Très populaire auprès des épargnants depuis de nombreuses années, l’assurance vie a enregistré une collecte record en 2021. Et pour cause, l’assurance vie dispose de nombreux atouts : une fiscalité avantageuse, des perspectives de performance satisfaisantes, et la possibilité de sécuriser son capital. Comme tout placement, l’assurance vie comporte néanmoins des risques, et il est important de les connaitre.
L’assurance vie est-elle en danger ? Quel avenir pour les fonds en euros ? Faut-il souscrire une assurance vie en 2022 ? Nous faisons le point.
Voici le comparatif des principaux contrats et les points-clés pour choisir l’assurance-vie
Sommaire
Faut-il craindre pour les assurances vie en 2022 ?
Depuis plusieurs années, l’assurance vie se maintient parmi les placements préférés des français, qui sont quelques 38 millions à en détenir une. Au total, l’encours de l’assurance vie s’élève ainsi à 1 876 milliards d’euros. Depuis le début de la crise sanitaire, certains évènements ont pourtant suscité l’inquiétude des épargnants et des observateurs.
En mars et avril 2020, au plus fort de la pandémie, les français ont retiré 4,3 milliards d’euros de leurs contrats. Il s’agissait de la décollecte la plus importante enregistrée depuis 2011. Celle-ci s’explique notamment par le rendement négatif des fonds euros au mois de mars, et par un effondrement des bourses qui a fait craindre une grave crise financière. Plus encore, dans un contexte de pandémie mondiale, les épargnants souhaitaient avoir accès le plus facilement possible à leurs économies. Ils ont ainsi été nombreux à retirer leur argent pour le placer sur des livrets d’épargne ou un compte-courant, plus liquides que l’assurance vie. De fait, bien que les fonds investis sur une assurance vie ne soient jamais bloqués, le délai pour les récupérer peut atteindre 2 mois.
Dès la reprise de l’économie, les versements sur l’assurance vie ont connu un léger rebond, même si l’année 2020 s’est achevée avec une décollecte nette de 6,5 milliards d’euros. A l’inverse, 2021 a été une année record pour l’assurance vie. Les épargnants y ont ainsi versé 151,1 milliards d’euros, et la collecte nette atteint 23,7 milliards d’euros. Le retour massif des français vers l’assurance vie démontre ainsi que ces derniers restent fidèles à leur placement favori. Il n’y a donc pas lieu de craindre pour l’avenir de l’assurance vie, d’autant que l’année 2022 s’annonce prometteuse. Pour autant, certains indicateurs invitent à la vigilance.
Baisse des rendements de l’assurance vie : le fonds euros en danger ?
Ce n’est plus un secret pour personne, le rendement des fonds euros est en baisse constante depuis plusieurs années. Dès lors, on peut s’interroger sur le futur des fonds euro, mais aussi sur les stratégies à adopter pour maintenir la performance de son épargne.
Pourquoi le rendement des fonds euros baisse-t-il ?
Depuis plusieurs années, on assite à un recul continu du rendement des fonds en euro. De 4,5% en moyenne en 2003, il est ainsi passé à 2,3% en 2015, puis à 1,30% en 2020. Pour 2021, le rendement moyen est estimé à 1,10%, même si ce chiffre cache d’importantes disparités : certains fonds ont encore rapporté entre 1,5 et 2% aux épargnants, tandis que d’autres sont tombés sous la barre des 1%.
Cette baisse s’explique par la composition des fonds en euros et le contexte des taux d’emprunt bas. Afin de garantir le capital, les fonds euros comprennent 80 à 85% d’obligations en moyenne. Il s’agit notamment d’obligations d’Etats de la zone euro et d’entreprises européennes, qui empruntent à un taux beaucoup plus bas qu’il y a 15 ou 20 ans. A mesure que les obligations plus anciennes (et plus rémunératrices) arrivent à maturité, elles sont ainsi remplacées dans le portefeuille des compagnies d’assurance par des obligations dont le taux est plus faible. Mécaniquement, le rendement du portefeuille obligataire des assurances baisse, ce qui se traduit par une érosion de la performance des fonds euro.
Quelles sont les risques liés à la baisse du rendement des fonds euro ?
La conséquence la plus évidente de la chute du rendement des fonds en euros est une perte de rémunération pour les épargnants. La grande popularité du fonds euro tenait à deux atouts : il était à la fois sécurisé et rémunérateur. S’il s’agit toujours aujourd’hui du placement sans risque par excellence, il est bien loin de sa performance d’antan. Pour doubler votre capital, il ne fallait par exemple « que » 18 ans avec un rendement annuel de 4%, contre près de 72 ans si votre épargne ne rapporte qu’1% par an.
En 2022, le risque de perdre de l’argent sur un fonds euro devient réel, même si les rendements restent positifs. En effet, ces derniers ne suffisent plus à couvrir le niveau de l’inflation, qui a atteint 2,8% en 2021. Votre rendement « réel » est donc négatif, dans la mesure où votre épargne perd de la valeur. Par ailleurs, certains assureurs ont modifié les conditions générales de leurs contrats. Désormais, le capital est garanti brut de frais, et non plus net de frais. Concrètement, si les frais de gestion s’élèvent à 1% par an et que le rendement ne se monte qu’à 0,8%, vous courrez le risque de perdre 0,2% de votre épargne. Dans les faits, l’hypothèse d’un rendement négatif sur plusieurs années devient donc envisageable.
De plus, la baisse des taux obligataires pourrait aboutir à une fragilisation de la santé financière des compagnies d’assurance. Si la situation persiste, le risque est de voir les compagnies d’assurances puiser dans leurs fonds propres. Conscients de cette éventualité, les pouvoirs publics ont pris des mesures drastiques visant à maintenir la solvabilité des assureurs. Il n’y a donc pas lieu de s’alarmer, mais l’avenir des fonds euros classiques semble peu réjouissant.
Comment réagir à la baisse du rendement des fonds euro ?
Sur le marché très concurrentiel de l’assurance vie, les compagnies rivalisent pour continuer à proposer des contrats attractifs. Certains d’entre elles ont donc créé des fonds euros « alternatifs », en principe plus rémunérateurs.
Dans cette catégorie, on trouve les fonds en euros dynamiques. Ces derniers contiennent moins d’obligations (de l’ordre de 70%), et plus d’actions et d’immobilier. Il existe également des fonds euro immobiliers, qui contiennent jusqu’à 30% d’actifs immobiliers en portefeuille. Certains assureurs vont plus loin, et proposent des fonds euro nouvelle génération. Ils sont censés servir un rendement plus important, en contrepartie d’une diminution de la garantie du capital, qui n’est que de 98%. Bien souvent, l’accès aux fonds euros alternatifs est conditionné à l’investissement d’une partie du capital sur des supports en unités de compte.
Si vous êtes prêt à bloquer votre épargne pendant plusieurs années, vous pouvez également envisager d’investir sur un fonds euro-croissance.Ces derniers n’offrent de garantie du capital qu’à l’échéance choisie par l’épargnant, entre 8 et 40 ans. L’assureur n’a donc pas à servir un rendement annuel positif, ou à maintenir la garantie du capital à tout moment. Il dispose donc d’une marge de manœuvre plus importante pour viser davantage de performance. Pour l’heure, les résultats de ces fonds semblent cependant mitigés, et il nous paraît préférable de ne pas se précipiter.
Qu’il soit classique ou alternatif, tout miser sur le fonds euro ne semble plus être un bonne stratégie en 2022. Pour faire face à la baisse des rendements et éviter de voir la valeur de votre épargne diminuer, vous aurez donc tout intérêt à diversifier votre allocation. Pour cela, il est impératif d’avoir accès à une gamme étendue de supports en unités de compte. Au moment de choisir votre contrat, soyez donc particulièrement exigeant sur ce point.
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Les risques liés aux unités de compte
Pour compenser la baisse du rendement des fonds euro, de nombreux épargnants se sont déjà tournés vers les supports en unités de compte (UC) plus rémunérateurs, mais qui n’offrent pas de garantie du capital. Par ailleurs, les compagnies d’assurances tendent à prendre des mesures pour inciter les épargnants à investir sur les unités de compte. Certains contrats d’assurance vie proposent ainsi un bonus sur le rendement du fonds en euro, à condition qu’une partie de l’épargne soit placée sur des supports en UC. D’autres vont même plus loin, et imposent un investissement minimum de 20 à 50% en unités de compte pour accéder au fonds euro.
Si diversifier votre allocation est a priori une bonne chose (et même une nécessité), il ne faut pas perdre de vue que placer votre épargne sur des supports en UC vous expose à un risque de perte en capital, car ces derniers sont soumis aux fluctuations du marché. Les supports en unités de compte incluent cependant une large variété d’actifs : actions, obligations, OPCVM, ETF, ou encore immobilier avec des SCPI. En fonction des supports choisis, le niveau de risque pourra ainsi varier de manière considérable, car certains actifs sont plus volatiles que d’autres.
Pour maitriser au mieux les risques liés aux unités de compte (et optimiser la performance de votre contrat), la clé reste de sélectionner des actifs adaptés à votre appétence au risque et à votre horizon de placement idéal. Pour cela, n’hésitez pas à faire appel à un professionnel, qui vous aidera à définir une stratégie. Vous pourrez également lui déléguer la gestion de votre allocation, en optant pour la gestion sous mandat, ou gestion pilotée. Si vous préférez gérer vos avoirs vous-même, assurez vous de choisir un contrat accessible en ligne, afin de réaliser vos arbitrages facilement.
Assurance vie : danger en cas de faillite des assureurs
Dans le cadre d’un contrat d’assurance vie, la sécurité de l’épargne repose sur une compagnie d’assurance. En cas de faillite, cette dernière ne serait plus en respecter ses engagements vis-à-vis des épargnants. On parle alors de risque de solvabilité de l’assureur.
Pour minimiser ce risque, vous avez tout intérêt à vous renseigner en amont sur la solidité financière de la compagnie auprès de laquelle vous envisagez de souscrire votre assurance vie. Il faut néanmoins souligner que les risques de faillite pour grosses compagnies d’assurance sont extrêmement faibles. En effet, le secteur est soumis à des normes de surveillance strictes, renforcées plusieurs fois depuis la crise de 2008. Par ailleurs, la directive européenne Solvabilité 2 impose aux compagnies d’assurance plusieurs mesures de précaution. Elle exige notamment que ces dernières disposent des fonds propres nécessaires pour couvrir leurs engagements, y compris dans des situations de crise.
En cas de faillite ou de défaillance de l’assureur, sachez également que l’Etat garantit les fonds placés sur un contrat d’assurance vie à hauteur de 70 000€ par client et par compagnie. Pour les épargnants les plus inquiets, la solution pourra ainsi consister à souscrire plusieurs contrats auprès d’établissements différents.
Assurance vie bloquée par l’état : est-ce possible ?
Entrée en vigueur en 2016, la Loi Sapin 2 introduit la possibilité de limiter temporairement le retrait des fonds placés sur une assurance vie. Cette mesure n’a pas manqué de faire polémique, puisqu’elle remet en question l’un des grands atouts du placement en assurance vie, à savoir sa liquidité. Le blocage ne peut cependant intervenir que dans des circonstances exceptionnelles, lorsque l’assureur court un risque de faillite.
C’est alors le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), rattaché à Bercy, qui a le pouvoir de décider la mise en place de restrictions. Il peut notamment :
- Suspendre ou limiter les retraits sur les contrats d’assurance vie
- Restreindre les possibilités d’effectuer des versements sur le fonds euro
- Suspendre la distribution de dividendes.
Le blocage temporaire est décidé pour 3 mois renouvelables une fois, soit 6 mois consécutifs au maximum.
Si l’éventualité du blocage des fonds peut à juste titre susciter l’inquiétude, il s’agit en réalité d’une mesure protectrice. En effet, en cas de grave crise financière, les épargnants pourraient être tentés de retirer massivement leurs avoirs. Les compagnies d’assurance ne disposeraient alors pas des liquidités nécessaires, et devraient vendre les obligations et titres financiers investis. Mécaniquement, cela ferait baisser leur valeur, et exposerait l’assureur à un risque de faillite. La possibilité de limiter temporairement les retraits vise donc avant tout à sauvegarder la valeur des contrats d’assurance vie et la stabilité du secteur.
Pourquoi l’assurance vie reste un placement incontournable en 2022 ?
S’il semble légitime de s’inquiéter pour l’avenir de l’assurance vie, force est de constater que celle-ci n’a pas dit son dernier mot ! Et pour cause, aucune autre enveloppe n’offre les mêmes avantages que l’assurance vie, qui reste le placement polyvalent et flexible par excellence. Même s’il est en baisse continue, le rendement moyen des fonds euro est par ailleurs supérieur à celui des autres placement sans risque. Pour sécuriser une partie de votre épargne, il s’agit donc toujours de la meilleure option.
Si l’assurance vie est aussi populaire, c’est également en raison de son cadre fiscal. Après 8 ans, celui-ci devient très avantageux. Vous pourrez notamment retirer une partie de vos gains chaque année sans aucune fiscalité. Le montant de l’abattement s’élève à 4 600 € pour un célibataire, et 9 200 € pour un couple. Au delà, le taux d’imposition reste préférentiel : 7,5% d’impôt sur le revenu, et 17,2% de prélèvements sociaux. De plus, l’assurance vie est l’un des outils les plus efficace pour transmettre un capital en cas de décès, car le bénéficiaire est exonéré de droits de succession.
Pour continuer à profiter au maximum des atouts de l’assurance vie, il est cependant impératif d’adapter sa stratégie d’investissement. En 2022, il n’est plus judicieux de tout miser sur le fonds euro. Les épargnants français semblent de plus en plus nombreux à le comprendre : la collecte sur les unités de compte a atteint un niveau record en 2021, avec 42,4 milliards d’euros versés. Plus que jamais, il devient indispensable de disposer d’un contrat de qualité, peu chargé en frais, et qui propose une sélection étoffée de supports en unités de compte. Si ça n’est pas le cas du votre, il pourra s’avérer judicieux d’en changer, ou bien d’en ouvrir un second.
Voici le comparatif des principaux contrats et les points-clés pour choisir l’assurance-vie