nouveau baissé. Si leur rendement devient plus élevé que l’inflation, leur valeur à la revente augmentera.

Les livrets sécurisés : C’est le moment d’investir dans les valeurs sûres. Si vous n’avez pas atteint le plafond du livret A (22 950 € maximum), et que vous avez besoin de débloquer cette épargne dans les 2 ans à venir, vous auriez tort de vous en priver. Avec 3% de rendement net de frais et de fiscalité, le livret A devient beaucoup plus attractif qu’auparavant. En tous cas, il est bien plus avantageux de placer une partie de son épargne dans un livret A que de le laisser sur son compte courant. Comme c’est un placement très liquide, vous pourrez facilement débloquer votre épargne sans frais. 

Les placements à privilégier en anticipation

La bourse est l’un des placements les plus volatils qui soient. Même si votre horizon de placement est long, il est donc conseillé de diversifier suffisamment vos investissements, pour ne pas être pris de cours en cas de baisse. Avoir un patrimoine trop investi en actions est le meilleur moyen de céder à la panique en cas de chute de la bourse, et donc de prendre les mauvaises décisions.

Une bonne allocation d’actif doit s’apprécier au cas par cas en fonction de votre horizon de placement et de votre profil investisseur. Un épargnant qui cherche à optimiser sa fiscalité ne devra pas être conseillé de la même manière qu’un investisseur qui cherche à obtenir des revenus complémentaires. Si vous souhaitez être accompagné dans votre stratégie patrimoniale, vous pouvez nous contacter gratuitement via notre formulaire de contact.

Votre nom est requis.
L'email est requis. Il ne sera pas publié.
Il est nécessaire de nous dire quelque chose.