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Le guide de la retraite des infirmiers

Benoît Fruchard

Posté par

Benoît Fruchard

Mis à jour le

06 octobre 2025

Sommaire

    Salariés du privé, fonctionnaires hospitaliers ou professionnels libéraux, les infirmiers ne relèvent pas tous des mêmes régimes de retraite. Cette diversité de statuts implique des droits, des règles de calcul, des niveaux de pension et des âges de départ différents, parfois méconnus des professionnels eux-mêmes. Pour tout comprendre, nous vous proposons un tour des différents statuts, adapté à chaque catégorie d’infirmier.

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    La retraite des infirmiers libéraux

    Petit rappel, quel est le régime de retraite des infirmiers ?

    Les infirmiers et infirmières libéraux relèvent de la CNAVPL (Caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales) pour la retraite de base, mais vous dépendez spécifiquement de la Carpimko, qui gère à la fois le régime de base, le régime complémentaire, et le régime des auxiliaires médicaux conventionnés (ASV) .

    • Le régime de base (CNAVPL, gérée par la Carpimko) fonctionne selon un système de points acquis via vos cotisations, avec valeur du point ajustée chaque année 
    • Le régime complémentaire (Carpimko) est également basé sur des points, avec une répartition entre une part forfaitaire et une part proportionnelle selon les revenus 
    • L’ASV (Allocation Supplémentaire de Vieillesse) est un régime complémentaire spécifique pour les auxiliaires médicaux conventionnés, également calculé par points

    Comment est calculée la pension ?

    Le régime de base repose sur un système de points :

    • Chaque année, des points sont attribués selon vos cotisations.
    • À la liquidation, le nombre total de points est multiplié par la valeur du point pour déterminer votre pension.
    • Une décote s’applique si vous n’avez pas atteint le nombre de trimestres requis (entre 167 et 172, selon votre année de naissance), avec un taux de 1,25 % par trimestre manquant, ou une surcote de 0,75 % par trimestre supplémentaire, dans certaines conditions

    La retraite des infirmiers hospitaliers

    Quel régime de retraite pour les infirmiers hospitaliers ?

    Les infirmiers titulaires relevant de la fonction publique hospitalière sont affiliés à deux régimes complémentaires :

    • La retraite de base gérée par la CNRACL (Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales). Celle-ci couvre les trimestres validés et applique un système en annuités basé sur le traitement indiciaire perçu. 
    • La retraite complémentaire via la RAFP (Retraite Additionnelle de la Fonction Publique), instaurée en 2005 pour intégrer les primes et indemnités non prises en compte par la CNRACL. Ce régime fonctionne sur un mode par points, avec une assiette de cotisation plafonnée à 20 % du traitement indiciaire brut, répartie à parts égales entre l’agent et l’employeur

    Comment est calculée la pension ?

    Le régime complémentaire convertit les cotisations en points, puis les points accumulés sont convertis en prestation au moment du départ à la retraite :

    • Pour moins de 4 600 points : versement d’un capital unique
    • Entre 4 600 et 5 124 points : capital fractionné (une première part à la mise en retraite, le solde dans les mois suivants).
    • À partir de 5 125 points : versement d’une rente mensuelle, dont le montant est calculé ainsi :

    Rente annuelle brute = Nombre de points × valeur de service du point × coefficient de majoration lié à l’âge

    Les valeurs de service du point, les coefficients de conversion ou de majoration, varient selon l’âge du demandeur à la retraite (par exemple, 1,08 de majoration à 64 ans).

    Un exemple concret de versement en capital illustre bien ces mécanismes : 4 400 points à 63 ans donnent un capital de 6 741,35 € en 2025.

    La retraite des infirmiers salariés

    Quel régime de retraite ?

    Les infirmiers salariés du secteur privé (cliniques, EHPAD, associations, centres de soins, etc.) sont affiliés au régime général de la Sécurité sociale pour leur retraite de base, géré par la CNAV (ou la CARSAT en région). Elle se calcule selon les 25 meilleures années de salaire.

    Ils cotisent également à la retraite complémentaire Agirc-Arrco, comme tous les salariés du secteur privé. Celle-ci repose sur un système de points acquis tout au long de la carrière.

    Comment est calculée la pension ?

    La retraite de base est calculée sur la base des 25 meilleures années de salaire brut, revalorisé selon l’inflation. Le montant dépend de trois facteurs :

    • le salaire annuel moyen sur ces 25 années,
    • le taux de liquidation, pouvant aller jusqu’à 50 %,
    • la durée d’assurance validée, exprimée en trimestres.

    Pour obtenir une retraite à taux plein, un infirmier né après 1973 doit justifier de 172 trimestres. En cas de trimestres manquants, une décote s’applique.

    La retraite complémentaire Agirc-Arrco est calculée sur la base des points de retraite acquis. Chaque mois, une partie du salaire brut est prélevée et convertie en points selon la valeur d’achat du point. À la retraite, le nombre total de points est multiplié par la valeur de service du point (1,4386 € en 2025) pour déterminer le montant annuel de pension complémentaire. Ce système permet de refléter plus directement le niveau de revenus et la durée de cotisation.

    Comment optimiser sa retraite d’infirmier ?

    La capitalisation

    Les régimes obligatoires (base et complémentaire) des infirmiers offrent souvent une pension insuffisante pour maintenir son niveau de vie. Compléter sa retraite par des solutions de capitalisation individuelle (comme un PER ou une assurance vie) permet de se constituer un revenu complémentaire, maîtrisé et sécurisé dans le temps. Contrairement aux régimes par répartition, la capitalisation repose sur les efforts d’épargne personnelle, les rendements du placement, et la liberté de choix du support.

    Ces solutions sont souples, fiscalement intéressantes (notamment avec le PER), et transmissibles en cas de décès, ce qui n’est pas le cas de la plupart des régimes obligatoires. Elles permettent aussi d’anticiper une retraite partielle, une baisse d’activité ou un projet personnel à long terme. La capitalisation offre donc aux infirmiers un levier indispensable pour sécuriser leur avenir financier.

    Le cumul emploi-retraite

    Le cumul emploi-retraite permet de percevoir à la fois une pension de retraite et un revenu professionnel, que l’on soit ancien salarié, hospitalier ou libéral. Un infirmier peut tout à fait reprendre une activité après son départ en retraite, sous certaines conditions. Pour en bénéficier, il faut avoir atteint l’âge légal de départ à la retraite et remplir les conditions du taux plein (trimestres requis validés). À défaut, le cumul reste possible, mais les revenus issus de la nouvelle activité sont plafonnés et la pension peut être partiellement suspendue. 

    Depuis 2023, un nouveau dispositif permet aussi de valider des droits à retraite supplémentaires via une retraite progressive ou un cumul emploi-retraite créateur de droits, notamment pour les libéraux. Ce cumul peut représenter un levier intéressant pour augmenter ses revenus, compléter une pension modeste, ou maintenir un lien avec le métier.

    Le rachat de trimestres et la surcote

    Les infirmiers qui souhaitent améliorer le montant de leur future retraite peuvent également envisager un rachat de trimestres ou bénéficier d’une surcote. Le rachat de trimestres permet de compenser des années incomplètes (études supérieures non validées, années à faible activité) afin d’atteindre plus rapidement le taux plein. Cette opération est cependant coûteuse et sans garantie de rentabilité réelle. Elle doit donc être mûrement réfléchie, notamment selon l’âge, la situation fiscale et la capacité d’épargne.

    La surcote, à l’inverse, est automatique si vous continuez à travailler au-delà de l’âge du taux plein (67 ans ou dès que vous avez tous vos trimestres). Chaque trimestre supplémentaire ouvre droit à une majoration de 1,25 % du montant brut annuel de la retraite de base. C’est une option souvent plus simple et plus sûre pour améliorer sa pension, surtout si l’on souhaite continuer à exercer quelques années de plus.

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    L'auteur
    Photo Benoît Fruchard

    Benoît Fruchard

    Fondateur de Cleerly - Conseiller en gestion de patrimoine

    Benoît Fruchard est passionné de finances personnelles depuis son plus jeune âge. Après une licence d'économie à l'Université de Nantes puis un Master à l'Université de Bordeaux, il rentre en école de commerce à Rouen. Il a travaillé 2 ans au sein de la BNP Paribas puis 5 ans chez un courtier en ligne. En 2021, il a créé Cleerly, un cabinet en gestion de patrimoine et un site pour démocratiser les finances personnelles... en savoir plus

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