Tous les salariés du privé et les indépendants ont droit à une retraite complémentaire. Cela fait partie des cotisations sociales. Reste qu’au final, la pension totale n’est pas toujours à hauteur de leurs attentes. Pour pallier cela, il est recommandé, au moins passé un certain âge, de commencer à préparer en amont sa retraite future. Comment ? En « capitalisant », c’est-à-dire en épargnant. Voyons ensemble quelles sont les solutions pour se constituer une retraite complémentaire personnelle afin de jouir de revenus plus confortables une fois le grand jour arrivé.
Retraite personnelle et retraite complémentaire : comment ça marche ?
En France, on cotise à la fois pour la retraite de base et la retraite complémentaire :
- La retraite de base est gérée par la Sécurité Sociale,
- La retraite complémentaire par l’Agirc-Arcco, que l’on soit salarié cadre ou non.
On verse donc des cotisations chaque mois pour la retraite personnelle de base et la retraite complémentaire. Celles-ci sont obligatoires.
La retraite complémentaire repose sur un système à points, contrairement à la retraite de base qui fonctionne avec les trimestres validés. Pour la retraite complémentaire, les cotisations sont transformées en points. Et au départ en retraite, on multiplie les points acquis par leur valeur pour obtenir la pension de retraite complémentaire.
Les professionnels qui ne dépendent pas du régime général (fonctionnaires, professions agricoles…) ont également un système de retraite complémentaire.
La retraite complémentaire est versée à 100 % si le départ se fait à « taux plein », c’est-à-dire au taux maximum de 50 %. Si vous partez en retraite à taux minoré, elle sera réduite. Les coefficients d’abattement sont spécifiques au régime complémentaire.
L’assurance retraite est gérée au niveau régional. Les CARSAT (Caisses d’assurance retraite et de la santé au travail) ne s’occupent pas de la retraite complémentaire mais de la retraite de base.
Pour les indépendants (travailleurs non salariés), la retraite complémentaire se calcule en points de la même façon. La valeur du point dépendra là aussi de sa nature et de sa date d’acquisition.
Via votre espace personnel sur le site de l’Assurance retraite, vous pouvez suivre votre dossier très facilement. Vous pourrez accéder à des simulateurs, prendre connaissance du nombre de trimestres déjà acquis…
Le calcul de la retraite complémentaire des salariés et TNS
Le calcul de la retraite de base pour la période avant 1973 se fait en points. Pour la période après 73, la formule applicable est la suivante :
Revenu annuel moyen × Taux × (Nombre de trimestres d’assurance validés / Durée de référence)
Pour un salarié, on retient donc :
- Le salaire annuel moyen sur les 10 à 25 meilleures années (selon l’année de naissance),
- Le taux de liquidation (50 % au maximum pour le taux plein),
- Le nombre de trimestres effectivement cotisés, que l’on met en parallèle du nombre de trimestres à valider pour une retraite à taux plein. Ce nombre requis dépend de l’année de naissance.
Des décotes et surcotes sont ensuite appliquées.
Le mieux, pour calculer sa pension de base, est d’utilisateur un simulateur de pension de retraite.
Pour la retraite complémentaire, le calcul est un peu plus simple : on multiplie le nombre de points acquis par leur valeur de service (valeur Agirc-Arcco). Celle-ci est revalorisée chaque année en octobre. En 2025, la valeur du point est fixée à 1,4386 euros.
Un système de bonus-malus s’applique ensuite selon que le départ en retraite se fasse à taux plein ou non. Si oui, la retraite complémentaire est versée intégralement. Sinon, le taux est réduit, comme pour la pension de base.
Si vous avez acquis des points avant la fusion Agirc-Arrco, ils seront « transformés » en points Agirc-Arcco :
- 1 point Arcco équivaut à 1 point Agirc-Arrco,
- 1 point Agirc x 0,347791548 donne 1 point Agirc-Arrco.
La retraite complémentaire des fonctionnaires
La retraite complémentaire des fonctionnaires est assurée par le Régime additionnel de la fonction publique (RAFP), créé en 2005. Ce régime s’adresse à l’ensemble des fonctionnaires titulaires des trois fonctions publiques (État, territoriale, hospitalière) et vise à compenser le fait que les primes et indemnités ne sont pas prises en compte dans le calcul de la retraite de base.
Les cotisations sont prélevées sur ces éléments de rémunération accessoires, dans la limite de 20 % du traitement indiciaire brut annuel. Le taux de cotisation est fixé à 10 %, partagé équitablement entre l’employeur public et le fonctionnaire (5 % chacun).
La valeur du point dans la fonction publique est de 1,4394 € en 2025.
Au moment de la retraite, le montant de la pension complémentaire est calculé en fonction du nombre de points acquis. Selon le capital accumulé, le RAFP peut être versé sous forme de rente viagère ou, si le montant est faible, sous forme de capital.
Les solutions pour améliorer sa retraite complémentaire personnelle
De nombreuses options vous permettent d’épargner de votre côté en plus de cotiser. Parmi elles, le PER et l’assurance vie sont les stars de la retraite par capitalisation.
Le PER
Le Plan Épargne Retraite est un produit d’épargne à long terme destiné à préparer la retraite. Il permet de verser des sommes (librement ou régulièrement) qui seront bloquées jusqu’à la retraite, sauf cas de déblocage anticipé (achat de résidence principale, décès du conjoint, invalidité, etc.).
L’un de ses atouts majeurs est sa déduction fiscale à l’entrée : les versements volontaires sont déductibles du revenu imposable dans la limite d’un plafond annuel. À la retraite, les sommes sont disponibles sous forme de capital, de rente viagère, ou un mix des deux.
Il est transférable d’un organisme à un autre. C’est un produit de long terme très incitatif pour les contribuables fortement imposés. En revanche, il est moins souple que l’assurance vie du fait du blocage des fonds jusqu’à la retraite.
Les anciens plans d’épargne tels que le Madelin, le PERCO, le PERP, etc. sont transférables vers le PER. Ils peuvent être également conservés en l’état, mais le transfert est souvent conseillé car le PER peut être plus rémunérateur, permet une sortie à 100 % en capital et peut être débloqué pour l’achat d’une résidence principale.
L’assurance vie
L’assurance vie est un produit très souple, adapté à différents objectifs : constituer une épargne, transmettre un capital, générer des revenus, diversifier ses placements.
Elle permet de verser de l’argent librement, de le retirer à tout moment (après 8 ans, la fiscalité devient plus avantageuse), et de choisir entre plusieurs supports : fonds en euros (garantis), unités de compte (plus risqués mais potentiellement plus rentables).
Elle offre un cadre fiscal attractif après 8 ans, avec des abattements sur les gains (4 600 € par an pour une personne seule, 9 200 € pour un couple) en cas de retrait.
En cas de décès, les capitaux sont transmis hors succession dans des conditions fiscalement avantageuses (jusqu’à 152 500 € par bénéficiaire, selon l’âge des versements).
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