Un excédent de trésorerie globale, c’est une différence positive entre les recettes et les dépenses d’une entreprise. Avoir un excédent de trésorerie est donc indicateur d’une bonne santé financière. Reste à savoir quoi faire avec : investissement, développement d’un nouveau produit… ou placement. Mais si l’entreprise souhaite tirer profit d’un excédent, elle se confrontera nécessairement à une tâche pas si simple : trouver « le bon » placement. Comment placer son excédent de trésorerie ? Quels supports privilégier ? Voyons tout cela ensemble !
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Sommaire
Excédent de trésorerie : définition
L’excédent de trésorerie est, pour une entreprise, la différence entre les encaissements et les décaissements. C’est donc le solde entre les recettes et les dépenses d’exploitation. La formule de l’excédent de trésorerie est la suivante : EBE (Excédent brut d’exploitation) – variation du besoin en fond de roulement.
C’est un indicateur très important pour l’entreprise. La trésorerie en elle-même représente l’ensemble des liquidités mobilisables par la structure (comptes bancaires, solde de caisse…). Cette donnée est primordiale au bon pilotage de l’entreprise. La trésorerie permet en effet de payer (loyer, charges…), d’investir, d’anticiper certaines dépenses imprévues… et de réaliser des placements ou investissements.
La trésorerie est une notion comptable qui repose sur plusieurs indicateurs : trésorerie disponible, prévisionnelle, fond de roulement…
L’excédent de trésorerie correspond donc aux sommes dont l’entreprise n’a pas besoin à court terme. Et il serait dommage de les « laisser dormir », sans en tirer de rémunération. Heureusement, de nombreuses solutions existent pour dynamiser ses liquidités. Et ce qui compte le plus ou presque, c’est l’horizon de placement.
Lorsque l’on souhaite placer un excédent de trésorerie, il convient de garder certaines choses en tête :
- Il est important de conserver une part « liquide » : de l’argent quel’on pourra récupérer à tout moment. Sachez toutefois que plus un placement est liquide, moins il est rémunérateur.
- Les supports et placements les plus rémunérateurs sont souvent, aussi, les plus risqués. Les fonds en actions, par exemple, sont ceux avec le meilleur potentiel, mais ils ne présentent aucune garantie en capital. Le but est donc de trouver le juste « équilibre » selon son horizon de placement et son appétence aux risques.
- Diversifier est primordial. L’adage « ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier » vaut aussi en matière de gestion de ses excédents de trésorerie. Mettez en place une vraie stratégie, si possible avec l’aide de conseillers ou courtiers spécialisés.
- Les placements avec un horizon moyen ou long terme sont plus rémunérateurs que ceux à court terme. Sur le long terme, on lisse le risque dans le temps et on accède à des actifs plus « dynamiques ». À court terme, la rémunération est souvent basée sur les taux monétaires, lesquels sont très faibles.
Que faire avec un excédent de trésorerie ?
Placer ses excédents de trésorerie est un enjeu majeur pour une entreprise qui tourne bien. Idem pour les associations, qui peuvent aussi se retrouver avec un excédent de trésorerie ponctuel ou régulier.
Avant d’envisager des solutions de placement, faites un point sur vos besoins. Quelle est la somme à placer (les possibilités diffèrent selon que l’on place 10 000 ou 1 million d’euros) ? Quel est l’horizon de placement ? Quel est le niveau de risques que l’on peut accepter ? Quel degré de liquidité conserver ? Souhaite-t-on investir dans un placement « responsable » ? Quels sont les projets de l’entreprise à court, moyen et long terme ?
Le fait de placer son excédent de trésorerie (plutôt que de le laisser sur un compte non rémunéré) permet à minima de compenser l’inflation. À moyen / long terme, cela permet aussi (et surtout) d’espérer un « vrai » rendement.
Le marché regorge de solutions pour les entreprises qui souhaitent placer leurs excédents de trésorerie. Selon la taille de la structure, le montant à placer ou l’horizon de placement, certaines options seront préférables à d’autres.
Voici les solutions les plus plébiscitées :
- Les comptes courants rémunérés pour entreprises,
- Les comptes d’épargne,
- Les comptes et dépôts à terme,
- Le compte-titres ordinaire, qui permet d’accéder à toute la gamme de placements boursiers : actions, obligations, fonds en valeurs mobilières, produits structurés…
- Le contrat de capitalisation, accessible seulement à certaines personnes morales (entreprises gérant un patrimoine et associations),
- Les SCPI,
- Le private equity,
- Le crowdfunding immobilier.
Comment placer son excédent de trésorerie à court terme ?
Disons-le tout de suite : les solutions de placement à court terme ne sont pas les plus rémunératrices. Loin de là. Ces options servent un rendement qui peine souvent à couvrir l’inflation.
Les comptes épargne entreprises et autres comptes courants rémunérés ont l’avantage de la liquidité et de l’absence de risques. Mais n’espérez rien, ou presque, niveau rentabilité. Les taux sont très souvent inférieurs à 0,5 %. À moins de placer des sommes très importantes, il s’agira donc plutôt de ne pas perdre d’argent, plutôt que d’en gagner. Nous vous conseillons toutefois de laisser une partie de vos excédents de trésorerie sur ce type de support, pour le côté liquide.
Les comptes et dépôts à terme (CAT / DAT) ne font pas beaucoup mieux aujourd’hui. Faisant l’objet d’un versement unique sur quelques mois en général, ils servent un taux souvent inférieur à 0,5 %. Ce dernier peut être progressif au fil des mois, mais il ne monte jamais bien haut. L’avantage toutefois, c’est que l’on connaît tout au départ : durée, taux… En somme, une solution envisageable pour un placement court et ponctuel sans risques.
Option plus intéressante : le crowdfunding immobilier. En deux mots, il s’agit de prêter de l’argent à des professionnels de l’immobilier et de percevoir des intérêts en contrepartie. Investissement court (de 12 à 36 mois en moyenne), il permet, pour une durée fixée au départ, d’espérer entre 5 et 10 % par an en moyenne. Attention toutefois, il ne s’agit pas d’un placement sécurisé à 100 %, et le remboursement n’a lieu qu’à l’échéance.
Citons enfin les certificats de dépôt négociables, qui sont des titres de créance émis par les banques. Pour un ticket d’entrée généralement élevé, vous aurez droit à une rémunération légèrement supérieure à celle des comptes à terme. Niveau durée, on peut aller de 1 jour à moins d’un an en général.
Rien ne vous empêche d’investir à court terme sur des instruments ou supports qui sont plutôt recommandés à moyen / long terme. Vous devrez toutefois accepter les risques qui vont avec. Si vous investissez par exemple sur un fonds en actions, vous pourrez certes réaliser des gains, mais vous pourrez aussi accuser de très lourdes pertes.
Comment placer son excédent de trésorerie à moyen / long terme ?
Pour les entreprises qui ont des excédents de trésorerie à placer, les solutions à moyen ou long terme sont plus nombreuses, ou en tout cas plus intéressantes.
La première est le compte-titres ordinaire. Via un CTO, l’entreprise aura accès à toute la gamme de produits et d’instruments financiers. Il s’agit de la solution « de base » pour diversifier et dynamiser ses excédents. Attention toutefois : les risques sont élevés. C’est la raison pour laquelle il faut être prêt à investir sur le long terme, pour lisser ces risques dans le temps. Les perspectives de rendement sont alléchantes. Le CTO vous donnera notamment accès :
- Aux OPCVM monétaires, moins risqués mais moins rémunérateurs,
- AUX OPCVM actions, obligations, à formule… qui sont ceux qui offrent les meilleures perspectives de gains,
- Aux FCP, types FCPR (Fonds communs de placement à risques), pour investir en private equity,
- Aux actifs en direct : actions, obligations…
L’entreprise qui ne dispose pas de ressources en interne pour arbitrer ses actifs a tout intérêt à confier la gestion de son portefeuille à des professionnels. On parle de gestion déléguée ou sous-mandat. Cela a bien sûr un coût.
Les produits boursiers représentent très certainement la meilleure option pour dynamiser et diversifier au mieux ses excédents. On peut également investir sur des fonds ISR (Investissement socialement responsable), afin de placer avec un aspect social sans faire une croix sur la rentabilité. Le private equity, quoi que risqué, est aussi une belle option, via les FCPR notamment.
Les produits structurés ont aussi de beaux arguments. Ces FCP confèrent une garantie totale ou partielle en capital à l’échéance. On investit sur une durée connue au départ. Et selon l’évolution du « sous-jacent » (indice, action…), on peut espérer des gains importants, à la fin seulement ou de manière régulière (coupons). On pourra en attendre entre 4 et 7 % par an.
Les entreprises qui y ont droit peuvent aussi ouvrir un contrat de capitalisation. Nous y revenons juste en dessous.
Focus : le contrat de capitalisation pour placer ses excédents de trésorerie
Le contrat de capitalisation n’est pas accessible à toutes les personnes morales. Y ont droit les associations et certaines entreprises (celles qui gèrent un patrimoine notamment). Malheureusement, les sociétés commerciales n’y ont pas accès.
Si votre entreprise peut y prétendre, il s’agit d’une excellente enveloppe pour placer vos excédents de trésorerie. Perspective de rendement, diversification, fiscalité… Ses atouts ne manquent pas.
Le contrat de capitalisation vous donne accès :
- Au fonds euro, support sécurisé et 100 % garanti,
- À un large éventail d’ « unités de compte » : OPCVM, FCP…
Vous pourrez donc arbitrer librement la répartition entre fonds euro et UC. La ventilation de votre contrat correspondra donc parfaitement à vos objectifs, le niveau de risques que vous êtes prêt à accepter…
Niveau rendement, le fonds euro tourne aux alentours de 1 à 1,5 % par an en moyenne. Il ne s’agit donc pas de son principal intérêt. C’est plutôt la garantie en capital (l’absence de risques) qui compte ici. À l’inverse, les unités de compte ne présentent pas de garantie en capital, mais s’agissant de supports financiers, les perspectives de gains sont alléchantes. Vous l’aurez compris, il faudra toutefois investir sur le long terme afin de lisser les risques dans le temps.
Les contrats de capitalisation jouissent en outre d’une fiscalité très privilégiée !
Prenez le temps de comparer. Nombreuses sont les banques, compagnies d’assurance etc. à commercialiser leur(s) contrat(s) de capitalisation. Attention au ticket d’entrée (versement minimum) et aux frais (sur versement et de gestion notamment).
Focus : placer ses excédents de trésorerie en SCPI
Les SCPI, accessibles au sein d’un compte-titres ou d’un contrat de capitalisation, sont un excellent outil de diversification. Si vous avez des excédents de trésorerie à placer, en investir une partie en SCPI est souvent une excellente idée.
Les SCPI (Sociétés Civile de placement immobilier) sont des entités qui investissent dans l’immobilier. En acquérant des parts de ces SCPI, vous investissez vous-même en « pierre-papier ». En contrepartie, vous percevrez des revenus réguliers, générés par les loyers du parc immobilier. Cela peut se faire dans une SCI par exemple.
Grâce à ces supports, vous accédez au marché immobilier sans que votre entreprise n’investisse elle-même dans un bien immobilier. Vous évitez donc tous les tracas liés à l’investissement en direct : trouver le bien, le locataire, travaux etc.
Le ticket d’entrée des SCPI est souvent assez important (quelques milliers d’euros). Et les frais d’entrée sont plutôt élevés (3 à 5 % en moyenne). Pour cette raison, les SCPI sont un investissement moyen voire long terme. Et il ne s’agit pas d’un placement très liquide. Vous pourrez revendre vos parts certes, mais cela pourra prendre du temps.
Niveau rendement, comptez en moyenne entre 3 et 5 % par an, ce qui est très honorable, d’autant que les risques sont assez modérés, en comparaison d’autres fonds (en actions notamment).
Citons aussi les OPCI (Organismes de placement collectif en immobilier), qui ont aussi de jolis arguments à faire valoir. Soumis à des frais d’entrée plus bas (2 à 3 %, contre 5 % en moyenne pour les SCPI), ils sont composés d’une partie d’immobilier et d’une autre de valeurs mobilières. La perspective de rendement qu’offrent les OPCI est donc un peu supérieure, même si le niveau de risques l’est aussi.
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