En France, la fiscalité est assez lourde. Heureusement, il existe de nombreuses solutions et bonnes pratiques pour réduire son impôt. Et celles-ci ne sont pas seulement réservées aux plus « gros » contribuables. Toute une palette de solutions légales et simples à mettre en place existe. Comment optimiser son impôt ? Qu’est-ce qui change en 2025 ? Comment choisir entre placement financier et investissement dans l’immobilier pour optimiser sa fiscalité ? On vous dit tout et on vous donne des exemples des meilleures optimisations fiscales !
Sommaire
L’optimisation fiscale : qu’est-ce que c’est ?
Définir l’optimisation fiscale
L’optimisation fiscale est un ensemble de techniques pour payer moins d’impôts. La volonté de réduire l’impôt concerne donc souvent les foyers les plus lourdement imposés, mais pas seulement !
Avant d’étudier les solutions d’optimisation fiscale, il est important de bien distinguer :
- La réduction d’impôt : il s’agit ici d’une réduction du montant de l’impôt à payer (si vous faites un don à une association par exemple),
- La déduction d’impôt : elle minore le montant des revenus pris en compte pour le calcul de l’impôt (si vous versez une pension à un ex-époux par exemple),
- Le crédit d’impôt : il fonctionne comme une réduction, mais il peut donner lieu à un remboursement. Dans quels cas ? Tout simplement lorsque le crédit d’impôt excède l’impôt qui aurait dû être payé.
Selon la technique d’optimisation fiscalisée, on peut donc se retrouver avec une réduction, une déduction ou un crédit d’impôt.
Il est souvent intéressant de faire appel à un expert-comptable pour son optimisation fiscale de particulier. Il est aussi possible de passer par un conseiller en gestion de patrimoine. L’optimisation fiscale du particulier n’est pas une matière évidente en France : des conseils avisés sont toujours bons à prendre !
Qu’est-ce qui différencie l’optimisation de l’évasion fiscale ?
L’optimisation fiscale utilise des moyens légaux pour réduire le montant de l’impôt, par le biais des différents avantages précédemment cités (crédits d’impôts, régimes fiscaux particuliers…).
En revanche, l’évasion fiscale consiste à transférer des revenus ou son patrimoine vers des juridictions à fiscalité réduite, souvent par le biais de montages financiers ou de sociétés offshore, dans le but de diminuer ou d’éliminer l’impôt à payer.
Si l’optimisation fiscale est parfaitement légale, l’évasion fiscale peut être considérée comme une infraction et faire l’objet de poursuites judiciaires. Selon la gravité, les majorations sont les suivantes :
- 40 % en cas d’oubli volontaire
- 80 % en cas de manœuvres frauduleuses
Une pénalité de retard de 0,20 % par mois peut s’ajouter.
Ces majorations peuvent être cumulées avec les peines encourues sur le plan pénal :
- Jusqu’à 5 ans de prison, et jusqu’à 7 en cas de circonstances aggravantes (faux documents, société offshore…)
- Jusqu’à 500 000 € d’amende, et jusqu’à 300 000 € en cas de circonstances aggravantes
Nous vous déconseillons complètement de mettre en œuvre une stratégie d’évasion fiscale. Il y a bien assez de solutions d’optimisation possibles !
La déduction fiscale grâce aux dons
Les dons permettent à de nombreuses associations de vivre et d’aider de nombreuses personnes (sans abris, familles et enfants en situation de précarité, personnes âgées isolées, personnes handicapées) à travers le monde au quotidien et lors d’événements tragiques.
Les dons permettent de réaliser des économies d’impôts. En effet, il est possible de profiter d’une déduction fiscale sur les dons (entre 60 et 75% du montant total du don). Il ne vous reste plus qu’à choisir une association qui défend une cause qui vous touche.
Pour illustrer la réduction d’impôts, sachez par exemple qu’en donnant 500 € à une association reconnue, cela ne vous coûtera que 125 €.
Le PER : un atout pour diminuer son imposition
Le Plan Épargne Retraite (PER) séduit de plus en plus de Français. Le dispositif permet de se constituer une épargne en prévision de la retraite pour compenser la baisse de revenus.
Son fonctionnement est simple, les montants versés sur votre PER peuvent être déduits de votre revenu imposable. Par conséquent, cela fait baisser votre revenu imposable et mathématiquement vos impôts ! Attention néanmoins à respecter les plafonds de déduction pour optimiser au mieux vos versements mensuels.
Au moment de la retraite, il est possible de sortir en rente viagère, en capital (en une ou plusieurs fois) ou en combinant les deux.
Par exemple, Madame Durand déclare un revenu imposable de 50 000 € tous les ans. Elle sera dans la TMI (tranche marginale d’imposition) à 30%. En versant 5 000 € sur un PER, son revenu imposable sera de 45 000 € et au lieu de payer 8 921 € d’impôts, elle devra payer 7 421 €. Elle aura donc économisé 1 500 € d’impôts en préparant sa retraite !
Le PER est un décalage de fiscalité. Pour reprendre notre exemple, Madame X devra payer des impôts sur le revenu sur son PER au moment de sa retraite.
Si Madame Durand décide finalement de verser 200 € chaque mois sur un PER pour éviter que cela impacte trop son revenu disponible. Elle économisera 720 € d’impôts chaque année. Les 2 400 € qu’elle versera chaque année vont produire des intérêts. Au bout de 40 ans, au moment de sa retraite, elle aura donc une épargne de plus de 400 000 € qu’elle pourra retirer en plusieurs fois et sur lequel elle sera imposée à la tranche de 11%.
L’astuce du versement de la pension alimentaire pour réduire ses prélèvements
Il existe plusieurs cas dans lesquels la pension alimentaire est déductible des impôts :
Bénéficiaire : un ex-conjoint(e)
Lieu de vie | Conditions | Montant déductible | Remarques importantes |
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Séparé | – Divorce, séparation ou en instance de divorce – Imposition séparée – Pension fixée par décision de justice ou convention homologuée – Besoins essentiels (alimentation, médicaments…) | Montant réel versé | Pas de déduction possible en cas d’accord à l’amiable non homologué ou de dommages et intérêts. |
Bénéficiaire : un enfant mineur
Lieu de vie | Conditions | Montant déductible | Remarques importantes |
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Chez son autre parent | Pension versée après divorce ou séparation | Montant réel versé | Non déductible en cas de garde alternée (avantage fiscal déjà accordé via les parts). |
Bénéficiaire : un enfant majeur
Lieu de vie | Conditions | Montant déductible | Remarques importantes |
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Chez vous | – Non rattaché à votre foyer fiscal – Ressources insuffisantes | 4 039 € en 2025 (doublé si marié ou pacsé) | Proratisation si hébergement partiel dans l’année. |
Hors du domicile | – Non rattaché à votre foyer fiscal – Ressources insuffisantes | 6 794 € en 2025 par enfant (ou 13 588 € si enfant marié / pacsé / divorcé / veuf avec enfants à charge) | Chaque parent peut déduire 6 794 € en cas d’imposition séparée. L’enfant doit déclarer les sommes reçues. |
Bénéficiaire : un Ascendant (parents, grands-parents…)
Lieu de vie | Conditions | Montant déductible | Remarques importantes |
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Chez vous | – Besoins essentiels (logement, nourriture, santé) – Proportionné à vos revenus | 4 039 € par ascendant en 2025 | Pas de cumul possible avec un crédit d’impôt pour emploi d’un salarié à domicile. |
Hors du domicile | – Besoins essentiels (logement, nourriture, santé) – Proportionné à vos revenus | Montant réel et justifié | Aucun plafond si les dépenses sont justifiées (factures, relevés…). |
Comment investir dans un dispositif Malraux ?
Le dispositif Malraux permet d’investir dans un immeuble classé. Le but est de le restaurer en intégralité en vue de le louer. Ainsi pour inciter les contribuables à préserver le patrimoine immobilier français, un avantage fiscal non négligeable est accordé.
3 conditions d’investissement sont à respecter :
- Investir dans un immeuble classé, et déclaré d’utilité publique sauf dans le cadre d’un plan de sauvegarde et de mise en valeur
- Le bien doit être mis à la location dans les 12 mois suivant la fin des travaux et pendant une durée de 9 ans minimum.
- Le bien doit être loué nu en résidence principale.
Des contraintes sont également à prendre en compte dans la réalisation des travaux. Ils doivent en effet comprendre la restauration intégrale de l’immeuble (reconstruction, aménagement des combles, transformation, amélioration, démolition imposée…) et sont contrôlés par un architecte des bâtiments de France.
Dès lors que vous investissez et rénovez un immeuble éligible au dispositif, vous pouvez prétendre à une réduction d’impôt. Elle sera calculée sur le montant des travaux réalisés dans la limite de 400 000 euros sur 4 ans ou 100 000 € par an à compter de la délivrance de l’autorisation des travaux.
Les taux appliqués pour calculer la réduction d’impôts dépendent de la localisation du bien, à savoir :
- 22 % pour les immeubles situés dans un Site Patrimonial Remarquable avec PVAP (plan de valorisation de l’architecture et du patrimoine) ou dont le programme de restauration a été déclaré d’utilité publique ;
- 30 % pour les immeubles situés dans un Site Patrimonial Remarquable avec PSVM (plan de sauvegarde et de mise en valeur), les QAD (quartiers anciens dégradés) et les quartiers conventionnés NPNRU (nouveau programme national de rénovation urbaine).
Ainsi, le montant maximum de la réduction d’impôt est de 88 000 € ou 120 000 € sur 4 ans selon la zone géographique du bien.
La loi Malraux échappe au plafonnement des niches fiscales fixées à 10 000 €.
L’investissement immobilier dans les monuments historiques
La loi Monument historique est très ancienne : elle date de 1913 ! Son objectif est de favoriser l’entretien et la restauration du patrimoine immobilier français. Le bien doit être classé Monument Historique ou inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques.
Tous les contribuables domiciliés fiscalement en France peuvent en bénéficier. Quatre conditions sont à respecter en plus de la classification du bien :
- Les travaux de restauration, d’entretien ou d’amélioration sont soumis à une autorisation spéciale de travaux et d’une déclaration d’utilité publique.
- Les travaux doivent être approuvés et contrôlés par un architecte des bâtiments de France.
- Le propriétaire du bien s’engage à le préserver et l’entretenir.
- Le propriétaire doit conserver le bien pendant 15 ans.
En contrepartie de son investissement, le propriétaire bénéficie d’avantages fiscaux, à savoir :
- Une déduction des revenus globaux de la totalité des travaux engagés sans limitation de montant et de plafonnement. L’excédent étant reportable sur 6 ans.
- Une déduction possible du déficit foncier, et des intérêts d’emprunt ;
- Une exonération de frais de succession sous conditions.
Les SCPI en nue propriété : à envisager avant la retraite
L’achat de SCPI démembrées peut vous permettre de réaliser de belles optimisations fiscales si cette stratégie est correctement menée. Elle se prête particulièrement bien aux personnes qui anticipent une baisse de leur revenu dans les dix années à venir. Les personnes proches de retraite sont donc les plus susceptibles d’avoir intérêt à recourir à cette solution.
Concrètement, investir dans des SCPI consiste à acheter de la pierre “sur le papier” : vous êtes propriétaire d’une partie du patrimoine immobilier d’une société qui investit dans la pierre. Comme dans l’immobilier classique, vous avez le choix entre :
- Investir dans la pleine propriété des parts (vous êtes propriétaire des murs et touchez des revenus) ;
- Acheter uniquement la part d’usufruit ou de nue-propriété.
En investissant uniquement dans des SCPI en nue-propriété, vous ne touchez aucun loyer pendant toute la durée de démembrement des parts (généralement de 5 à 10 ans). En contrepartie :
- Vous bénéficiez d’une remise sur le bien (généralement 20 à 30% qui correspond à la part d’usufruit) ;
- Vous ne payez aucune charge pendant toute la durée de démembrement (pas de taxe foncière, ni impôt sur les revenus de la SCPI, ni frais de gestion etc.) ;
- Vous récupérez la pleine propriété des parts à la fin de la période de démembrement sans débourser un centime supplémentaire.
Le principal avantage consiste donc à vous constituer un complément de salaire substantiel au moment où ses revenus complémentaires sont le moins susceptibles d’être fiscalisés. C’est donc une belle stratégie d’optimisation fiscale pour les personnes qui anticipent un passage à la retraite (et donc une baisse de leurs revenus) dans les années qui viennent.
Vous pouvez aussi nous contacter pour être accompagné si vous envisagez ce type d’investissement.
Bénéficiez des crédits d’impôts liés à la famille
Employez une aide à domicile pour réduire ses impôts
Les employés à domicile permettent de bénéficier d’un crédit d’impôt. Les types d’activités éligibles à ce crédit incluent les services à domicile à caractère familial ou ménager tels que la garde d’enfants, le ménage, le soutien scolaire…
Le montant du crédit d’impôt est égal à 50 % des dépenses engagées dans l’année, plafonné à 12 000 € par an, majoré de 1 500 € par enfant à charge ou membre du foyer fiscal âgé de plus de 65 ans, avec une limite de 15 000 €.
Le remboursement est versé avec un an de décalage durant l’été, mais un acompte de 60 % peut être versé en janvier. L’employeur doit déclarer les dépenses sur le formulaire n°2042 RICI.
Misez sur la famille avec une union et des enfants
Un événement tel qu’une naissance, un mariage, un pacs, un divorce ou encore un décès modifie le foyer fiscal et impacte le calcul de l’impôt. En effet, le fisc tient compte du nombre de parts fiscales d’un foyer pour déterminer le montant de vos impôts.
Par conséquent, ce changement dans la situation familiale peut donner lieu à un remboursement d’impôt ou à l’inverse à un paiement supplémentaire.
Par exemple, la naissance d’un enfant permet de bénéficier d’une demi-part supplémentaire qui a pour conséquence de diminuer votre impôt. Ainsi, si vous avez payé trop d’impôts par rapport à votre nouveau foyer fiscal, alors vous pouvez bénéficier d’un remboursement d’impôts.
Pensez à déclarer tout événement modifiant votre situation familiale depuis votre espace personnel sur le site impôt.gouv.fr.
L’optimisation fiscale de l’IFI
L’impôt sur la fortune immobilière concerne les patrimoines immobiliers qui excèdent 1,3 million d’euros. Le barème d’imposition est progressif. Les contribuables concernés peuvent toutefois optimiser cette charge fiscale. Les solutions sont quand même un peu moins nombreuses qu’à l’époque de l’ISF (Impôt sur la fortune). Tout simplement car le nombre de biens pris en compte pour le calcul de l’impôt est plus restreint qu’auparavant.
La première « technique » est de ré-arbitrer son patrimoine. Ne sont pris en compte pour l’IFI que les biens immobiliers et les parts de fonds investis dans l’immobilier (SCPI par exemple). Il peut donc être intéressant de réduire la part de son patrimoine investie dans la pierre ou la « pierre-papier ». Cela permettra peut-être de descendre sous les 1,3 million d’euros, ou de passer à une tranche inférieure.
Autre solution : penser au démembrement de propriété. Un particulier lourdement imposé à l’IFI pourra donner l’usufruit d’un ou plusieurs biens à un proche (un enfant le plus souvent). Ce faisant, il fera sortir le bien de l’assiette de l’IFI, et commencera au passage à préparer sa succession. Il peut par exemple donner l’usufruit d’un immeuble et conserver la nue-propriété. Sur le plan fiscal, la donation fera l’objet d’un abattement, par exemple, de 100 000 euros en ligne directe (abattement rechargeable tous les 15 ans).
Dans la continuité, le particulier peut aussi réfléchir à une donation en pleine-propriété. Ce faisant, le bien cédé sortira de son assiette IFI.
Il est aussi possible d’affecter des biens à son entreprise / activité professionnelle. Ces derniers deviendront alors des biens professionnels, et ne seront plus assujettis à l’IFI.
Citons enfin l’investissement en groupements forestiers qui n’est pas soumis en intégralité à l’impôt sur la fortune immobilière.