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Cleerly 13 minutes de lecture

Optimisation fiscale des particuliers : faites les bons choix !

Expert Arthur Grenier
Posté par
Arthur Grenier
Mis à jour le
19 janvier 2024

En France, la fiscalité est assez lourde. Heureusement, il existe de nombreuses solutions et bonnes pratiques pour réduire son impôt. Et celles-ci ne sont pas seulement réservées aux plus « gros » contribuables. Toute une palette de solutions légales et simples à mettre en place existe. Comment optimiser son impôt ? Qu’est-ce qui change en 2024 ? Comment choisir entre placement financier et investissement dans l’immobilier pour optimiser sa fiscalité ? On vous dit tout et on vous donne des exemples des meilleures optimisations fiscales !

L’optimisation fiscale : qu’est-ce que c’est ? 

Définition

L’optimisation fiscale, c’est tout un ensemble de techniques pour payer moins d’impôt. La volonté de réduire l’impôt concerne donc souvent les foyers les plus lourdement imposés, mais pas seulement ! 

Avant d’étudier les solutions d’optimisation fiscale, il est important de bien distinguer

  • La réduction d’impôt : il s’agit ici d’une réduction du montant de l’impôt à payer (si vous faites un don à une association par exemple), 
  • La déduction d’impôt : elle minore le montant des revenus pris en compte pour le calcul de l’impôt (si vous versez une pension à un ex-époux par exemple), 
  • Le crédit d’impôt : il fonctionne comme une réduction, mais il peut donner lieu à un remboursement. Dans quels cas ? Tout simplement lorsque le crédit d’impôt excède l’impôt qui aurait dû être payé. 

Selon la « technique » d’optimisation fiscalisée, on peut donc se retrouver avec une réduction, une déduction ou un crédit d’impôt. 

Il est souvent intéressant de faire appel à un expert-comptable pour son optimisation fiscale de particulier. Il est aussi possible de passer par un conseiller en gestion de patrimoine. L’optimisation fiscale du particulier n’est pas une matière évidente en France : des conseils avisés sont toujours bons à prendre ! 

Sachez qu’il existe aussi des simulateurs d’optimisation fiscale en ligne. Regardez par exemple celui du Crédit Agricole. 

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Quelles sont les meilleures pratiques d’optimisation fiscale ?

Il existe tout un tas de bonnes pratiques pour réduire son imposition finale. Votre optimisation fiscale peut par exemple passer par une bonne utilisation des déductions d’impôt, des versements réalisés sur un plan d’épargne salariale… 

Existent aussi des investissements et produits spécifiques pour réduire sa fiscalité. Citons par exemple l’investissement en Pinel, Censi-Bouvard… Tous les dispositifs en place sont très encadrés. Faites-vous accompagner ! 

N’oublions pas non plus les enveloppes fiscales et placements à fiscalité propre, comme l’assurance-vie ou le PEA ! Pensons aussi aux crédits d’impôt avec les dons, l’emploi d’un salarié à domicile, le crédit d’impôt pour la transition écologique… 

Nous ne nous concentrerons pas ici sur l’optimisation fiscale des auto-entrepreneurs ou des entreprises. Restons focalisés sur les particuliers. 

Les déductions, réductions et crédits d’impôts : quels changements en 2024 ?

Bien utiliser les réductions et déductions d’impôts auxquelles on a droit est un premier moyen de réduire son imposition. L’impôt sur le revenu prend en compte plusieurs types de revenus : salaires, BIC, BNC… On parle de « revenus catégoriels ». Et au final, l’imposition est calculée sur le « revenu global ». 

Ce qui ne change pas en 2024

On peut déjà déduire tout un éventail de charges (loyers, charges sociales…) de ses revenus catégoriels. On obtient ainsi le revenu catégoriel net. Un loueur en meublé peut par exemple amortir son bien, en déduisant chaque année une fraction de sa valeur. Les salariés ont de leur côté droit à un abattement forfaitaire de 10 %, ou à une déduction des frais réels (qui est parfois plus intéressante). 

Pensez-bien à déduire tout ce que vous pouvez déduire ! Tout dépend ici du type de revenus que vous percevez. 

Plusieurs déductions peuvent ensuite être faites sur le revenu global : 

  • La CSG sur les revenus du patrimoine est déductible, à hauteur de 6,9 %, 
  • La pension versée à un enfant mineur ou majeur, sous conditions (suite à une obligation alimentaire ou à une décision de justice). Le maximum est de 5732 euros par an. Si l’enfant est hébergé, le plafond est de 3445 euros de déduction maximale (pour les frais de logement et de nourriture). 
  • La pension versée à un ascendant dans le besoin (aide financière ou aide en nature), 
  • La pension alimentaire / prestation compensatoire versée à un ex-époux, 
  • Les frais d’accueil sous votre toit d’une personne de plus de 75 ans, sous conditions (quant aux revenus de cette personne notamment), 
  • Les cotisations de Sécurité Sociale qui n’ont pas déjà été déduites d’un revenu catégoriel, 
  • Les versements réalisés sur un plan d’épargne salariale ou retraite (PEE, PER et anciens plans, tels que le PERP). 

Les choses qui sont déduites du revenu global ne peuvent pas être aussi déduites des revenus catégoriels. 

Le régime LMNP : de probables changements en 2025

Les personnes qui investissent en LMNP ont évité une réforme s’attaquant à la fiscalité très attractive de ce statut en 2024. Néanmoins, il  est probable que ce sujet revienne sur la table en 2025 avec cette fois-ci des changements qui risquent de remettre en cause la pertinence de ce placement pour de nombreux investisseurs.

Fin du dispositif Pinel en décembre 2024

Après une réforme en 2023 qui avait déjà sérieusement réduit les avantages de ce dispositif pour les contribuables, l’investissement Pinel va être totalement arrêté en 2025. En cause, son coût jugé trop élevé pour les finances publiques. Même s’il est encore possible d’investir en Pinel en 2024, nous vous déconseillons ce placement. Les bons placements avec ce dispositif étaient déjà rares avant la réforme menée en 2023. Depuis que les avantages ont été réduits, ce dispositif présente donc beaucoup plus d’inconvénients que d’avantages.

Investissement financier ou immobilier : comment choisir ?

Il existe deux grandes familles de placements possibles pour optimiser sa fiscalité : l’investissement financier et l’immobilier. Savoir quel placement vous sera le plus profitable dépend essentiellement de vos besoins et de votre profil investisseur. Globalement, les solutions d’optimisation fiscale via l’investissement financier présentent des perspectives de réduction d’impôt plus importantes. En revanche, les risques de perte en capital sont plus élevés qu’avec l’immobilier. L’investissement dans la pierre est en effet connu pour être un placement particulièrement résilient (comme le montre la stabilité des performances des SCPI en 2023/2024 face à une crise immobilière pourtant avérée).

Il vous faudra donc faire l’inventaire de ce que vous visez avec votre stratégie d’optimisation fiscale : 

  • Vous êtes joueur et êtes prêt à risquer votre capital investi ? L’investissement financier peut vous permettre de gagner sur les deux tableaux avec une réduction d’impôt conséquente et des rendements parfois attractifs. En revanche, mieux vaut ne pas investir plus que ce que vous êtes prêt à perdre. Le risque de perte en capital est important avec certains placements que nous allons vous présenter plus bas ;
  • Votre objectif premier est d’optimiser votre fiscalité sans prendre trop de risques ? Dans ce cas, l’immobilier peut être la solution la plus rassurante pour vous. Il vous faudra néanmoins être plus patient car les réductions d’impôt ne deviennent réellement intéressantes qu’après une dizaine d’années de détention. Même si l’immobilier est un placement qui présente des risques de perte en capital, les performances sont beaucoup plus stables et prévisibles qu’avec l’investissement financier. Si vous calibrez intelligemment votre stratégie immobilière dans le temps, vous pouvez réaliser de belles optimisations fiscales sans risque (ce que nous allons vous présenter plus bas avec l’exemple de la nue-propriété).

L’optimisation fiscale via l’investissement financier 

Certains investissements financiers viennent avec des avantages fiscaux, qui permettent in fine de réduire son imposition.  

Le premier est l’investissement dans une TPE – PME innovante. Concrètement, il s’agit de prendre une participation (d’acheter des actions) dans une entreprise ou de participer à son augmentation de capital. En contrepartie, l’investisseur bénéficie d’une réduction d’impôts égale à 25 % des sommes investies. Attention toutefois, toutes les entreprises ne sont évidemment pas éligibles. Et il faudra conserver les titres au moins 5 ans pour ne pas que la réduction soit remise en cause. Si l’investissement se fait via une holding, la réduction est calculée au prorata des sommes réellement investies dans des sociétés éligibles. 

L’investissement peut aussi être réalisé via des fonds. On trouve les FCPI (Fonds communs de placement dans l’innovation) et FIP (Fonds d’investissement de proximité). La réduction d’impôts est dans ce cas aussi de 25 %. Elle monte même à 30 % pour certains FIP (FIP Outre-Mer par exemple).  

Autre investissement qui permet de bénéficier d’une réduction d’impôts (de 5400 euros maximum) : les SOFICA. En investissant dans une Société de financement de l’industrie cinématographique et de l’audiovisuel, vous allégez votre note fiscale tout en participant à la production d’œuvres artistiques. 

Idem pour l’investissement en groupement forestier, qui vous permet de profiter d’une réduction d’impôts de 18 % au maximum (des sommes investies). Vous bénéficiez aussi au passage d’une exonération partielle d’IFI.  

Mentionnons aussi le crédit d’impôt pour la transition énergétique. Il s’agit d’un crédit d’impôt de 30 % de l’investissement, accessible si vous achetez un équipement dans l’optique de faire des économies d’énergie. Le dispositif « marche » pour les dépenses d’isolation thermique, les équipements de récupération des eaux pluviales, les diagnostics de performances énergétiques… et de nombreuses autres. Le plafond du crédit d’impôt est fixé à 8000 euros (16 000 pour un couple). 

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L’optimisation fiscale en investissant dans l’immobilier 

Bon nombre de techniques d’optimisation fiscale sont liées à des investissements immobiliers. Plusieurs dispositifs coexistent. Voyons ici les principaux, accessibles au plus grand nombre. 

Les SCPI en nue-propriété : à envisager avant la retraite

L’achat de SCPI démembrées peut vous permettre de réaliser de belles optimisations fiscales si cette stratégie est correctement menée. Elle se prête particulièrement bien aux personnes qui anticipent une baisse de leur revenu dans les dix années à venir. Les personnes proches de retraite sont donc les plus susceptibles d’avoir  intérêt à recourir à cette solution.

On vous explique le principe. Investir dans des SCPI consiste à acheter de la pierre “sur le papier” : vous êtes propriétaire d’une partie du patrimoine immobilier d’une société qui investit dans la pierre. Comme dans l’immobilier classique, vous avez le choix entre : 

  • Investir dans la pleine propriété des parts (vous êtes propriétaire des murs et touchez des revenus) ;
  • Acheter uniquement la part d’usufruit ou de nue-propriété.

En investissant uniquement dans de la nue-propriété, vous ne touchez aucun loyer pendant toute la durée de démembrement des parts (généralement de 5 à 10 ans). En contrepartie : 

  • Vous bénéficiez d’une “ristourne” sur le bien (généralement 20 à 30% qui correspond à la part d’usufruit) ;
  • Vous ne payez aucune charge pendant toute la durée de démembrement (pas de taxe foncière, ni impôt sur les revenus de la SCPI, ni frais de gestion etc.) ;
  • Vous récupérez la pleine propriété des parts à la fin de la période de démembrement sans débourser un centime supplémentaire.

Le principal avantage consiste donc à vous constituer un complément de salaire substantiel au moment où ses revenus complémentaires sont le moins susceptibles d’être fiscalisés. C’est donc une belle stratégie d’optimisation fiscale pour les personnes qui anticipent un passage à la retraite (et donc une baisse de leurs revenus) dans les années qui viennent. Pour en savoir sur les avantages de l’investissement dans des SCPI en nue-propriété, n’hésitez pasà consulter cet article : 

SCPI en nue-propriété : fonctionnement, avantages et inconvénients

Vous pouvez aussi nous contacter pour être accompagné si vous envisagez ce type d’investissement.

Les autres dispositifs immobiliers (Loi Denormandie, Censi-Bouvard et Malraux)

La loi Denormandie est le pendant du dispositif Pinel, mais pour les investissements locatifs en logements anciens, dans lesquels il faudra réaliser des travaux. Là encore, il y a une durée de location entre 6 et 12 ans, avec des taux de réduction croissants. Vous pouvez espérer une réduction d’impôt de 12 à 21% (pour les durées de détention les plus longues).

Citons aussi le dispositif Censi-Bouvard. Il s’agit ici d’investir dans une résidence avec services, type résidence étudiante ou Ehpad, ou en locatif meublé. La réduction d’impôt peut aller jusqu’à 11 % du prix d’acquisition, sur 9 ans. 

Le Censi-Bouvard peut d’ailleurs être cumulé avec le statut de loueur en meublé non professionnel (LMNP). Ce dernier permet, pour un investissement en meublé, de profiter d’une imposition sur une partie des revenus locatifs seulement (50 % maximum en 2024). Il faut toutefois, pour profiter de cette fiscalité allégée, rester en deçà de certains seuils (23 000 euros de revenus locatifs maximum et 50 % des revenus du foyer au plus). Les revenus seront imposés comme BIC / micro-BIC et non comme des revenus fonciers. 

Le dispositif Malraux mis en place pour inciter les contribuables à investir dans des biens patrimoniaux à rénover, est le dispositif le plus intéressant en termes de réduction d’impôt. Vous pouvez espérer jusqu’à 30% de réduction d’impôt en fonction des travaux réalisés. Néanmoins, cet avantage ne vient pas sans contrepartie puisque la durée de détention minimum est de 9 ans (plutôt 12 à 13 ans en comptant la durée des travaux). Pour en savoir plus sur les avantages et les inconvénients de ce dispositif, c’est par ici : 

Quels sont les avantages et les inconvénients de la loi Malraux ?

L’optimisation fiscale de l’IFI (Impôt sur la fortune immobilière) 

L’impôt sur la fortune immobilière concerne les patrimoines immobiliers qui excèdent 1,3 million d’euros. Le barème d’imposition est progressif. Les contribuables concernés peuvent toutefois optimiser cette charge fiscale. Les solutions sont quand même un peu moins nombreuses qu’à l’époque de l’ISF (Impôt sur la fortune). Tout simplement car le nombre de biens pris en compte pour le calcul de l’impôt est plus restreint qu’auparavant. 

La première « technique » est de ré-arbitrer son patrimoine. Ne sont pris en compte pour l’IFI que les biens immobiliers et les parts de fonds investis dans l’immobilier (SCPI par exemple). Il peut donc être intéressant de réduire la part de son patrimoine investie dans la pierre ou la « pierre-papier ». Cela permettra peut-être de descendre sous les 1,3 million d’euros, ou de passer à une tranche inférieure. 

Autre solution : penser au démembrement de propriété. Un particulier lourdement imposé à l’IFI pourra donner l’usufruit d’un ou plusieurs biens à un proche (un enfant le plus souvent). Ce faisant, il fera sortir le bien de l’assiette de l’IFI, et commencera au passage à préparer sa succession. Il peut par exemple donner l’usufruit d’un immeuble et conserver la nue-propriété. Sur le plan fiscal, la donation fera l’objet d’un abattement, par exemple, de 100 000 euros en ligne directe (abattement rechargeable tous les 15 ans). 

Dans la continuité, le particulier peut aussi réfléchir à une donation en pleine-propriété. Ce faisant, le bien cédé sortira de son assiette IFI. 

Il est aussi possible d’affecter des biens à son entreprise / activité professionnelle. Ces derniers deviendront alors des biens professionnels, et ne seront plus assujettis à l’IFI. 

Citons enfin l’investissement en groupements forestiers qui, comme nous l’avons déjà dit, n’est pas soumis en intégralité à l’impôt sur la fortune immobilière.

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L'auteur

Arthur Grenier

Associé - Conseiller en gestion de patrimoine

Arthur Grenier est un passionné de la gestion de patrimoine. Après des études d’économie à l’Université Catholique de Lille et à Financia Business School, il a acquis une solide expérience en travaillant à la Société Générale et chez BNP Paribas. Arthur a rejoint Cleerly début 2022, où il est rapidement devenu une référence incontournable pour toute l’équipe grâce à son expertise et sa passion pour le domaine... en savoir plus

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