Parmi les placements les plus populaires des dernières années, on trouve le PER et le PEA. Tous deux bénéficient d’une fiscalité avantageuses mais, PER et PEA ont chacun leurs spécificités. Pour les épargnants, il n’est pas toujours simple de faire un choix entre ces deux placements. Combien rapporte un PER vs un PEA ? Quel contrat choisir pour préparer la retraite ? Comment choisir entre PER et PEA ? Nous vous expliquons tout ce que vous devez savoir sur le Plan épargne retraite et le Plan épargne par actions.
Sommaire
PER vs PEA : notre comparatif
PER | PEA | |
Accessibilité | Aucune condition d’âge ou d’activité professionnel | Majorité obligatoire (18 ans en France) |
Supports | – Fonds en euros – Unité de compte | – titres – actions mobilières |
Possibilité d’en détenir plusieurs | Oui | Non, un par personne dans la limite de deux maximum par foyer fiscal |
Plafond | Aucun | 150 000€ de versements |
Disponibilité de l’épargne | Bloquée jusqu’à la retraite (sauf exceptions) | – Avant 5 ans : tout retrait entraîne la fermeture du PEA – Après 5 ans : autant que vous le souhaitez |
Sécurité du capital | – Sur le fond en euros, le capital est sécurisé – Sur les unités de compte, il existe un risque de perte | Aucunes garanties, certain placements sont plus risqués que d’autres |
Transmission | Si le PER est ouvert auprès d’une compagnie d’assurance, possibilité de désigner des bénéficiaires | Pas de transmission, le compte est clôturé ; intégration des fonds à la succession |
Sortie en capital | Possible (sauf pour le PERo) | Possible |
Sortie en rente | Obligatoire pour le PERoOptionnelle pour les autres PER | Possible : vous ne pourrez plus effectuer de versement |
Fiscalité | Déduction des versements de votre assiette fiscale | Exonération d’impôt sur les retraits (sous conditions) |
PER et PEA : des fonctionnements différents
Le PER et le PEA permettent tous les deux d’épargner et d’investir tout en bénéficiant d’une fiscalité intéressante. Il s’agit cependant de deux produits bien différents, avec des modes de fonctionnement distincts.
Comment fonctionne le PER ?
Créée par la Loi Pacte en 2019, le Plan Épargne Retraite, ou PER, permet d’épargner afin de se constituer un complément de revenu en vue de la retraite. Il peut être alimenté librement, par des versements ponctuels ou programmés du montant de votre choix. Les versements effectués sur un PER permettent d’obtenir un avantage fiscal, car ils sont déductibles de votre revenu imposable. Les fonds placés sur un PER restent en principe bloqués jusqu’à l’âge de la retraite, même si la loi prévoit quelques exceptions. Il est notamment possible de débloquer un PER avant l’échéance en cas d’accident de la vie, ou pour acquérir sa résidence principale. Une fois à la retraite, la sortie du PER peut se faire en rente viagère, en capital, ou en combinant les deux.
Avec un PER, vous aurez accès à deux types de supports d’investissement :
- Un fonds en euros : Il s’agit d’un support sécurisé et garanti. Le capital investi est ainsi intégralement garanti par l’assureur. Il génère des intérêts compris entre 0,90 et 2% par an net de frais en moyenne.
- Des unités de compte (UC): Ces supports ne sont pas garantis, et ils présentent un risque de perte en capital. En contrepartie, ils permettent d’espérer des gains beaucoup plus importants. Il peut s’agir de titres en direct (actions, obligations) ou bien de fonds déjà diversifiés, comme des OPCVM ou des trackers.
Comment fonctionne le PEA ?
Le PEA, ou Plan d’épargne en actions, est une enveloppe fiscale réglementée, créée pour inciter les français à investir sur les marchés européens. Comme le compte-titres, il s’agit d’un portefeuille permettant d’acquérir et de loger des titres et valeurs mobilières. Il se compose d’un compte espèce alimenté en numéraire, qui servira à investir et à recevoir les revenus et plus-values, et d’un compte-titres, sur lequel sont inscrits vos titres et valeurs mobilières. Les gains du PEA ne sont imposés qu’en cas de retrait, et ils sont exonérés d’impôt sur le revenu après 5 ans de détention.
Le PEA permet d’investir sur une vaste gamme d’actifs français et européens. Les titres éligibles au PEA doivent ainsi appartenir à l’un des deux catégories suivantes :
- Actions, certificats d’investissements ou parts de SARL d’entreprises de l’Union européenne, d’Islande, de Norvège ou du Lichtenstein.
- Parts de fonds de placement collectifs diversifiés (OPCVM, SICAV, ETF…) investis à 75% en titres d’entreprises européennes. Certains trackers (ou ETF) éligibles permettent cependant de répliquer les performances d’indices étrangers ou mondiaux.
PER vs PEA : quelle fiscalité ?
PER et PEA permettent tous deux de profiter d’un cadre fiscal avantageux. Dans le cadre d’un PER, vous pourrez déduire vos versements de votre assiette fiscale, et ainsi faire baisser le montant de votre impôt. Pour le PEA, c’est la fiscalité à la sortie qui est intéressante. En effet, les gains sont exonérés d’impôt en cas de retrait, à certaines conditions.
La fiscalité du PER : un avantage à l’entrée
Les versements effectués sur votre PER sont déductibles de votre assiette fiscale. En faisant baisser votre revenu imposable, vous pourrez donc réaliser une économie sur le paiement de votre impôt. La déduction n’est cependant possible que dans les limites d’un plafond qui dépend de votre statut professionnel.
Si vous êtes salarié, fonctionnaire ou assimilé, vos versements sont déductibles dans la limite du plus élevé de ces deux plafonds :
- 10% des revenus professionnels de N-1, nets de cotisations sociales et de frais professionnels dans la limite de 8 PASS, soit 37 094,40 € de déduction maximale pour les versements réalisés en 2024.
- 10 % du PASS N-1, soit 4 399,20 € en 2024. Si vous ne percevez pas de revenus professionnels, c’est ce plafond qui s’applique par défaut.
Si vous êtes travailleur non salarié (TNS), le plafond applicable est le plus élevé de ces deux montants :
- 10 % des bénéfices imposables de 2024, dans la limite de 375 936 € + 15% des bénéfices imposables compris entre 1 et 8 PASS, donc entre 46 368 € et 375 936 €.
- 4 399,20 € + 15% de votre bénéfice imposable compris entre 1 et 8 PASS.
Le plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS), utilisé pour calculer le plafond de déductibilité de certains produits d’épargne et d’assurance, a été fixé à 46 368 € pour 2024.
La déduction fiscale à l’entrée du PER est particulièrement avantageuse pour les contribuables fortement imposés. Si vous êtes peu ou pas imposé, il pourra au contraire s’avérer préférable de renoncer à déduire vos versements, afin de bénéficier d’une fiscalité plus douce à la sortie.
PEA : une fiscalité avantageuse sur la durée de vie du contrat et les retraits
Avec le PEA, l’avantage réside dans la possibilité de retirer les fonds avec une exonération d’impôts. La fiscalité du PEA sur les gains retirés dépendra alors de la durée de détention.
En cas de retrait avant 5 ans de détention : Les intérêts et plus-values sont assujettis au prélèvement forfaitaire unique (PFU), au taux de 30%, dont 12,8% d’impôt sur le revenu et 17,2% de prélèvements sociaux. Par ailleurs, le retrait entraîne la clôture du PEA, sauf dans certains cas exceptionnels.
En cas de retrait après 5 ans de détention : Les gains (intérêts et plus-values) sont entièrement exonérés d’impôt sur le revenu. En revanche, ils restent soumis aux prélèvements sociaux de 17,2%. Le retrait après 5 ans n’entraîne pas la clôture du Plan, et il reste possible d’effectuer des versements par la suite.
Durée de détention | Conséquences en cas de retrait | Fiscalité sur les gains |
---|---|---|
Moins de 5 ans | Clôture du contrat | Prélèvement forfaitaire unique de 30% (12,8% d’impôt sur le revenu + 17,2% de prélèvements sociaux) |
Plus de 5 ans | Le PEA reste ouvert et vous pouvez effectuer de nouveaux versements | Prélèvements sociaux de 17,2% |
L’avantage du PEA réside aussi dans l’absence de fiscalité sur les plus-values latentes, vous pouvez faire fructifier votre épargne sans avoir à passer par la case impôts à chaque arbitrage.
Quels sont les frais de ces deux plans d’épargne ?
Qui dit contrat d’épargne dit “frais”. Le PER comme le PEA ne font pas exception. Chacun a des frais qui lui sont propres, et qui peuvent impacter de manière significative le rendement du placement si ces frais sont trop élevés.
Les frais du PER
Les principaux frais du PER sont au nombre de six :
- Les frais d’adhésion : peu d’organismes demandent de payer au moment de l’adhésion. Ils sont généralement entre 20 € et 80 €
- Les frais sur versement : prélevés à chaque versement sur votre PER, ils sont maximum de 5 %. Chez beaucoup d’assureurs, ces frais tendent vers zéro.
- Les frais de gestion, généralement compris entre 0,60 % et 1,50 %
- Les frais d’arbitrage, appliqués à chaque changement de support d’investissement, sont généralement compris entre 0 et 2 %. Comme les frais de versement, les frais d’arbitrage sont souvent inexistants ou proches de zéro.
- Les frais d’arrérage sont compris entre 0 et 3 %. Ils s’appliquent en cas de sortie en rente et sont directement prélevés sur son montant
Les frais du PEA
Les principaux frais du PEA sont au nombre de quatre :
- Les frais de transaction, qui correspondent à un pourcentage prélevé à chaque achat ou vente
- les droits de garde, dont le montant varie en fonction du portefeuille
- les frais de tenue de compte
- Les frais de transfert, à payer en cas de changement d’établissement
PER ou PEA : notre avis
Le PER, le contrat pour préparer sa retraite
Si votre objectif principal est d’épargner pour la retraite, le PER s’avérera souvent plus intéressant que le PEA. En effet, il vous permettra de sécuriser votre épargne retraite, tout en défiscalisant grâce à la déduction à l’entrée. Il y a également des avantages à opter pour le PEA, à condition d’employer une stratégie d’investissement adaptée.
Le PER est taillé pour la préparation de la retraite sur le long terme. En plus des unités de compte pour diversifier vos investissements, vous aurez accès à un fonds en euro, qui vous permettra de sécuriser votre épargne progressivement. Par ailleurs, le PER a bénéficié de plusieurs assouplissements par rapport aux anciens produits d’épargne retraite. Vous pourrez notamment sortir intégralement sous forme de capital, débloquer votre contrat pour acquérir une résidence principale et en passant par un professionnel, vous pourrez obtenir un contrat peu chargé en frais. Mais l’atout principal du PER reste sa fiscalité très avantageuse, qui le rend incontournable pour les contribuables fortement imposés.
Quant au PEA, c’est un produit bancaire, qui présente un risque de perte en capital. Par conséquent, mettre le PEA au cœur de votre stratégie d’épargne en vue de la retraite peut présenter des incertitudes. En cas de forte baisse des marchés boursiers à l’approche de la retraite, vous pourriez par exemple avoir de très mauvaises surprises. En outre, vous ne pourrez y verser que 150 000 €, alors qu’il n’y a pas de plafond de versement sur un PER. Si vous optez pour le PEA afin de préparer la retraite, nous vous conseillons d’adopter une stratégie passive, en investissant sur des trackers, ou ETF. Ce sont des fonds indiciels, qui ont la particularité de répliquer un indice boursier, comme le CAC 40. Peu chargés en frais, ils s’avèrent plus performants que les fonds actifs sur le long terme dans 90% des cas.
Le PEA, un atout investissement
Si votre objectif est de rechercher la performance pour vos investissements tout en bénéficiant d’un contrat flexible, le PEA pourra s’imposer comme un choix plus judicieux que le PER. En effet, même si ce dernier est moins rigide que ses prédécesseurs, le principe reste de bloquer les fonds jusqu’à la retraite. De plus, malgré la gamme variée de supports en unités de compte proposés dans un bon PER, le choix d’actifs sera toujours plus limité que dans un PEA.
A l’inverse, le PEA est un contrat flexible, car après 5 ans de détention, vous pourrez retirer vos gains à tout moment avec une fiscalité très intéressante. Votre PEA vous permettra ainsi d’investir et d’épargner pour toutes sortes d’objectifs à plus ou moins long terme. Avec un PEA, vous aurez de plus accès à plusieurs milliers d’actions d’entreprises européennes et de fonds éligibles. Certains trackers offrent même la possibilité d’investir hors de l’Europe, par exemple sur les marchés mondiaux ou asiatiques. Le PEA s’impose donc comme un indispensable pour les investisseurs qui souhaitent profiter d’un cadre fiscal avantageux pour élargir leurs perspectives d’investissement.
Même si vous n’envisagez pas d’investir via un PEA dans l’immédiat, nous vous conseillons tout de même d’en ouvrir un pour « prendre date ». En effet, après 5 ans de détention de votre PEA, les gains (mêmes issus de nouveaux versements) seront définitivement exonérés de l’impôt sur le revenu. Et si vous vous posez d’autres questions, n’hésitez pas à aller consulter notre FAQ sur le PER !
Dans quelle banque ouvrir un pea?
Bonjour,
Vous pouvez utiliser notre comparateur de PEA pour vous aider à choisir.
Nous avons une préférence pour les offres de Fortuneo et de Bourse Direct.