Il existe différents régimes de retraite complémentaire des personnes qui travaillent pour l’Etat. L’Ircantec est le régime associé aux contractuels de la Fonction Publique, qui évoluent dans les hôpitaux, la fonction publique d’Etat, etc. Au total, plus de trois millions d’actifs sont concernés par ce régime complémentaire. Comment fonctionne-t-il ? Comment y cotiser ? Quels en sont les avantages ? Notre guide.
Qu’est-ce que l’Ircantec ?
L’Ircantec, un des multiples régimes de retraite complémentaire français
Ircantec signifie « Institution de retraite complémentaire des agents non-titulaires de l’État et des collectivités publiques ». Il s’agit donc du régime de retraite complémentaire pour les contractuels de la Fonction Publique.
Ce régime est obligatoire, comme l’est le régime complémentaire des salariés du privé. Cela signifie qu’on ne peut pas choisir de ne pas cotiser. Des cotisations Ircantec sont donc prélevées sur la rémunération de tous ceux qui y sont affiliés. Et on ne peut pas y couper.
Tout comme pour la retraite complémentaire du régime général, la retraite complémentaire Ircantec est un régime à points. Les cotisations versées par les futurs retraités Ircantec sont transformées en points, pendant toute leur carrière. Et au départ en retraite, ces derniers permettent de calculer la pension complémentaire. Celle-ci viendra s’ajouter à la pension de retraite de base.
Le régime Ircantec repose sur un système de répartition. Les actifs cotisent, et cela finance les pensions des retraités. Par opposition, la retraite « supplémentaire » (ou surcomplémentaire) est une retraite par capitalisation. Libre à chacun d’épargner pendant sa période d’activité pour se constituer des revenus additionnels à la retraite.
La retraite par capitalisation peut se faire via plusieurs produits / enveloppes d’épargne. Citons par exemple le PER (Plan épargne retraite), l’assurance-vie, le contrat de capitalisation…
Qui est concerné par l’Ircantec ?
Ircantec concerne les contractuels de la Fonction Publique. Il s’agit des contractuels de la FP :
- D’État,
- Territoriale,
- Hospitalière.
Sont affiliés à l’Ircantec les salariés non titulaires des secteurs publics et parapublics, qu’ils soient cadres ou non. On parle donc de tous ceux qui n’ont pas la qualité de fonctionnaire : contractuels, auxiliaires et vacataires.
Ircantec concerne également les élus tels que les élus locaux, les maires, les conseillers généraux, les députés, les sénateurs…
La RAFP est la caisse complémentaire principale des fonctionnaires.
Quels sont les avantages de l’Ircantec ?
L’Ircantec fonctionne comme un régime complémentaire « classique ». Le fait qu’il repose sur un système à points, et son mode de calcul de la pension apparenté à celui de l’Agirc-Arrco, le rendent très compréhensible pour ceux qui y sont affiliés.
Voici quelques points forts du régime de retraite complémentaire Ircantec :
- Le régime en points, qui est assez simple. Il est facile de connaître sa pension complémentaire future, puisque l’on peut consulter son compte de points en tout temps.
- La majoration du nombre de points Ircantec si vous avez 3 enfants ou plus,
- La possibilité de partir en retraite progressive avec l’Ircantec (si l’on part en retraite progressive pour la retraite de la Sécurité Sociale bien sûr),
- La possibilité d’obtenir une réversion de la pension Ircantec.
Comment est calculée votre retraite complémentaire Ircantec ?
Comme pour le régime complémentaire des salariés du privé, le régime Ircantec est assez simple quand vient le moment de calculer la pension complémentaire. Il suffit de multiplier le nombre de points cumulés au cours de la carrière par la « valeur de service » du point. Cette valeur de service est tout simplement la valeur de liquidation. Et celle que l’on retient, c’est la valeur en cours lors du départ en retraite.
La valeur de liquidation d’un point Ircantec fait l’objet d’une revalorisation régulière. Celle-ci intervient à chaque début d’année (au 1er janvier).
Pour 2025, la valeur de service du point Ircantec est de 0,55553 euros. Si vous comptez partir à la retraite cette année, c’est ce montant qu’il faudra multiplier par le nombre de points acquis. N’oubliez pas que selon votre situation, vous pourrez aussi avoir une décote / surcote.
En réalité, le mode de calcul dépend du nombre de points acquis au cours de la carrière. En effet, certains ne restent pas contractuels de la Fonction Publique toute leur vie. Le nombre de points acquis dans ce régime peut donc être faible. La date de versement de la pension complémentaire Ircantec est aussi impactée par le nombre de points détenus.
Par exemple :
- Si un contractuel a plus de 3000 points Ircantec, il percevra sa pension complémentaire tous les mois.
- Pour celui qui a entre 1000 et 2999 points, la pension sera versée par trimestre.
Il est aussi possible que la pension Ircantec fasse l’objet d’un versement unique dans certains cas (faible nombre de points).
A quel âge peut-on partir à la retraite avec l’Ircantec ?
L’âge légal de départ
Le contractuel de la Fonction Publique a droit à une pension complémentaire à taux plein, s’il a droit à la retraite de base à taux plein. Pour cette dernière, il faut soit :
- Justifier de la durée d’assurance requise (calculée en nombre de trimestres),
- Avoir atteint l’âge du taux plein, c’est-à-dire entre 65 et 67 ans selon l’année de naissance,
- Avoir droit au taux plein pour retraite anticipée, du fait par exemple d’une carrière longue ou sur un critère de pénibilité.
Retraite anticipée et surcote
Si le contractuel affilié à L’Ircantec n’a pas droit à une retraite à taux plein et qu’il souhaite quand même partir, il subira une « décote ». Celle-ci se traduit par une minoration du nombre de points retraite Ircantec accumulés. Le mode de calcul de cette décote est propre au régime.
Dans le cas contraire, un contractuel aura droit à une surcote, et donc à une majoration du nombre de points Ircantec, s’il :
- Continue à travailler alors qu’il bénéficie déjà du taux plein. Dans ce cas, la surcote est de 0,625 % du nombre de points acquis pour chaque trimestre supplémentaire.
- Se voit accorder le droit de continuer à travailler au-delà de la limite d’âge. Dans ce cas, la surcote est encore plus élevée : 0,75 % du nombre de points par trimestre en plus.
Cumul emploi-retraite
Pour bénéficier du cumul emploi-retraite, il faut remplir trois critères :
- La liquidation de toutes les retraites obligatoires (base et complémentaire)
- Avoir atteint l’âge légal
- Bénéficier du taux plein
Dans le cas de l’Ircantec, deux spécificités s’ajoutent pour le dispositif du cumul emploi-retraite :
- Contrairement à d’autres régimes complémentaires, aucun point supplémentaire n’est généré après liquidation, en cas de reprise d’activité relevant de l’Ircantec. Vous pouvez donc retravailler mais cela n’améliore plus votre retraite.
- Si vous continuez une activité relevant du régime complémentaire Ircantec, votre pension correspondant à cette complémentaire ne peut pas être versée.
Exemple : Corinne était contractuelle dans un hôpital public avant la liquidation de ses droits à la retraite. Elle souhaite continuer à travailler quelques jours par semaine dans ce même hôpital en bénéficiant du dispositif du cumul emploi-retraite. Malheureusement, tant qu’elle travaille dans la fonction publique hospitalière, le versement de sa pension Ircantec sera bloqué jusqu’à la cessation complète de son activité.
Comment faire sa demande de retraite complémentaire Ircantec ?
Demander sa retraite complémentaire
La retraite de base se demande. Elle n’est pas automatique. Logique : tout le monde ne part pas à la retraite au même âge et au même moment. C’est la même chose pour la retraite complémentaire. Il faudra donc prendre contact avec Ircantec si vous êtes un contractuel de la Fonction Publique, et que vous souhaitez vous retirer.
La procédure est un peu différente selon l’activité. Si vous êtes un contractuel, la demande se fait en ligne sur votre espace personnel Ircantec, au moins 2 mois avant la date de départ souhaitée.
Pour les praticiens hospitaliers, il faudra entrer en contact avec Ircantec au moins 4 mois avant la date de départ prévue.
Et c’est encore différent pour les élus (cas de figure un peu particulier).
Contacter l’Ircantec
Le plus simple est d’utiliser votre espace personnel retraite Ircantec. C’est notamment là que vous pourrez prendre connaissance de votre compte de points.
Autre option pour les futurs retraités et retraités Ircantec : le téléphone (gratuit). Composez le 0 970 660 660.
Enfin, voici l’adresse d’Ircantec :
24 rue Louis Gain, BP 80 726, 49 939 Angers cedex 9
La date de versement de la pension complémentaire Ircantec dépend du nombre de points acquis. Pour ceux qui ont plus de 3000 points, elle est versée mensuellement. Pour les autres, elle peut par exemple être trimestrielle.
Oui, il est possible, en cas de décès d’un affilié Ircantec, que son conjoint survivant bénéficie d’une réversion de sa pension complémentaire. Des conditions sont toutefois posées. Il faut par exemple que le conjoint survivant ait un certain âge minimum, qu’une durée de mariage minimale soit satisfaite… Et si le nombre de points de l’affilié est inférieur à 300, le paiement de la réversion Ircantec se fera en une fois.
Le régime de retraite complémentaire Ircantec concerne les contractuels de la Fonction Publique. Le système de retraite complémentaire géré par Agirc-Arrco concerne quant à lui les salariés du privé. Il s’agit donc de régimes de retraite complémentaire, mais ils ne s’adressent pas aux mêmes affiliés.
4 réponses à “Tout savoir sur l’Ircantec, la retraite complémentaire publique”
Vous avez une question ?
Un expert vous répondra
Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.
COMMENT SAVOIR SI ON A LE DROIT A L IRCANTEC
Bonjour,
Si vous y avez cotisé, vous y avez droit.
Vous pouvez les contacter.
Bonjour,
J’ai reçu un courrier postal de ma caisse de retraite de L’Ile de France m’indiquant que je n’aurais pas demandé toutes mes retraites et elle me donne votre adresse.
Pourriez vous m »éclairer à ce sujet
Salutations distinguées
Jean-Loup Lefort
Bonjour,
Je vous recommande de contacter l’IRCANTEC directement par téléphone, ou de vous contacter sur votre espace personnel de retraite publique .